Les taux d'intérêt
L’essentiel des prêts sont consentis par des organismes financiers, principalement les banques, mais on trouve aussi des organismes de crédit (Cetelem, Cofidis…). Mais tous les agents économiques sont susceptibles de devenirs prêteurs. Les entreprises émettent des obligations qui sont des titres de créance à moyen terme, qui peuvent être achetées par d’autres entreprises ou des ménages et qui sont soumises à une rémunération par un taux d’intérêt.
Les taux d’intérêt pratiqués ont une même base qui est le taux directeur de la banque centrale. C’est à ce taux que la banque centrale accepte de refinancer les banques de second rang ; elles vont donc proposer à leurs clients des taux d’intérêt un peu plus élevés mais la concurrence jouant entre les banques, ces taux restent dans la même fourchette. Les taux accordés aux particuliers ou aux entreprises par les banques sont liés au risque que représente le client. Si le risque de défaillance est élevé, les taux pratiqués seront plus élevés aussi.
Les taux créditeurs sont en général inférieurs aux taux débiteurs car ils ne se font pas sur la même durée. Les emprunts se font en général à long terme alors que les placements se font plus à court ou moyen terme. La différence entre les deux permet à la banque de se rémunérer car c’est elle qui supporte le risque de transformer des placements à court terme en crédits à long terme.
Un crédit accordé à long terme a généralement un taux d’intérêt plus élevé car il est plus risqué. Le risque vient à la fois d’un risque de défaut de paiement du débiteur mais aussi de l’inflation. L’inflation joue un rôle important dans le mécanisme du crédit car l’augmentation des prix influence la valeur des remboursements. En effet, une forte inflation est profitable aux débiteurs car elle diminue la valeur réelle des remboursements. Imaginons l’exemple suivant :
un ménage emprunte en début
d’année 1 000 € pour acheter
une télévision. Il devra
rembourser les 1 000 € en fin
d’année plus 10 %
d’intérêts soit 1 100
€. Ce ménage aurait pu
économiser toute l’année
pour pouvoir acheter une
télévision en fin
d’année et économiser 100
€ d’intérêts.
Supposons que l’inflation soit de 5 % par an ; la télévision vaudra en fin d’année 1 050 €. En économisant toute l’année, le ménage ne l’aurait pas payé 1 000 € mais 1 050 €. En empruntant, ce ménage a payé 1 100 € ; donc le coût réel du crédit n’a été que de 50 € (1 100-1 050) et non pas 100 € ! Et, de plus, il a pu profiter de sa télévision pendant déjà un an. C’est ce que l’on appelle le taux d’intérêt réel ; ici, il est de 10 -5 = 5 %.
Taux d’intérêt
réel = taux d’intérêt
nominal - inflation
|
Une forte inflation avantage donc les débiteurs et désavantage les créanciers. En proposant des taux d’intérêt plus élevés lors d’emprunts à long terme, les créanciers se protègent en partie contre ces risques. Le créancier peut faire supporter une partie de ces risques aux débiteurs avec des taux d’intérêt variables ; le montant du taux est réévalué chaque année en fonction de l’inflation.
La banque centrale peut acheter une grande partie de ces titres et donc augmenter fortement la quantité de monnaie en circulation. S’il y a plus de monnaie disponible, l’offre étant abondante, cela fera baisser son prix, le taux d’intérêt. Inversement, lorsque la banque centrale veut retirer de la monnaie en circulation ; elle vend ses titres notamment des bons du Trésor (obligation émises par l’État pour financer son déficit) qui sont très prisés. Ainsi, elle fera remonter les taux d’intérêt car la monnaie sera plus rare sur le marché.
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→ Achat de titres | Augmentation de la quantité de monnaie en circulation | Diminution du taux d'intérêt |
→ Vente de titres | Diminution de la quantité de monnaie en circulation | Augmentation du taux d'intérêt | |
Doc. 1. : Politique de l'open market de la Banque centrale européenne |
Pour les keynésiens, l’essentiel est de favoriser la demande par un crédit accessible et donc des taux d’intérêt faibles. Cela va relancer la consommation et l’investissement qui créeront à terme une épargne supplémentaire pour le futur.
Mais cette politique a crée de l’inflation dans les années 1970 et on est passé à une économie de marchés financiers plus libérale. Les taux d’intérêt sont plus élevés pour limiter l’inflation et attirer l’épargne nécessaire au financement des investissements. C’est un mode de financement de l’économie différent.
En rendant les banques centrales indépendantes dans les années 1980 et en faisant de même avec la Banque centrale européenne dans le traité de Maastricht en 1992, les gouvernements européens se sont privés de tout recours à la politique monétaire qui est confiée à la banque centrale. La Banque centrale européenne (BCE) a pour mission le contrôle de l’inflation et donc elle se doit de conserver des taux d’intérêt plus élevés au détriment parfois de la croissance à court terme.


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