Les institutions politiques au début de la République
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Le mot « République » nous vient du
latin res publica, qui désigne mot à mot
« la chose publique ». Voilà ce
qui était fondamental pour les Romains lorsqu'en 509
avant J.-C. ils chassent le roi Tarquin le Superbe : faire
du pouvoir une affaire collective.Il ne faut cependant pas se
laisser tromper par le sens actuel que peut recouvrir ce
terme : la République romaine n'avait rien
à voir avec une démocratie
(« pouvoir du peuple », en grec) !
Enfin, les institutions républicaines, au cours de leurs
quatre siècles d'existence, ont énormément
évolué.
1. La République ne s'est pas faite en un jour
Après deux siècles et demi de royauté
et, surtout, le règne du tyrannique Tarquin, les
Romains détestent l'idée même d'un
monarque absolu.
Ce sont vraisemblablement les patriciens (individus issus des plus anciennes familles romaines) qui renversent le dernier roi, en 509 avant J.-C.
Le principe général des institutions est posé d'emblée : l'assemblée du peuple élit chaque année des magistrats, parmi lesquels deux consuls, qui gouvernent sous la tutelle du sénat, nommé à vie.
Les patriciens, cependant, n'étaient pas enclins à confier réellement le pouvoir au peuple (aux plébéiens, c'est-à-dire aux non-patriciens) : aussi, dans un premier temps, seuls les patriciens étaient autorisés à être candidats aux magistratures. Les plébéiens étaient purement et simplement exclus de la réalité du pouvoir.
L'histoire des deux premiers siècles de la République romaine est essentiellement celle de la lutte entre patriciens et plébéiens : ces derniers employèrent souvent la manière forte (en 494 av. J.-C., ils se retirèrent sur l'Aventin, refusant de travailler et de se battre, ce qui paralysa la Ville). Cependant, ils obtinrent peu à peu le droit de se porter candidats aux magistratures et, même, la création d'un magistrat chargé de défendre leurs droits, le tribun de la plèbe.
Ce sont vraisemblablement les patriciens (individus issus des plus anciennes familles romaines) qui renversent le dernier roi, en 509 avant J.-C.
Le principe général des institutions est posé d'emblée : l'assemblée du peuple élit chaque année des magistrats, parmi lesquels deux consuls, qui gouvernent sous la tutelle du sénat, nommé à vie.
Les patriciens, cependant, n'étaient pas enclins à confier réellement le pouvoir au peuple (aux plébéiens, c'est-à-dire aux non-patriciens) : aussi, dans un premier temps, seuls les patriciens étaient autorisés à être candidats aux magistratures. Les plébéiens étaient purement et simplement exclus de la réalité du pouvoir.
L'histoire des deux premiers siècles de la République romaine est essentiellement celle de la lutte entre patriciens et plébéiens : ces derniers employèrent souvent la manière forte (en 494 av. J.-C., ils se retirèrent sur l'Aventin, refusant de travailler et de se battre, ce qui paralysa la Ville). Cependant, ils obtinrent peu à peu le droit de se porter candidats aux magistratures et, même, la création d'un magistrat chargé de défendre leurs droits, le tribun de la plèbe.
2. Deux fondements institutionnels
L'obsession de ceux qui posèrent les bases du
nouveau régime était de rendre impossible l'accession au pouvoir
d'un tyran.
Dans ce but, deux principes ont prévalu :
• La collégialité veut que le pouvoir ne soit jamais exercé par un seul individu, mais par deux hommes (les consuls) ou par un groupe (les magistrats, le sénat).
• L'annualité a pour but d'empêcher des hommes puissants de s'installer au pouvoir : aussi, à part les sénateurs, nommés à vie, les magistrats ne sont élus que pour un an.
Dans ce but, deux principes ont prévalu :
• La collégialité veut que le pouvoir ne soit jamais exercé par un seul individu, mais par deux hommes (les consuls) ou par un groupe (les magistrats, le sénat).
• L'annualité a pour but d'empêcher des hommes puissants de s'installer au pouvoir : aussi, à part les sénateurs, nommés à vie, les magistrats ne sont élus que pour un an.
3. Les trois pouvoirs
La République romaine repose sur la
répartition du pouvoir entre trois
entités : les assemblées de citoyens,
les magistrats et le Sénat.
a. Les assemblées de citoyens
Appelées comices, elles regroupent
tout le peuple (patriciens et
plébéiens) et chaque individu,
théoriquement, vote.
Il existe trois types de comices, qui sont convoqués différemment et dont les votes ont des objets différents :
• les comices curiates ont un rôle principalement religieux ;
• les comices tributes élisent certains magistrats et votent la plupart des lois ;
• les comices centuriates élisent les magistrats dits « supérieurs » (prêteurs, consuls, censeurs), votent certaines lois et peuvent être amenées à juger en appel sur les avis des magistrats.
Les votes se déroulent au Champ de Mars du lever au coucher du soleil ; ils commencent par une cérémonie religieuse et peuvent être annulés si les auspices sont défavorables !
La principale limite de ce pouvoir théoriquement populaire est liée au déroulement du vote. À l'intérieur des comices, en effet, les citoyens sont répartis en centuries selon l'importance de leur fortune. Or, ce sont les centuries des plus fortunés qui sont appelées au vote en premier, et celui-ci est arrêté quand la majorité est atteinte. En pratique, donc, les citoyens pauvres ne votent quasiment jamais.
Il existe trois types de comices, qui sont convoqués différemment et dont les votes ont des objets différents :
• les comices curiates ont un rôle principalement religieux ;
• les comices tributes élisent certains magistrats et votent la plupart des lois ;
• les comices centuriates élisent les magistrats dits « supérieurs » (prêteurs, consuls, censeurs), votent certaines lois et peuvent être amenées à juger en appel sur les avis des magistrats.
Les votes se déroulent au Champ de Mars du lever au coucher du soleil ; ils commencent par une cérémonie religieuse et peuvent être annulés si les auspices sont défavorables !
La principale limite de ce pouvoir théoriquement populaire est liée au déroulement du vote. À l'intérieur des comices, en effet, les citoyens sont répartis en centuries selon l'importance de leur fortune. Or, ce sont les centuries des plus fortunés qui sont appelées au vote en premier, et celui-ci est arrêté quand la majorité est atteinte. En pratique, donc, les citoyens pauvres ne votent quasiment jamais.
b. Les magistrats
Les magistrats ont en charge la gestion des affaires, un
peu comme nos actuels ministres. Ils sont élus
pour un an par les comices. Le candidat se
présente au peuple revêtu d'une toge blanche
(candida).
Le Cursus honorum, qui représente une « carrière » de magistrat, comprend quatre magistratures qui doivent être briguées dans l'ordre et en respectant un âge minimal :
• les questeurs sont chargés des finances ;
• les édiles s'occupent de l'administration municipale (police, approvisionnement, routes, etc.) ;
• les prêteurs ont une fonction juridique ;
les deux consuls sont les deux premiers magistrats de la République et ont de nombreux pouvoirs. Ils convoquent le Sénat et les comices, président le Sénat, commandent les armées... et laissent leur nom à l'année où ils furent en charge !
Choisis parmi les anciens consuls, deux censeurs sont chargés du recensement et du recrutement des sénateurs.
Apparus peu à peu, les tribuns de la plèbe sont très puissants : ils disposent notamment d'un droit de veto contre tous les magistrats.
Le Cursus honorum, qui représente une « carrière » de magistrat, comprend quatre magistratures qui doivent être briguées dans l'ordre et en respectant un âge minimal :
• les questeurs sont chargés des finances ;
• les édiles s'occupent de l'administration municipale (police, approvisionnement, routes, etc.) ;
• les prêteurs ont une fonction juridique ;
les deux consuls sont les deux premiers magistrats de la République et ont de nombreux pouvoirs. Ils convoquent le Sénat et les comices, président le Sénat, commandent les armées... et laissent leur nom à l'année où ils furent en charge !
Choisis parmi les anciens consuls, deux censeurs sont chargés du recensement et du recrutement des sénateurs.
Apparus peu à peu, les tribuns de la plèbe sont très puissants : ils disposent notamment d'un droit de veto contre tous les magistrats.
c. Le sénat
Le sénat est véritablement le centre du
pouvoir et présente sur les magistrats
l'avantage de s'inscrire dans la durée puisque ses
membres sont nommés à vie.
Au début de la République, les sénateurs sont au nombre de 300 et leur nombre ira croissant (900 sous César !) à mesure qu'on leur confisquera la réalité du pouvoir...
Ils sont nommés (et non élus) par les censeurs et sont souvent d'anciens consuls appartenant à des familles prestigieuses.
Le Sénat est fréquemment consulté, mais ses compétences s'exercent surtout dans le domaine des finances, de la religion et de la politique extérieure.
Au début de la République, les sénateurs sont au nombre de 300 et leur nombre ira croissant (900 sous César !) à mesure qu'on leur confisquera la réalité du pouvoir...
Ils sont nommés (et non élus) par les censeurs et sont souvent d'anciens consuls appartenant à des familles prestigieuses.
Le Sénat est fréquemment consulté, mais ses compétences s'exercent surtout dans le domaine des finances, de la religion et de la politique extérieure.
L'essentiel
Après l'expérience traumatisante de la
monarchie, les institutions républicaines sont
pensées dans le but d'empêcher un monopole du
pouvoir. Celui-ci est ainsi réparti entre trois
instances : les assemblées du peuple, les
magistrats et le Sénat.
La République romaine, dans son fonctionnement effectif, n'est cependant pas une démocratie : nombreux sont les citoyens qui n'ont jamais l'occasion d'exercer leur droit de vote.
La République romaine, dans son fonctionnement effectif, n'est cependant pas une démocratie : nombreux sont les citoyens qui n'ont jamais l'occasion d'exercer leur droit de vote.
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