Conflits armés du XXIe siècle
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- Comprendre les notions de « conflit » et de « guerre ».
- Être capable de citer des exemples de conflits armés du XXIe siècle.
- Le mot « conflit » recouvre des réalités diverses qui n’impliquent pas nécessairement la violence.
- Le mot « guerre » a une réalité juridique. Il existe un droit de la guerre et des crimes de guerre qui relèvent de la Cour Pénale Internationale.
- La typologie des conflits au XXIe siècle se diversifie, avec une part grandissante de conflits n’impliquant que peu les États et faisant apparaître de nouveaux acteurs.
Le mot « conflit » désigne des phénomènes très divers. Il est issu du latin confligere (de con qui signifie « ensemble » et fligere qui signifie « frapper ») ou conflictus (qui signifie « choc », « lutte »).
Un conflit éclate lorsqu’un ou plusieurs acteurs adopte un comportement qui porte atteinte à l’intérêt d’autres acteurs.
Un conflit et ses acteurs sont localisables. La conflictualité est souvent en lien avec le territoire (dispute territoriale, prises de position territoriales, etc.). À ce titre, l’étude d’un conflit dans l’espace est du ressort de la géographie.
Cependant, cet antagonisme peut prendre plusieurs formes :
- rapport de force, menaces ;
- rivalité ;
- lutte armée.
Il existe donc une échelle de la conflictualité, allant du simple désaccord à la violence armée. Ainsi, toutes les guerres sont des conflits mais tous les conflits ne sont pas nécessairement des guerres.
Carl von Clausewitz écrit dans De la guerre (1832) :
Contrairement au conflit qui reste un terme vague, la guerre est une notion juridique encadrée. Les conventions de Genève de 1949 ont ainsi déterminé un certain nombre de règles comme la protection des populations civiles, à travers la notion de « crime de guerre ».
Ces crimes relèvent de la Cour pénale internationale depuis 2002.
En 2009, le premier procès de la CPI commence. C'est un procès contre Thomas Lubanga, président de l’Union des patriotes congolais (UPC). Il est inculpé de crimes de guerre, notamment pour l’enrôlement d’enfants soldats. Il est alors condamné à 14 ans d’emprisonnement pour ce crime et doit indemniser les victimes.
Les guerres du XXIe siècle ont des causes variées :
- les facteurs politiques ;
- l’appropriation de richesses ;
- le facteur idéologique et religieux.
Depuis la fin de la Guerre froide, les conflits interétatiques sont de moins en moins nombreux.
Ces conflits ont des causes « classiques » telles que les disputes territoriales autour des questions de frontière.
On peut citer le conflit indo-pakistanais sur le Cachemire. Les combats y sont cependant rares et de faible intensité. Beaucoup de conflits territoriaux sont dits « inactifs », comme celui qui oppose les deux Corées depuis 1950.
On observe une certaine « désétatisation » de la guerre, avec un désengagement des États du terrain des conflits. Cela se manifeste d’une part par la professionnalisation des armées (suppression du service militaire et réduction des effectifs) et d’autre part par la multiplication des acteurs.
En effet, dans la plupart des conflits armés actuels, les armées régulières ne sont pas les seuls intervenants. S’y ajoutent des milices et des civils armés.
Ainsi, on constate que la majorité des conflits ouverts dans le monde sont davantage la conséquence d’un délitement des États que d’une rivalité entre puissances. Ainsi, le politologue Bertrand Badie évoque en 2004 une « impuissance de la puissance ».
Les guerres civiles (ou conflits intra-étatiques) se multiplient donc depuis la fin de la Guerre froide.
La guerre civile au Rwanda a été particulièrement mortifère. Le génocide des Tutsis en 1994 a fait, selon l'ONU, 800 000 victimes en quelques mois.
Enfin, depuis la fin de la Guerre froide, on observe une nette augmentation des faits de terrorisme et du rôle de groupes terroristes dans les conflits.
On peut citer le rôle d’AQMI (Al Qaïda au Maghreb Islamique), cible de la coalition franco-africaine mise sur pied en 2013.
En 2018, la guerre la plus meurtrière est celle ayant cours en Afghanistan avec 43 000 combattants et civils tués.
Début 2018, le monde comptait 68,5 millions de personnes déplacées de force, dont plus de 25 millions de réfugiés.
De nombreux territoires ont été touchés dans les dernières années par des crises de déplacement majeures et de longue durée : Afghanistan, République centrafricaine, Somalie, Soudan du Sud, etc.
L’Organisation des Nations Unies gère les opérations de maintien de la paix.
L’ONU dispose d’une force militaire, appelée « Casques bleus », ayant pour rôle le maintien ou le rétablissement de la paix et de la sécurité internationale, sur ordre du Conseil de Sécurité ou de l’Assemblée générale.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU est composé de quinze membres dont cinq membres permanents disposant d’un droit de véto. Ces cinq membres sont les puissances reconnues vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et la France.
En 2018, deux missions de l’ONU ont été clôturées : la Mission de l’ONU au Liberia (MINUL) et la Mission préventive de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) au Lesotho. Une nouvelle mission a vu le jour pour l’Irak (Mission de l’OTAN en Irak ou MNI).
Aujourd’hui, 72 % des personnels de l’ONU pour les opérations de paix sont déployés en Afrique. La gestion des conflits en-dehors de l’ONU peut également être prise en charge par des organisations internationales ou des coalitions entre certains États.
On peut citer l’OTAN parmi ces organisations. L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, créée en 1949 dans un contexte de début de Guerre froide, est une organisation politico-militaire. Elle regroupe 30 États dont les États-Unis et la plupart des États européens.
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