Les Mots : lecture méthodique 2
p. 204 à la fin du livre, p. 206 : de « J’ai changé. » à « Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui. »
Le passage est situé dans les deux dernières pages du livre. Sartre l’adulte parle et tire les conclusions de son récit : qu’est-ce qui de l’enfant Poulou est resté dans le Sartre devenu adulte ?
Le champ lexical de la destruction domine ce passage : « en miette », « mon principe négatif », « contre moi-même », « tout se délabre » « l’édifice tombe en ruine ». La destruction est totale (« Je raconterai plus tard quels acides ont rongé les transparences déformantes qui m’enveloppaient »). Poulou s’est perdu dans l’adulte qu’il est devenu (« la chaux vive où l’enfant merveilleux s’est dissout »).
Sans nuancer ses propos, Sartre s’autodétruit pour mieux s’autocritiquer. Toutes ses illusions d’enfant se sont envolées, sa vie (« l’édifice ») a chassé sa folie, son imposture d’enfant. « J’ai changé ».
La négativité de ce passage souligne le changement opéré.
Encore une fois, l’écriture est ironique. Sartre se moque de Poulou, cet « enfant merveilleux ». Il a été difficile pour lui de s’affranchir de sa névrose (« je mérite sûrement un prix de civisme »).
L’épisode du voyageur sans billet est une métaphore qui illustre le refus des conventions de Sartre.
L’ironie de Sartre est aussi présente quand il évoque la religion. Le « Saint-Esprit » est incarné en une fille de bar. « Martyre, salut, immortalité, tout se délabre » « squatteur » : la reconnaissance posthume, le mythe de l’écrivain maudit, le salut par l’écriture, auxquels croyait Poulou sont envolés.
Mais l’adulte n’a pas « défroqué » : il est devenu écrivain. L’écriture est devenu sa vie, « Nulla dies sine linea ». Cela lui permet d’analyser le rapport à la culture véhiculé dans par son métier. La culture est « le produit de l’homme », Sartre est donc un homme comme les autres. Guéri de l’imposture, Sartre garde néanmoins en lui des traits de Poulou. Poulou est vaincu mais pas mort. Sartre se souvient toujours de Grisélidis, Pardaillan, Strogoff, etc. les héros de son enfance.
C’est la voix de Sartre adulte qui domine ce passage. Ce jeu de miroir entre l’adulte et l’enfant conclut l’autobiographie : Sartre est guéri de sa névrose, mais Poulou est toujours présent en lui.
La boucle est bouclée : les dernières lignes du livre (les paroles de Louise : « Glissez, mortels, n’appuyez pas. ») renvoient à celles citées p. 13, en début de roman (« C’est osé, c’est bien écrit, disait-elle d’un air délicat. Glissez, mortels, n’appuyez pas ! »).
Sartre se définit comme un homme ordinaire ; il se considère non plus comme un être d’exception mais comme un homme comme les autres.

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