LEnéide de Virgile
Après des études à Crémone puis à Milan, il arrive à Rome vers l’âge de dix-sept ans. Il y suit des cours de lettres, de mathématiques, de philosophie et de rhétorique. Cependant, il n’est pas très doué pour l’éloquence et, devenu avocat, il ne plaidera qu’une fois devant un tribunal.
Virgile fréquente à Rome les cercles littéraires et les milieux cultivés. C’est là qu’il commence à faire de la poésie mais aussi qu’il rencontre Mécène, riche patricien amateur d’arts et de lettres.
Mécène (mort en 8 av. J.-C.), conseiller d’Auguste, est le plus célèbre des protecteurs romains de la littérature si bien que son patronyme est devenu un nom commun.
Grâce à sa protection, il va gagner la faveur
d’Auguste qui le
soutiendra matériellement et
artistiquement.
De santé fragile, timide, préférant la
campagne et la solitude, il vit peu dans la capitale. Et
c’est dans sa région natale puis dans sa
propriété près de Naples (reçue
d’Auguste en compensation de la confiscation du domaine
paternel distribué aux vétérans)
qu’il se consacre entièrement à son
œuvre poétique.
• Chantre de la vie pastorale mais aussi poète épique, Virgile est assurément (avec Horace) celui qui sera aux siècles suivants le modèle de l’écrivain classique.
L’Enéide, commencée à la demande d’Auguste, n’est pas complètement achevée à la mort du poète, en 19. Les quelques remaniements de Varius ne se remarquent presque pas dans un ensemble aussi grandiose.
• Virgile produit une épopée mythologique s’inspirant d’Homère (les errances, la descente aux Enfers, les combats), mais aussi une épopée historique qui raconte les origines de Rome.
• Les personnages font preuve d’une grandeur héroïque et forment une galerie riche et variée. Enée, figure du héros épique, révèle les qualités humaines d’un chef parfait : à la fois prêtre, guerrier, et « passeur » (garant de la durée de son peuple).
• La composition est complexe.
Ex. : Les livres II et III en particulier proposent le récit enchâssé fait par Enée à Didon de la chute de Troie et des événements précédents son arrivée à Carthage.
La composition est donc frappante à la fois par son unité puisque tous les épisodes s’ordonnent autour de l’idée de la grandeur romaine et par sa variété qui éclate dans de nombreux passages.
• Le livre IV par exemple décrit la passion de Didon pour Enée, introduisant une création originale de Virgile. C’est la première véritable peinture de l’amour dans la littérature antique. Dans le livre VI, le héros descend aux Enfers (passage obligé de toute épopée).
• La versification est pleine de recherches raffinées et d’effets délicats.
• Les Romains, qui se croient bénis des dieux en raison de leur puissance militaire, voudraient trouver une origine glorieuse à leur peuple. Ils font donc d’Enée leur lointain ancêtre. Celui-ci s’est, d’après la légende, installé dans le Latium où sa lignée (Ascagne) a donné les Rois d’Albe puis Romulus.
• Sous Auguste, la légénde prend un nouveau sens. La gens Julia (gens, gentis, f. : la famille, le clan, la dynastie), à laquelle appartiennent Jules César et son fils adoptif Auguste, prétend descendre de Iule (ou Ascagne), fils d’Enée : cette origine héroïque lui donne une légitimité divine.
Avec L’Enéide, Virgile célèbre à la fois la gloire de l’Empire, les exploits de Rome, et le règne d’Auguste.
• Des légendes se forment, il devient l’objet d’un véritable culte et même considéré comme un magicien dont les œuvres prédisent l’avenir.
Les œuvres de Virgile deviennent également la base de l’éducation et l’abondance des manuscrits qui nous sont parvenus témoignent de ce que la renommée de Virgile ne s’est jamais démentie.
• L’Eneide de Virgile est un poème épique qui raconte les aventures d’Enée, le héros troyen venu s’installer dans le Latium.
• L’Enéide est à la fois un roman, une suite de tableaux éclatants et un poème d’une harmonie riche et complexe.
• Cette légende sert de base pour produire une œuvre politique qui légitime l’origine divine d’Auguste.
• En outre, les qualités historiques et littéraires de cette œuvre en font l’un des textes fondateurs de la littérature occidentale. Ainsi, Dante au XIIIe siècle parlera de Virgile comme de notre plus grand poète, il nostro maggiore poeta.
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