Les Anciens et les Modernes- Seconde- Français - Maxicours

Les Anciens et les Modernes

Objectifs
  • Découvrir les éléments sur lesquels reposent la querelle des Anciens et des Modernes.
  • Connaitre les étapes de cette querelle.
  • Comprendre en quoi cette querelle prépare la venue du siècle des Lumières.
Points clés
  • La querelle entre les Anciens et les Modernes repose sur la question du merveilleux (merveilleux païen contre merveilleux chrétien).
  • Les Anciens sont les défenseurs de l’Antiquité qui doit rester un modèle.
  • Les Modernes sont les partisans du progrès, éclairés par la Raison.
Pour bien comprendre
  • Le classicisme
  • Le siècle des Lumières
  • Boileau
1. Les étapes de la querelle

En réaction à l'abus du merveilleux païen dans la littérature épique, certains, comme Jean Desmarets de Saint-Sorlin, défendent l'idée de la supériorité du merveilleux chrétien inspiré de la Bible.

Nicolas Boileau est le détracteur de cette nouveauté. Dans son Art Poétique (1674), il défend le charme du merveilleux païen et de la mythologie.

À la suite de Desmarets, Charles Perrault (Contes, 1697) défend les « Modernes » et souhaite libérer la littérature de l'influence antique. En 1687, il présente à l'Académie un vaste poème, Le Siècle de Louis le Grand, dans lequel il critique ouvertement les Anciens. Boileau lui réplique, soutenu par Jean de La Fontaine et Jean de La Bruyère notamment.

Les « Modernes » contre-attaquent dans leur journal Le Mercure Galant. Bernard Le Bouyer de Fontenelle vient à leur secours. Boileau poursuit la bataille en publiant l'ode pindarique sur la prise de Namur (1693), qu'il fait précéder d'un discours où il défend les mérites des Anciens et expose sa doctrine de l'imitation.

Finalement, la querelle s'apaise et les deux adversaires se réconcilient. Vingt ans plus tard, elle renait lorsqu’Anne Dacier défend Homère contre ses traducteurs infidèles.

2. La thèse des Modernes

Charles Perrault refuse d'admirer immodérément les Anciens. À ses yeux, Louis XIV vaut mieux que Périclès ou Auguste. Il souligne la faiblesse des Anciens, quand les récentes découvertes scientifiques, notamment l'invention du microscope et du télescope, rendent obsolètes la physique de Platon. Fontenelle le soutient.

Ainsi, si les savants se sont libérés d'une autorité des Anciens, devenue un obstacle au progrès, les artistes doivent à leur tour gagner leur indépendance et faire davantage confiance à la Raison, mise en lumière par Descartes en particulier. L'idée de progrès, notamment dans les techniques, est fondatrice de l'esprit moderne. C'est pourquoi, pour les Modernes, leur connaissance supérieure des règles de l'Art, en peinture et en sculpture par exemple, les rendent supérieurs aux Anciens.

3. La position des Anciens

Les défenseurs des Anciens, qui comptent parmi les plus grands écrivains du siècle, ne formulent pas leurs arguments sur le plan théorique comme les Modernes, mais sur le plan pratique. Pour eux, l'Antiquité a tout à nous apprendre en matière d'Art et de littérature. C'est pourquoi la mythologie doit demeurer la principale source d'inspiration.

Ainsi, les Anciens doivent servir de modèles, afin de ne pas tomber dans les erreurs de la littérature mondaine marquée par la préciosité. L'imitation n'enlève rien selon eux à l'originalité et au génie de l'écrivain. Pour Boileau, la véritable modernité doit être cherchée dans les sources anciennes.

4. Bilan et perspectives

La querelle des Anciens et des Modernes doit surtout être comprise comme le signe et les prémisses de mutations majeures en littérature car :

  • elle impose les écrivains de la génération de Louis XIV comme les nouveaux « classiques » à la place des Grecs et des Latins ;
  • elle répand des genres nouveaux comme le dialogue, le dictionnaire, les lettres, etc.

Ainsi, la pensée moderne doit s'affirmer à travers la richesse de nouvelles formes littéraires, ce que ne manqueront pas de faire les générations suivantes.

Les changements concernent aussi la pensée qui, au nom de la Raison, s'émancipe des autorités morales ou religieuses. En effet, les découvertes scientifiques de René Descartes ou celles de Blaise Pascal ont montré la primauté de la raison sur le respect stérile de l'autorité des Anciens, justifiant aussi la croyance au progrès. Cet esprit critique domine la fin du siècle et prépare le terrain de la philosophie des Lumières.

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