La vérité
Mais dans un raisonnement, on peut déduire logiquement une conclusion fausse si l'une des prémisses est fausse, en désaccord avec la réalité. N'est-ce pas sur ce pouvoir du langage que jouaient les sophistes, parfaits rhéteurs de la cité athénienne qui usaient du langage pour défendre une thèse et son contraire avec le même degré de persuasion ?
La vérité ne peut donc pas se réduire à l'accord de la pensée avec elle-même. Celle-ci doit s'accorder avec la réalité. La vérité devient alors la connaissance rationnelle du réel.
Pour Descartes, la vérité n'est plus à chercher en dehors de l'homme dans une réalité supra sensible mais elle doit se donner, après l'usage méthodique du doute, comme une évidence sur laquelle l'on pourra reconstruire les savoirs. Mais quelle est cette évidence, cette « idée claire et distincte » (Discours de la méthode) ? C'est en poussant le doute jusqu'au bout (le doute hyperbolique) que Descartes est obligé de suspendre son scepticisme pour aboutir à la certitude que s'il y a un sujet qui doute et donc pense, c'est qu'il est : « Je pense donc je suis. » Mais que dire de ce critère d'évidence en matière de science ? « L'évidence première est une erreur première » précise Bachelard (Le Nouvel Esprit scientifique). Il ne saurait y avoir d'évidence dans les sciences expérimentales.
Avec Nietzsche, la vérité est devenue une maladie de l'homme qui s'invente des arrières mondes (le monde des idées, le monde métaphysique, la vérité absolue...) par besoin de sécurité ontologique et préfère donc ces illusions rassurantes et qui lui permettent d'échapper à une réelle confrontation à l'existence comme prise de risque et créativité : « les vérités sont des illusions dont on a oublié qu'elles le sont » (Le Livre du philosophe).
La vérité ne peut plus se penser comme absolue : elle demande une réflexion sur les structures même de l'homme et questionne son rapport constructif au réel. Elle nécessite certes un rapport au réel mais plus précisément une mise en ordre par la raison de ce dernier pour le saisir. Puisque ce n'est plus dans les choses mêmes qu'il faut la chercher, il faut aussi questionner le langage car « vrai et faux sont des attributs de la parole et non des choses » (Hobbes, Le Léviathan). La vérité devient plurielle et se situe à la croisée de l'expérience et de la logique, au cœur du langage mais aussi de l'action.

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