En quel sens peut-on dire que l'homme est un être inachevé ?
Bien au contraire, l’existence de l’homme est finie et imparfaite, comme si l’homme ne cessait d’être à la recherche de lui-même.
Comment se caractérise cet inachèvement ? Doit-on nécessairement voir derrière ce terme une perspective négative révélant un manque originel chez l’homme ?
La première forme d’inachèvement de l’homme est donc de nature temporelle : contre la nécessité du temps, l’homme ne peut pas lutter et pour certains, une vie sera toujours trop courte pour que soient menés à terme tous leurs projets.
L’homme subit les influences de la vie végétative : il doit se nourrir, boire, dormir, se protéger, pour pouvoir survivre. Un certain nombre de besoins vitaux doivent être satisfaits. L’homme subit donc une vie immédiate et naturelle : il ne peut échapper à ces déterminations biologiques qui sont le lot de tous les êtres vivants et supporte le poids de la nécessité.
Plus encore, tout désir est un désir de perfection : et dans l’argent et le pouvoir il veut se sentir plus fort qu’il ne l’est en vérité. Seul un être faible et incomplet peut désirer.
L’homme sait que tout n’est pas en son pouvoir et qu’il doit œuvrer pour gagner en perfection : c’est ce savoir qui le pousse à agir et à ne jamais se contenter de ce qui lui est donné. Finalement, ce manque est constructif.
Telle est la thèse développée par Platon dans Protagoras, dans le récit du mythe de Prométhée : l’homme a volé aux dieux le feu et grâce à lui, il a pu fabriquer des outils permettant de subvenir à ses besoins et d’achever ce que la nature ne lui avait pas donné.
Sartre, dans L’existentialisme est un humanisme montre ainsi que c’est l’homme lui-même qui achève son existence par ses choix libres et ses actions. Si l’homme était né déjà parfait, il n’aurait pu partir à la recherche de lui-même et de projets le menant à se dépasser lui-même. Loin d’être une faiblesse et un défaut, l’inachèvement de l’homme est donc une force : c’est cette imperfection qui le mène sans cesse à repousser ses limites et à ne jamais se contenter de ce qui lui est donné immédiatement. L’homme est imparfait, certes, mais toujours perfectible, c'est-à-dire susceptible, un jour, de devenir parfait.
Montaigne, Essais (II, 12, « Apologie de Raimond Sebond ») : une définition classique de l’homme.
Ferdinand Alquié, Le désir d’éternité : une analyse claire du désir humain.

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