La vérité
Comprendre la notion de vérité
- La vérité peut être considérée comme la connaissance rationnelle du réel.
- La vérité se construit, et elle est soumise au doute.
- La vérité est relative, plurielle et propre à chaque sujet.
La philosophie est la recherche de la vérité. Mais qu'est-ce que la vérité ? La difficulté réside dans le fait que si nous possédions la vérité, nous n'aurions pas à la chercher, mais que si nous n'avions aucune idée d'elle, nous ne pourrions nous demander ce qu'elle est.
Nous jugeons le plus spontanément qu'une chose est vraie parce que nous en avons été témoin. Mais le réel, source d'illusions, est ce qui m'est présenté alors que la vérité est de l'ordre du jugement qui implique l'usage de la raison. Par cette dernière, on peut en effet conclure logiquement. Cette vérité formelle consiste dans l'accord de la pensée avec elle-même :
(Critique de la raison pure)
Cette exigence de cohérence interne que
l'on retrouve dans le discours mathématique est en
effet la condition première de la
vérité.
Mais dans un raisonnement, on peut déduire
logiquement une conclusion fausse si l'une des
prémisses est fausse, en désaccord avec la
réalité. N'est-ce pas sur ce pouvoir du
langage que jouaient les sophistes, parfaits
rhéteurs de la cité athénienne qui
usaient du langage pour défendre une thèse
et son contraire avec le même degré de
persuasion ?
La vérité ne peut donc pas se
réduire à l'accord de la pensée avec
elle-même. Celle-ci doit s'accorder avec la
réalité. La vérité devient
alors la connaissance rationnelle du réel.
Avec Platon, la vérité se définit au
travers de la contemplation des Idées,
après une ascension difficile et
méthodique. La vérité se construit
puis se contemple mais nécessite une dialectique
qui part du monde sensible pour mieux s'en
éloigner, jusqu'à s'y opposer.
Pour Descartes, la vérité n'est plus
à chercher en dehors de l'homme dans une
réalité suprasensible mais elle doit se
donner, après l'usage méthodique du doute,
comme une évidence sur laquelle l'on pourra
reconstruire les savoirs. Mais quelle est cette
évidence, cette « idée claire et
distincte » (Discours de la
méthode) ? C'est en poussant le doute
jusqu'au bout (le doute hyperbolique) que
Descartes est obligé de suspendre son scepticisme
pour aboutir à la certitude que s'il y a un sujet
qui doute et donc pense, c'est qu'il est :
« Je pense donc je suis. » Mais que
dire de ce critère d'évidence en
matière de science ?
« L'évidence première est une
erreur première » précise
Bachelard (Le Nouvel Esprit scientifique). Il ne
saurait y avoir d'évidence dans les sciences
expérimentales.
L'approche moderne de la vérité va
bouleverser ces conceptions pour proposer de
définir le vrai comme production d'a priori
de la raison. Avec Kant, nous ne pouvons plus
prétendre atteindre la vérité
absolue. Ce qui peut faire l'objet du vrai sont les
phénomènes (ce qui nous
apparaît) et non les noumènes (un
réel en soi, absolu, indépendant de mes
grilles d'appréhension du monde). Ainsi, le vrai
fait l'objet d'une construction de la raison qui
part de l'expérience pour y ajouter ses a
priori. La vérité devient
relative au sujet connaissant et ne peut plus se
penser sans la mise à jour des processus
mêmes qui permettent de l'élaborer : la
connaissance, les sciences.
Avec Nietzsche, la vérité est devenue une
maladie de l'homme qui s'invente des arrières
mondes (le monde des idées, le monde
métaphysique, la vérité absolue...)
par besoin de sécurité ontologique
et préfère donc ces illusions rassurantes
et qui lui permettent d'échapper à une
réelle confrontation à l'existence comme
prise de risque et créativité :
« les vérités sont des illusions
dont on a oublié qu'elles le sont »
(Le Livre du philosophe).
La vérité ne peut plus se penser comme
absolue : elle demande une réflexion sur les
structures même de l'homme et questionne son
rapport constructif au réel. Elle
nécessite certes un rapport au réel mais
plus précisément une mise en ordre par la
raison de ce dernier pour le saisir. Puisque ce n'est
plus dans les choses mêmes qu'il faut la chercher,
il faut aussi questionner le langage car
« vrai et faux sont des attributs de la parole
et non des choses » (Hobbes, Le
Léviathan). La vérité devient
plurielle et se situe à la croisée
de l'expérience et de la logique, au
cœur du langage mais aussi de l'action.

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