Suis-je ce que mon passé a fait de moi ?
Mais mon passé ne détermine pas l'ensemble de mon existence. Je peux, aujourd’hui, à chaque instant, décider de ce que je veux faire de ma vie. Celle-ci est ouverte sur un futur qui est pour moi une page vierge à remplir.
Peut-on dire alors que le passé structure mon identité et détermine, une fois pour toutes, ce que je suis ? Ne pourrait-on pas, au contraire, estimer que le passé joue un rôle second dans la construction de mon identité ?
Ce que j’ai découvert par le passé n’a pas été oublié et je sais que c’est grâce à ce que j’ai vécu que je suis tel que je suis. Que mes choix de vie se soient faits en fonction de mon passé (en tirant des leçons de ce que j’ai vécu), ou par opposition à lui (pour ne pas revivre des expériences douloureuses), dans tous les cas c’est mon passé qui conditionne mes choix présents.
La conscience effectue, en quelque sorte, la synthèse entre le passé et l'avenir : elle relie les moments différents, si bien que, pour moi, aucun moment de mon passé ne m’est totalement étranger. Plus encore, je me reconnais dans l’image de celui que j’ai été. Mon passé fait partie de moi.
Si mon passé détermine mon présent et même mon avenir, dans quelle mesure suis-je encore libre de choisir mon existence ? Si mon passé commande mon présent, comment puis-je encore aujourd’hui décider de ma vie ?
Mon futur révélera a posteriori, comme le dit Sartre, si la crise mystique vécue à l’adolescence était pour moi passagère ou décisive. Si, par exemple, je décide d'être prêtre, je donnerai rétrospectivement à cette crise d’adolescence un rôle essentiel, alors que je l’oublierai très certainement si ma vie a pris un autre cours. Sartre peut ainsi dire que l'homme est projet : « L'homme est d'abord ce qui se jette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir. L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse ou un chou-fleur. [...] L'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être. » (L'existentialisme est un humanisme, 1946). La façon dont je décide d’agir aujourd’hui, les projets que je donne pour ma vie future donnent sens à mon passé. La signification de mon passé n’est pas fixée, elle fluctue au contraire en fonction de mon projet présent, qui lui-même porte sur l’avenir.
C’est donc moi qui, librement, décide aujourd’hui du sens que je donne à ma vie. L’existence est donc le fruit d’une décision de tous les instants. Même si mon histoire passée peut expliquer ce que je suis devenu, je suis ce que je choisis d’être maintenant et je suis totalement libre par rapport à ce passé.

Fiches de cours les plus recherchées

Des profs en ligne
- 6j/7 de 17h à 20h
- Par chat, audio, vidéo
- Sur les 10 matières principales

Des ressources riches
- Fiches, vidéos de cours
- Exercices & corrigés
- Modules de révisions Bac et Brevet

Des outils ludiques
- Coach virtuel
- Quiz interactifs
- Planning de révision

Des tableaux de bord
- Suivi de la progression
- Score d’assiduité
- Une interface Parents