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Le journal télévisé

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Objectif : mettre en évidence l'articulation générale d'un journal télévisé national et définir les caractéristiques du type de montage opéré dans les nombreux reportages qui jalonnent de tels journaux.

Les rédactions des grands journaux télévisés nationaux ont plus que jamais deux préoccupations principales difficilement conciliables, elles sont partagées en effet par la volonté de proposer un programme de qualité et par le désir compréhensible de rassembler le plus grand nombre de spectateurs possible : elles sont donc partagées entre des exigences commerciales et d'autres plutôt éthiques. Bien évidemment, les responsables des journaux du service public refusent d'admettre qu'ils sont sensibles aux impératifs économiques, ils revendiquent une totale indépendance professionnelle et affirment ne jamais avoir cédé aux tentations des sujets racoleurs. Il y a effectivement peut-être, dans une certaine mesure, un peu plus de retenue de leur côté. Cela dit, du point de vue de leur forme, les journaux du public et du privé se ressemblent étrangement (ce qui n'est pas innocent).

1. Les structures générales

Le choix des sujets d'un journal télévisé est déterminée par la rédaction en fonction de l'actualité bien évidemment, mais aussi dans une certaine mesure par la sensibilité politique des journalistes ou de la chaîne de diffusion (plus ou moins prononcée). Si l'actualité est brûlante, si un événement est particulièrement important, il va occuper une grande partie du journal. Si en revanche, rien de remarquable n'est à signaler, l'ensemble sera beaucoup plus hétérogène et dispersé. Cela dit, quelle que soit l'importance de l'actualité, le nombre de reportages est peu variable d'un grand journal à l'autre : même si un événement essentiel occupe une grande partie du programme, il sera décomposé en plusieurs reportages (ou bien en une série de reportages, d'interviews, de comptes rendus d'envoyés spéciaux ou d'analyses - ce qui est déjà plus rare), il fera donc l'objet de différentes approches. On peut compter entre 25 et 30 séquences pour un journal d'une quarantaine de minutes.

Pour cette raison, les reportages sont très brefs : ainsi les spectateurs n'ont pas besoin de faire preuve d'une concentration soutenue dans la durée et les journalistes n'ont pas le temps d'approfondir les problèmes. Les questions difficiles sont abordées mais survolées, la rédaction parvient ainsi à concilier (avec mauvaise foi) exigences éthiques et commerciales. Néanmoins certains journaux traitent rapidement les sujets délicats et peu vendeurs, ou les abordent par des aspects plus racoleurs (les faits divers), et privilégient les reportages sur les régions, les traditions, etc. Les journaux sont alors plutôt des magazines (tout particulièrement à 13 heures).   

La présence d'un journaliste est systématique dans les grands journaux nationaux, plus rare dans les formules plus courtes. Ce journaliste assure les transitions entre les différents reportages (l'alternance est régulière et équilibrée), il peut aussi interroger un spécialiste sur le plateau ou donner la parole à un envoyé spécial en direct (face à une seule caméra) sur les lieux d'un événement important (lors d'un procès, d'une prise d'otages, etc.). Dans ce dernier cas, il y a souvent un moment (au début ou à la fin de la prise de parole) où le journaliste et l'envoyé spécial se partagent l'écran coupé verticalement.

Le journaliste peut aussi être mobilisé pour interviewer une personnalité politique : les deux individus sont rarement face à face (probablement pour éviter une mise en scène trop orientée vers le conflit et pour que les deux individus restent en partie, lors des plans larges, face à la même caméra représentant le point de vue du spectateur - et pour que celui-ci, premier concerné, ne se sente pas exclu). La réalisation fait alors alterner les plans sur l'intervieweur et l'invité.

Certaines interviews réalisées dans des contextes (et dans des lieux) particuliers et diffusées en différé ont été le produit de manipulations. Le journaliste pose des questions, l'interviewé donne ses réponses (en champ-contrechamp) alors que la rencontre n'a pas eu lieu. Les plans du véritable intervieweur ont été remplacés par ceux du journaliste en question : on parle alors de montage (Poivre d'Arvor et Castro à Cuba). Pour cette raison, le montage a très souvent une connotation négative dans le genre journalistique, il est au service de la manipulation.

2. Les reportages

On parle de montage (et non plus de réalisation) dans les reportages des journaux télévisés (ce n'est plus seulement un choix de caméras effectué pendant le déroulement d'un programme, émission de variété, rencontre sportive, mais un choix de plans, de durées, d'ordre, de coupes opéré après la fin du programme). Dans ces reportages, il n'y a aucun raccord de type narratif (raccords de mouvement ou de geste par exemple).

Par ailleurs, les images et le commentaire entrent la plupart du temps dans des rapports de stricte illustration : l'écart entre l'image et la parole témoigne au contraire d'une plus grande complexité manifeste dans des documentaires qui sont de véritables oeuvres filmiques et artistiques ; les reportages des journaux télévisés privilégient la clarté et la simplicité avant tout, d'où l'importance de l'illustration du commentaire par les images (cela ne veut pas dire toutefois que l'on mesure la valeur d'une oeuvre à sa complexité...).

Le montage est le plus souvent descriptif ou discursif. Les plans ne reconstituent pas des actions dans leur continuité mais représentent des situations en les signifiant de façon fragmentaire (la signification est d'ailleurs nettement orientée par le commentaire). Un reportage sur la baisse de la T.V.A. dans le restauration pourra être composé par un montage de plans montrant des clients en train de manger, un serveur débordé par son travail, un autre préparant une facture, puis le patron faisant ses comptes quand la salle s'est vidée, et bien d'autres encore. L'important ne réside pas dans la narration précise d'une scène assez banale mais dans la signification que développe au bout du compte le montage de plans bien choisis : « il y a beaucoup de travail dans la restauration mais les situations financières restent précaires, il faut donc baisser la T.V.A. » (point de vue des professionnels évidemment). De même, un reportage sur l'arrestation de terroristes présumés en Espagne pourra montrer après quelques images plus ou moins précises des individus interpellés des plans de l'attentat de Madrid survenus quelques jours plus tôt : le montage rappelle ainsi la cause de la situation actuelle. La démarche est logique, non narrative.

De tels procédés posent toutefois un certain nombre de problèmes. En effet, si les plans valent avant tout pour leur signification dans le montage, c'est qu'ils perdent aussi une part de leur authenticité. Les images de restauration évoquées ci-dessus auraient très bien pu être tournées bien avant la question de la baisse de la T.V.A., elles auraient néanmoins, grâce au contexte politique actuel et au commentaire en voix-off, signifié exactement la même chose dans le reportage du jour. Cette liberté prise avec les images peut conduire à toutes sortes de manipulations plus ou moins dangereuses, il faut alors compter sur la déontologie des journalistes pour espérer un lien étroit entre les images montées et l'événement dont il est question. De plus une même image, soumise à des montages et des commentaires différents peut prendre des significations complètements opposées. C'est pourquoi il est particulièrement difficile de revendiquer une objectivité absolue dans le reportage d'actualité : tout montage est déjà une interprétation (et peut se faire l'instrument, même involontaire, d'une idéologie précise).

Il faut noter enfin que tous ces reportages sont formellement très stéréotypés. Souvent le commentaire commence avec les premières images en plan large, on peut voir en plusieurs plans les principaux agents concernés par l'événement (ignorant la caméra, occupés par leur activité, leur situation, celles qui intéressent le journaliste). Puis le commentaire s'interrompt, un témoin plus ou moins concerné s'adresse directement au reporter (que l'on ne voit pas et qui est placé en général sur le côté de la caméra) et dit ce qu'il a à dire. Ces séquences alternent un certain nombre de fois avant que le commentaire ne vienne conclure l'ensemble... Dans les reportages concernant des personnalités qui ne peuvent se prêter au jeu du témoignage (quand il s'agit d'actualité politique nationale ou internationale, par exemple) cette partie peut être remplacée par une conférence de presse ou même être complètement supprimée.

L'essentiel

Les journaux télévisés nationaux sont structurés de la même façon. Ils multiplient les reportages brefs, stéréotypés et souvent très accessibles au plus grand nombre de spectateurs. Le montage, descriptif mais aussi discursif, joue un rôle très important dans ces reportages. Il peut faire dire ce qu'il veut à n'importe quelle image, d'autant plus facilement qu'il dispose du soutien très efficace du commentaire. C'est pourquoi il faut appréhender ce montage avec beaucoup de prudence... C'est pourquoi il est souvent considéré comme un instrument de mensonge et de manipulation.

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