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Enonciation et modalisation

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Objectifs
Savoir définir convenablement la situation d'énonciation et la modalisation d'un texte afin d'en déterminer la portée.
1. La situation d'énonciation
À chaque fois que l'on communique, à l'oral ou à l'écrit, on produit un énoncé. On accomplit alors une énonciation. L'énonciation est l'action d'émettre un énoncé.
Restituer un énoncé dans la situation d'énonciation, c'est se demander :
  • « qui parle ? » (L’émetteur) ;
  • « à qui ? » (Le récepteur) ;
  • « à quel moment ? » (Moment ou circonstance temporelle) ;
  • « dans quel lieu ? » (Lieu) ;
  • « dans quelle intention ? » (But ou objectif de l’énonciation).
a. Certains énoncés dépendent de la situation d'énonciation
Ces énoncés sont ancrés dans la situation d'énonciation.
Ils ne sont compris que si l'on connaît la situation d'énonciation.
Exemple :
« Attendez-moi, je reviens ici dans deux heures. »
On n'interprète ce message que si l'on sait qui est « je », qui est la personne supposée par la terminaison « –ez », où se trouve « ici » et quel est le moment correspondant à « dans deux heures ». Le présent permet de situer les faits par rapport au moment de l'énonciation.

Ces éléments sont les indices d'énonciation qui ne se comprennent que par rapport à la situation d'énonciation.
  • Les indices de personnes : je, tu, mon, votre, etc.
  • Les indices spatio-temporels : ici, maintenant, etc.
  • L'emploi du présent, passé composé, futur : ce sont les temps de l’oral.
Ces énoncés sont les discours, les lettres, les journaux intimes, les dialogues, les entrevues, les textes publicitaires.
b. Certains énoncés ne dépendent pas de la situation d'énonciation
Ces énoncés sont non ancrés dans la situation d'énonciation.
Ils n'ont pas à être replacés dans une situation d'énonciation pour être compris.
Exemple :
« Il entra dans ma vie en février 1932 pour n'en jamais sortir. Plus d'un quart de siècle a passé depuis lors. » (Fred Uhlman, L'Ami retrouvé, 1971)

Il n'y a pas, dans ce passage, de marques de présence de l'émetteur ni du récepteur. Il n'est pas nécessaire de rapprocher le texte d'une situation d'énonciation pour bien le comprendre.
Ces énoncés sont souvent des textes narratifs, comme le conte, et tous les récits à la 3e personne.
Remarque :
Certains textes peuvent mêler les deux formes d'énoncés. Par exemple, un conte, qui est un énoncé coupé de la situation d'énonciation, peut comporter des dialogues.
2. Les discours ou paroles rapportées
a. Le style direct
Les paroles (ou les pensées) sont rapportées telles qu'elles ont été prononcées (ou conçues).
Exemple :
Léa lui répondit sèchement : « Non, je ne pourrai pas être ici demain ! »

Les marques du style direct sont :
  • l'utilisation des guillemets ou des tirets, marques de l'oral (« Non » et « ! ») ;
  • la présence d'un verbe de parole introducteur, ou en incise (« répondit ») ;
  • le temps, les adverbes et les personnes des énoncés ancrés (« je », « ici », « demain »).
Le style direct anime le récit, lui donne de la vivacité ; il garde l'émotion des paroles, la profondeur des sentiments.
b. Le style indirect
Les paroles (ou les pensées) sont transformées pour être intégrées au récit.
Exemple :
Léa lui répondit sèchement qu'elle ne pourrait pas être là le lendemain.

Les marques du style indirect sont :
  • l'absence de ponctuation propre au style direct ;
  • la présence d'un verbe de parole avec subordination (« répondit qu' ») ;
  • le temps, les adverbes et les personnes des énoncés non ancrés (« elle », « là », « lendemain »).
Le style indirect intègre les paroles dans un récit sans en rompre la continuité.
c. Le style indirect libre
Les paroles modifiées sont intégrées au récit sans avoir recours à la subordination. Il s'agit d'un intermédiaire entre le style direct et le style indirect.
Exemple :
Léa se disait : Non, elle ne pourrait pas être là le lendemain !

Les marques du style indirect libre sont :
  • l'absence de guillemets, mais des marques éventuelles de l'oral (« Non » et « ! ») ;
  • l'absence de subordination, mais la présence d'un verbe de parole à proximité ;
  • le temps, les adverbes et les personnes des énoncés non ancrés.
Le style indirect libre, parfois difficile à identifier, permet de conserver le naturel et l'expressivité du style direct sans rompre la continuité du récit ni l'alourdir.
3. La modalisation
La modalisation est l’expression d’un jugement.
a. Les marques de la modalisation
Marques de la première personne
  • Les pronoms et déterminants ou pronoms possessifs de la première personne : « je », « me », « moi », « ma », « mon », « mes », « les miens »…
  • Les expressions marquant la prise de position ou la nuance : « à mon avis », « selon moi », « d’après moi », « de toute évidence » expriment une prise de position ; « certainement », « probablement », « apparemment », « sans doute », « peut-être » apportent une distance qui vaut précaution pour ne pas s’engager avec trop de fermeté.
Marques d’un jugement personnel
  • L’expression d’une émotion : les termes sont affectifs et permettent d’exprimer une indignation, un étonnement ou un engouement.
  • L’expression d’une position : les termes sont évaluatifs et introduisent une pensée.
  • Exemple :
    Il est vrai / faux que… ; je pense que / suis d’avis que / estime que / partage ou pas l’opinion que / accepte ou refuse que /  il est admis / normal / anormal / évident que…
Remarque :
Le jugement peut être positif (mélioratif) ou négatif (péjoratif).
b. Le jugement péjoratif ou dépréciatif
Les termes négatifs dévalorisent ce qu’ils désignent
Exemple :
Cette vieille femme aigrie et toute ridée ne parvenait pas à tenir debout, trop entravée dans une robe ridicule, qui semblait être conçue davantage pour une lady… (Les expansions du nom sont très dévalorisantes.)

Ils permettent l’expression de la désapprobation ou le reproche
Alors, le vocabulaire sert la prise de position, en employant des mots négatifs.
Exemple :
Les canards (=synonyme de journal avec une nuance très dépréciative) à scandale offrent des articles inconsistants et lamentables (adjectifs négatifs)…
c. Le jugement mélioratif ou appréciatif
Les termes mélioratifs mettent en valeur ce qu’ils désignent
Exemple :
Cette bonne vielle femme, dont les rides dessinaient fièrement les épreuves, tenait debout avec peine, dans une tenue qui rendait honneur à sa féminité, encore louable… (Les expansions du nom sont très positives.)

Ils permettent une argumentation efficace et convaincante
(Par le choix d’un vocabulaire très positif.)
Exemple :
Le journal « Notre Monde, junior » explique avec une pédagogie amusante et pertinente les notions qui intéressent les jeunes curieux: ils abordent des domaines intellectuels délicats avec une telle clarté que le fonctionnement complexe de notre société devient abordable à tous les ados intéressés par le monde riche dans lequel ils évoluent.

Le vocabulaire choisi ici met en valeur la vertu pédagogique d’un journal (« explique / notions / intellectuels / fonctionnement ») et la richesse intellectuelle (« pertinente / intéresser / curieux /intellectuel »). La publicité vaut argumentation.
L'essentiel
La situation d’énonciation permet de repérer qui parle et dans quelle circonstance ; la modalisation est l’expression du jugement.

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