Le Léviathan

Le Léviathan est un monstre marin (sorte de dragon, serpent) qui est associé à la fin du monde et ne peut être détruit que par Dieu. Il est l’incarnation du mal. Le Léviathan a inspiré de nombreux auteurs. Le Léviathan de Hobbes expose la théorie politique de l’auteur. Pour lui, à l’état de nature, les hommes sont en état de guerre. L’homme (y) est un loup pour l’homme. C’est pour obtenir paix et sécurité que les individus concluent un pacte social. La décision de passer d’un état de nature à un état social est une décision de raison. Les hommes créent l’État et deviennent une société. Ils acceptent ainsi de renoncer à l’usage de la force en échange de la paix et de la sécurité au sein de la société. Les hommes qui concluent le pacte social transfèrent leurs droits naturels au Souverain. Celui-ci détient tous les droits entre ces mains. Pour Hobbes, cet État ne sera efficace que si le pouvoir est confié à un seul homme ou une assemblée. La volonté souveraine devient ainsi l’expression de la volonté des sujets qui ont transférés leurs droits naturels au souverain. Il n’y a pas de rapport de subordination entre les sujets et le souverain car les sujets agissent à travers le souverain. Avec Hobbes, le Léviathan, monstre biblique, devient une allégorie de l’État. La puissance de cet État a, tout comme le monstre, à la fois quelque chose de divin et de terrifiant : « l’effroi qu’il inspire lui permet de modeler la volonté de tous » (Léviathan, XVII). La souveraineté de l’État est ainsi à l’image du monstre antique : son pouvoir n’a d’autres limites que sa puissance. Hobbes pense qu’un pouvoir limité ne pourrait pas garantir la sécurité civile. Les hommes délèguent l’usage de la force entre les mains du souverain. L’État devient alors une réalité artificielle où le souverain a un pouvoir illimité et inaliénable qui garantit la liberté et la sécurité des individus au sein de la société.