A quels signes reconnaît-on la vérité ?
Classiquement, on définit avec Thomas d'Aquin la vérité comme « l'adéquation » ou « la conformité de l'esprit avec la chose » : si je me représente le sapin comme un arbre épineux, ma représentation est vraie ; si je me le représente comme un arbre feuillu, elle est fausse.
Cette « ressemblance », cette « conformité » ou cette « adéquation » de mes idées ou jugements à la réalité seraient donc le signe que je suis « dans le vrai ».
« Le seul moyen que j'ai de comparer l'objet avec ma connaissance, c'est que je le connaisse. Ainsi ma connaissance doit se confirmer elle-même ; mais c'est bien loin de suffire à la vérité. Car puisque l'objet est hors de moi et que la connaissance est en moi, tout ce que je puis apprécier c'est si ma connaissance de l'objet s'accorde avec ma connaissance de l'objet » (Logique, « Introduction »).
En d'autres termes, je ne puis en aucun cas aller au-delà de mes perceptions ou représentations du réel pour atteindre au réel lui-même : de sorte que je ne puis en aucun cas m'assurer que les premières sont conformes au second. La définition classique de la vérité est donc circulaire et ne me permet pas de savoir quand je suis dans le vrai ou quand je me trompe.
Ainsi que le remarque Kant, ce signe ou ce critère peut être de deux types : ce peut être un critère matériel, relatif au contenu de la représentation, ou un critère formel, relatif à la seule forme de la connaissance.
Face à l'insuffisance de ces critères, il faut alors se demander s'il est possible de trouver des critères ou signes formels de la vérité.
Mais ces règles ou critères logiques ne traitent que de la forme de la pensée, non de son contenu : de sorte que la difficulté est alors qu'une pensée cohérente, mais qui se fonde sur des principes dont le contenu est faux, n'en restera pas moins absolument fausse. Le critère logique, ou de cohérence, demeure donc lui aussi insuffisant : la logique est une condition et un signe nécessaires, mais non suffisants, de la vérité.
Si donc, dans un premier temps, la connaissance du vrai consiste à se soumettre à une réalité qui ne dépend pas de nous, elle consiste aussi et surtout en une activité propre de notre esprit : c'est pourquoi le critère du vrai réside davantage en nous que hors de nous – et pourquoi l'on peut dire avec Spinoza que « l'unique criterium de la vérité, c'est la vérité elle-même » ou l'idée vraie que nous portons en nous-mêmes, en notre propre esprit.
Thomas d'Aquin, Somme théologique, II, question 16, article 2 : sur la définition classique de la vérité comme « adéquation » .
Aristote, Métaphysique, IX, 10.
Kant, Logique,
« Introduction », VII : sur la
critique de la définition classique de la
vérité comme
« adéquation », et le
déplacement vers la question du critère de
vérité.
Critique de la raison pure, « Introduction
à la logique transcendantale », III (PUF,
Quadrige, p. 80-81 ; Aubier p. 148-149) :
Kant précise la question de l'insuffisance du
critère formel ou logique.
Descartes, Discours de la Méthode, II, § 7 : sur les « évidences » ou idées « claires et distinctes ».


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