Une question mondiale : les flux migratoires
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Objectif :
Comprendre en quoi les flux migratoires constituent
aujourd'hui une question importante de la mondialisation et
nécessite une gouvernance mondiale.
Les flux migratoires forment une composante historique
essentielle de l’histoire de l’humanité,
et ce d’autant plus que le nomadisme a très longtemps
marqué le mode de vie de nombreuses populations. La
sédentarisation a
été le signe manifeste du passage à la
modernité, dans la mesure où les hommes se
sont affranchis des nécessités conduisant
à se déplacer de territoire en territoire pour
répondre à leurs besoins. Les progrès
de l’agriculture et les gains de
productivité engendrés par le
progrès technique, ont permis
l’émancipation des sociétés face aux
contraintes naturelles.
Les flux migratoires n’ont pas pour autant cessé avec la Révolution industrielle et la modernité car ils ont été rendus nécessaires par les conflits politiques et l’instabilité des États, les désordres sociaux et les inégalités économiques qui ont marqué les sociétés au cours des deux derniers siècles.
La mondialisation dans ses différentes phases se manifeste par des processus migratoires accrus et en fait une question centrale. En effet, elle a favorisé l’émergence de nouveaux déséquilibres qui ont conduit de nombreuses populations fragilisées à migrer vers d’autres horizons afin d’échapper aux crises agricoles et alimentaires, économiques et politiques, et ce dès sa première phase dans la deuxième moitié du 19e siècle. La mondialisation favorise la diffusion des valeurs et des modes de vie occidentaux et accentue ainsi de surcroît l’attraction de ces territoires pour de nombreuses populations permettant d'espérer une vie nouvelle.
Dans sa deuxième phase (fin du 20e siècle), la mondialisation a aussi rendu nécessaire de nouvelles formes de mobilité des individus découlant de la division internationale du travail et de celle des processus de production.
La situation économique, comme celle de la crise actuelle, intensifie les processus migratoires. Certains pays européens en crise actuellement sont redevenus des terres d’émigrations car les perspectives individuelles et collectives apparaissent sombres.
Les flux migratoires concernent aussi bien aujourd’hui le migrant clandestin ou le réfugié politique qui fuit une région en guerre ou son pays en raison d’une forte instabilité économique et politique, l’étudiant qui souhaite faire ses études à l’étranger que le cadre supérieur qui travaille au service d’une firme multinationale ou le haut fonctionnaire pour une organisation internationale. La question est devenue alors essentielle pour l’ensemble des pays du monde de trouver les moyens d’une gouvernance efficace des flux migratoires qui posent à la fois problèmes pour les pays d’origines et les pays d’arrivées. Il ne fallut pas non plus pour autant négliger que ces flux constituent des opportunités importantes pour les individus et renforcent le processus de mondialisation.
Les flux migratoires n’ont pas pour autant cessé avec la Révolution industrielle et la modernité car ils ont été rendus nécessaires par les conflits politiques et l’instabilité des États, les désordres sociaux et les inégalités économiques qui ont marqué les sociétés au cours des deux derniers siècles.
La mondialisation dans ses différentes phases se manifeste par des processus migratoires accrus et en fait une question centrale. En effet, elle a favorisé l’émergence de nouveaux déséquilibres qui ont conduit de nombreuses populations fragilisées à migrer vers d’autres horizons afin d’échapper aux crises agricoles et alimentaires, économiques et politiques, et ce dès sa première phase dans la deuxième moitié du 19e siècle. La mondialisation favorise la diffusion des valeurs et des modes de vie occidentaux et accentue ainsi de surcroît l’attraction de ces territoires pour de nombreuses populations permettant d'espérer une vie nouvelle.
Dans sa deuxième phase (fin du 20e siècle), la mondialisation a aussi rendu nécessaire de nouvelles formes de mobilité des individus découlant de la division internationale du travail et de celle des processus de production.
La situation économique, comme celle de la crise actuelle, intensifie les processus migratoires. Certains pays européens en crise actuellement sont redevenus des terres d’émigrations car les perspectives individuelles et collectives apparaissent sombres.
Les flux migratoires concernent aussi bien aujourd’hui le migrant clandestin ou le réfugié politique qui fuit une région en guerre ou son pays en raison d’une forte instabilité économique et politique, l’étudiant qui souhaite faire ses études à l’étranger que le cadre supérieur qui travaille au service d’une firme multinationale ou le haut fonctionnaire pour une organisation internationale. La question est devenue alors essentielle pour l’ensemble des pays du monde de trouver les moyens d’une gouvernance efficace des flux migratoires qui posent à la fois problèmes pour les pays d’origines et les pays d’arrivées. Il ne fallut pas non plus pour autant négliger que ces flux constituent des opportunités importantes pour les individus et renforcent le processus de mondialisation.
1. Les migrations sont au coeur du processus de
mondialisation
a. État des lieux des processus migratoires
actuels
Les flux migratoires forment aujourd’hui une
problématique complexe des relations
internationales.
La première grande vague migratoire moderne a eu lieu entre 1880 et 1930, en alimentant en particulier les territoires nouveaux que furent les États-Unis et le continent américain pour des migrants qui provenaient principalement du continent européen.
La deuxième grande vague migratoire contemporaine a commencé dans les années 1980 et se poursuit encore aujourd’hui. Pas moins d’un milliard de migrants internes et internationaux se déplacent quasiment chaque année. En 2010, selon les estimations des Nations-Unis, les migrations internationales (passage de frontière) ont concerné 214 millions de personnes, soit plus de 3% de la population mondiale. Les migrations internes (à l’intérieur des frontières d’un même territoire) ont quant à elles concerné pas moins de 740 millions de personnes. Les flux migratoires peuvent aussi être appréhendés en fonction de leur orientation. Ainsi, si l’on sépare le monde entre Nord et Sud, les migrations qui proviennent du Sud pour aller vers le Nord sont légèrement plus importantes que les flux du Nord vers le Sud. Ainsi en 2010, les flux Nord-Sud représentent 74 millions d’individus selon les estimations de l’OCDE et du PNUD (Programme des nations unies pour le développement), alors que les flux Sud-Nord représentent 73 millions.
Les flux migratoires concernent aujourd’hui une très grande diversité de migrants. L’image du migrant pauvre fuyant de dures conditions de vie, loin de ne plus exister, n’en reflète pas pour autant la forte hétérogénéité. Les flux migratoires concernent en effet aussi des populations hautement qualifiées à fort niveau de revenu et qui sont les acteurs majeurs des processus de la division internationale des processus productifs. Les cadres dirigeants des multinationales, les fonctionnaires internationaux et les spécialistes des ONG forment une élite cosmopolite, qui représentent une part importante des flux Nord-Nord et Nord-Sud.
Les flux migratoires peuvent être aussi appréhendés en fonction de leur orientation. Ainsi si l’on sépare le monde entre Nord et Sud, les migrations qui proviennent du Sud pour aller vers le Sud sont légèrement plus importantes que les flux du Sud vers le Nord. Ainsi en 2010, les flux Sud-Sud représentent 74 millions d’individus selon les estimations de l’OCDE et du PNUD (Programme des nations unies pour le développement), alors que les flux Sud-Nord représentent 73 millions.
Les flux migratoires concernent aussi des réfugiés obligés de quitter leur espace en raison de conflits armées (régions des grands lacs en Afrique, Darfour, etc.) mais aussi de plus en plus parce que leur environnement se dégrade (réfugiés climatiques). Il est donc difficile de définir le portrait type du migrant, ce qui rend d’autant plus difficile la construction d’une gouvernance mondiale unique.
La première grande vague migratoire moderne a eu lieu entre 1880 et 1930, en alimentant en particulier les territoires nouveaux que furent les États-Unis et le continent américain pour des migrants qui provenaient principalement du continent européen.
La deuxième grande vague migratoire contemporaine a commencé dans les années 1980 et se poursuit encore aujourd’hui. Pas moins d’un milliard de migrants internes et internationaux se déplacent quasiment chaque année. En 2010, selon les estimations des Nations-Unis, les migrations internationales (passage de frontière) ont concerné 214 millions de personnes, soit plus de 3% de la population mondiale. Les migrations internes (à l’intérieur des frontières d’un même territoire) ont quant à elles concerné pas moins de 740 millions de personnes. Les flux migratoires peuvent aussi être appréhendés en fonction de leur orientation. Ainsi, si l’on sépare le monde entre Nord et Sud, les migrations qui proviennent du Sud pour aller vers le Nord sont légèrement plus importantes que les flux du Nord vers le Sud. Ainsi en 2010, les flux Nord-Sud représentent 74 millions d’individus selon les estimations de l’OCDE et du PNUD (Programme des nations unies pour le développement), alors que les flux Sud-Nord représentent 73 millions.
Les flux migratoires concernent aujourd’hui une très grande diversité de migrants. L’image du migrant pauvre fuyant de dures conditions de vie, loin de ne plus exister, n’en reflète pas pour autant la forte hétérogénéité. Les flux migratoires concernent en effet aussi des populations hautement qualifiées à fort niveau de revenu et qui sont les acteurs majeurs des processus de la division internationale des processus productifs. Les cadres dirigeants des multinationales, les fonctionnaires internationaux et les spécialistes des ONG forment une élite cosmopolite, qui représentent une part importante des flux Nord-Nord et Nord-Sud.
Les flux migratoires peuvent être aussi appréhendés en fonction de leur orientation. Ainsi si l’on sépare le monde entre Nord et Sud, les migrations qui proviennent du Sud pour aller vers le Sud sont légèrement plus importantes que les flux du Sud vers le Nord. Ainsi en 2010, les flux Sud-Sud représentent 74 millions d’individus selon les estimations de l’OCDE et du PNUD (Programme des nations unies pour le développement), alors que les flux Sud-Nord représentent 73 millions.
Les flux migratoires concernent aussi des réfugiés obligés de quitter leur espace en raison de conflits armées (régions des grands lacs en Afrique, Darfour, etc.) mais aussi de plus en plus parce que leur environnement se dégrade (réfugiés climatiques). Il est donc difficile de définir le portrait type du migrant, ce qui rend d’autant plus difficile la construction d’une gouvernance mondiale unique.
b. Les déséquilibres mondiaux
favorisent les processus migratoires internes et
internationaux
Les interrogations portant sur les effets de la
mondialisation sur les flux migratoires sont complexes.
En effet, la mondialisation correspond à une
montée en puissance des
interdépendances entre les
sociétés en raison de la circulation accrues des biens, des
services, des informations et des capitaux. La
circulation des biens résultant de la construction
d’une interconnexion croissante des marchés
mondiaux conduit à localiser les activités
de production sur des territoires différents et
attirent par conséquent les populations à
la recherche de revenus. Il en est ainsi des zones
urbaines dont l’extension résulte sans
aucun doute de la concentration des activités
productives, favorisant ainsi les processus d’exode rural dans
la plupart des pays du monde. La Chine en est le parfait
exemple de par ses mouvements pendulaires
villes-campagnes.
Les diasporas internationales se forment aussi en fonction des intérêts économiques de certains pays. L’arrivée massive de migrants chinois en Afrique et Amérique du sud, n’est sans doute pas étrangère aux velléités du pouvoir chinois de contrôler l’accès aux ressources naturelles. Les écarts de développement humain mesurés par l’indicateur de développement humain (IDH) fournissent de plus une explication particulièrement pertinente sur l’orientation des flux migratoires. Une comparaison du niveau de développement humain entre les États du sud des États-Unis et les territoires situés de l’autre côté de la frontière (Mexique et ensemble de l’Amérique latine) conduit à mettre en évidence que les écarts de développement sont un puissant facteur de migration. Le « rêve américain » est souvent la seule issue pour des populations condamnées au sous-développement. L’attraction d’un mode de vie sécurisé, où la réussite personnelle est enfin possible, constitue une véritable source de motivation pour des migrants clandestins qui mettent souvent leur vie en jeu.
Les diasporas internationales se forment aussi en fonction des intérêts économiques de certains pays. L’arrivée massive de migrants chinois en Afrique et Amérique du sud, n’est sans doute pas étrangère aux velléités du pouvoir chinois de contrôler l’accès aux ressources naturelles. Les écarts de développement humain mesurés par l’indicateur de développement humain (IDH) fournissent de plus une explication particulièrement pertinente sur l’orientation des flux migratoires. Une comparaison du niveau de développement humain entre les États du sud des États-Unis et les territoires situés de l’autre côté de la frontière (Mexique et ensemble de l’Amérique latine) conduit à mettre en évidence que les écarts de développement sont un puissant facteur de migration. Le « rêve américain » est souvent la seule issue pour des populations condamnées au sous-développement. L’attraction d’un mode de vie sécurisé, où la réussite personnelle est enfin possible, constitue une véritable source de motivation pour des migrants clandestins qui mettent souvent leur vie en jeu.
2. La gouvernance mondiale des flux migratoires : entre
accords internationaux et fait social total mondial
a. Les flux migratoires transforment les
États-nations
Les processus migratoires interrogent le symbole
même de la souveraineté nationale des
États que constituent les
frontières. En effet, la mobilité
géographique des migrants les conduit à
devenir des acteurs
transnationaux et certains migrants les plus
qualifiés et à haut niveau de pouvoir
d’achat s’inscrivent au-delà du cadre
politique des États-nations. Certains pays sont
des territoires particulièrement attractifs en
raison de leur régime fiscal et voient
arriver en grand nombre des migrants, comme c'est le cas
de petit pays comme le Luxembourg et la Suisse, dont la
proportion de migrants par habitant est très
élevée.
De plus, les flux migratoires se heurtent à la question de la citoyenneté. Les questions des réfugiés et des apatrides sont particulièrement sensibles à la fois pour les États d’origine, que pour les États d’arrivée. Les dispositifs normatifs, qui règlementent dans chaque État l’acquisition de la nationalité ou d’un titre de résidence, demeurent le résultat de choix discrétionnaires (= laissé à la libre appréciation de l'Administration) et exercent une influence certaine sur la citoyenneté de ces États. L’exemple des États-Unis est par exemple particulièrement édifiant aujourd’hui par rapport à la question des migrants d’origine latino-américaine.
Les États de départ développent aujourd’hui des stratégies basées sur leurs migrants. Ces politiques diasporiques visent à utiliser les migrants et les flux qui en découlent (transferts de fonds, exportations/importations, transferts technologies et connaissances, etc.). Les transferts de fonds (fonds rapatriés par les migrants dans leur pays d’origine) constituent aujourd’hui une ressource considérable pour certains pays. Malgré la crise actuelle, ces fonds représentent 3 fois le montant de l’aide publique au développement des pays développés vers les pays en développement. Certaines politiques de coopération pour le développement cherchent aujourd’hui à canaliser ses flux pour réaliser des investissements productifs dans les pays d’origines.
De plus, les flux migratoires se heurtent à la question de la citoyenneté. Les questions des réfugiés et des apatrides sont particulièrement sensibles à la fois pour les États d’origine, que pour les États d’arrivée. Les dispositifs normatifs, qui règlementent dans chaque État l’acquisition de la nationalité ou d’un titre de résidence, demeurent le résultat de choix discrétionnaires (= laissé à la libre appréciation de l'Administration) et exercent une influence certaine sur la citoyenneté de ces États. L’exemple des États-Unis est par exemple particulièrement édifiant aujourd’hui par rapport à la question des migrants d’origine latino-américaine.
Les États de départ développent aujourd’hui des stratégies basées sur leurs migrants. Ces politiques diasporiques visent à utiliser les migrants et les flux qui en découlent (transferts de fonds, exportations/importations, transferts technologies et connaissances, etc.). Les transferts de fonds (fonds rapatriés par les migrants dans leur pays d’origine) constituent aujourd’hui une ressource considérable pour certains pays. Malgré la crise actuelle, ces fonds représentent 3 fois le montant de l’aide publique au développement des pays développés vers les pays en développement. Certaines politiques de coopération pour le développement cherchent aujourd’hui à canaliser ses flux pour réaliser des investissements productifs dans les pays d’origines.
b. Les processus migratoires sont marqués par
des intérêts contradictoires entre les
États
Les flux migratoires sont le sujet d’une
intense activité
internationale entre les États,
marquée par les sommets, accords, et
traités internationaux, portant sur les
régulations possibles de ces flux. En 1950, une
des premières organisations internationales
créées pour répondre aux
difficultés liées aux processus migratoires
forcés a été le Haut-Commissariat
des Nations-Unies pour les réfugiés
(HCR). Après un premier mandat de 3 ans,
elle devait ensuite disparaître. Cette organisation
existe encore aujourd’hui et assure un rôle
déterminant pour les populations contraintes de se
déplacer.
En 1951, est créée l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), à l’initiative de certains pays européens, dont la France. Elle reçoit comme premier mandat la gestion des flux migratoires pour les 11 millions d’européens qui ont été déplacés durant la Seconde guerre mondiale.
Les flux migratoires peuvent ainsi déstabiliser durablement des régions entières, engendrer des conflits majeurs (exemple du Darfour) ou encore favoriser le développement des activités criminelles (exemple du trafic de clandestins au Mexique). Mais ils offrent aussi des opportunités certaines de développement pour les pays d’origine grâce aux transferts de revenus, et pour les pays d’arrivée en conduisant une main d’œuvre non qualifiée mais qualifiée à participer à la production de richesses. Les flux migratoires peuvent ainsi être appréhendés comme une occasion d’augmenter le nombre d’actifs participant au financement de la protection sociale de certains pays développés. Cependant, ces flux posent en même temps la question de la préservation du financement des États-providence.
Ce qui caractérise la gouvernance actuelle des flux migratoires est sans aucun doute l’absence de régime international des migrations, c’est-à-dire des normes internationales partagées qui permettent de contrôler et d’influencer ces flux selon les intérêts respectifs des États. Les souverainetés étatiques empêchent pour le moment l’existence d’une véritable politique internationale migratoire et maintiennent la régulation de ces flux dans le cadre d’accord bilatéraux, voire parfois multilatéraux lorsqu’il s’agit d’organisation d’intégration régionale, comme c’est le cas pour une part de l’Union européenne et des accords de Schengen.
Cependant, même dans le cas de ces accords multilatéraux, les normes communes ont fortement tendance à s’effacer devant les intérêts souverains, comme cela a été le cas pour les accords de Schengen lors de différentes crises liées aux flux migratoires en provenance des pays d’Europe centrale et orientale (cas des Roms en France) ou des pays du Maghreb suite au « Printemps arabes ».
Pour autant, certains progrès apparaissent en matière de gouvernance mondiale des migrations. En 2003, suite à la Conférence internationale des Nations-Unies sur la Population et le Développement en 1994 au Caire, est créée sous l’égide du Secrétariat général de l’ONU, la Commission mondiale sur les migrations internationales. Cette commission a permis la mise en œuvre d’un Dialogue de Haut Niveau des Nations-Unies sur la migration internationale et le développement qui doit aboutir prochainement au déroulement d’un Forum Mondial sur la Migration et le Développement en 2013. De nombreuses organisations internationales (CNUCED, OIT, OIM, Banque mondiale, Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, HCR, PNUD, UNESCO, UNICEF, etc.) ont par ailleurs mise en place un Groupe mondial sur la Migration, dont les fonctions principales sont d’assurer une certaine coordination des actions de ces organisations en matière de migrations.
En 1951, est créée l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), à l’initiative de certains pays européens, dont la France. Elle reçoit comme premier mandat la gestion des flux migratoires pour les 11 millions d’européens qui ont été déplacés durant la Seconde guerre mondiale.
Les flux migratoires peuvent ainsi déstabiliser durablement des régions entières, engendrer des conflits majeurs (exemple du Darfour) ou encore favoriser le développement des activités criminelles (exemple du trafic de clandestins au Mexique). Mais ils offrent aussi des opportunités certaines de développement pour les pays d’origine grâce aux transferts de revenus, et pour les pays d’arrivée en conduisant une main d’œuvre non qualifiée mais qualifiée à participer à la production de richesses. Les flux migratoires peuvent ainsi être appréhendés comme une occasion d’augmenter le nombre d’actifs participant au financement de la protection sociale de certains pays développés. Cependant, ces flux posent en même temps la question de la préservation du financement des États-providence.
Ce qui caractérise la gouvernance actuelle des flux migratoires est sans aucun doute l’absence de régime international des migrations, c’est-à-dire des normes internationales partagées qui permettent de contrôler et d’influencer ces flux selon les intérêts respectifs des États. Les souverainetés étatiques empêchent pour le moment l’existence d’une véritable politique internationale migratoire et maintiennent la régulation de ces flux dans le cadre d’accord bilatéraux, voire parfois multilatéraux lorsqu’il s’agit d’organisation d’intégration régionale, comme c’est le cas pour une part de l’Union européenne et des accords de Schengen.
Cependant, même dans le cas de ces accords multilatéraux, les normes communes ont fortement tendance à s’effacer devant les intérêts souverains, comme cela a été le cas pour les accords de Schengen lors de différentes crises liées aux flux migratoires en provenance des pays d’Europe centrale et orientale (cas des Roms en France) ou des pays du Maghreb suite au « Printemps arabes ».
Pour autant, certains progrès apparaissent en matière de gouvernance mondiale des migrations. En 2003, suite à la Conférence internationale des Nations-Unies sur la Population et le Développement en 1994 au Caire, est créée sous l’égide du Secrétariat général de l’ONU, la Commission mondiale sur les migrations internationales. Cette commission a permis la mise en œuvre d’un Dialogue de Haut Niveau des Nations-Unies sur la migration internationale et le développement qui doit aboutir prochainement au déroulement d’un Forum Mondial sur la Migration et le Développement en 2013. De nombreuses organisations internationales (CNUCED, OIT, OIM, Banque mondiale, Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, HCR, PNUD, UNESCO, UNICEF, etc.) ont par ailleurs mise en place un Groupe mondial sur la Migration, dont les fonctions principales sont d’assurer une certaine coordination des actions de ces organisations en matière de migrations.
L'essentiel
Fait social total, les processus migratoires concernent
toutes les dimensions de nos sociétés parce que
les hommes en sont le cœur. Processus complexes par
nature, les flux migratoires sont devenus avec la
mondialisation un enjeu mondial de gouvernance. Les flux
migratoires exercent des influences contradictoires à
la fois sur les pays d'origine et sur les pays
d'arrivée et nécessitent la mise en œuvre
d'une politique mondiale migratoire concertée.
Cependant, si certains progrès ont été réalisés en la matière, il n'en demeure pas moins que la gestion des flux migratoires reste l'apanage des pouvoirs souverains et d'une diplomatie partielle qui concerne davantage les relations bilatérales, au mieux multilatérales, que globales.
Cependant, si certains progrès ont été réalisés en la matière, il n'en demeure pas moins que la gestion des flux migratoires reste l'apanage des pouvoirs souverains et d'une diplomatie partielle qui concerne davantage les relations bilatérales, au mieux multilatérales, que globales.
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