Le théâtre au 17e siècle
Objectif
Décrire les conditions théâtrales et la
manière dont le classicisme s’impose peu
à peu par rapport au baroque.
Siècle par excellence du théâtre, le
17e siècle voit à la fois le triomphe
de la tragédie classique et la
consécration de la comédie, à
travers trois grandes figures qui épousent le
siècle : Corneille, Molière et Racine.
1. Du baroque au classicisme
a. Irrégularités et extravagances du
théâtre baroque
Le début du siècle est marqué par
l’abondance de pièces dans lesquelles
dominent farces et plaisanteries grivoises qui font du
théâtre un art essentiellement
populaire. L’excès semble la
caractéristique principale du théâtre
: la comédie ne
bannit pas les grossièretés, la
tragi-comédie (et
en particulier les pièces d’Alexandre Hardy)
ne recule devant aucun effet spectaculaire
(rebondissements inattendus, mise en scène de
l’horreur et de la violence), la pastorale multiplie les intrigues
sentimentales compliquées.
b. La mainmise de l'État sur le
théâtre
En 1624, l’arrivée au pouvoir de
Richelieu, passionné de
théâtre, va profondément modifier la
place et le rôle du théâtre. Richelieu
voit en effet dans le théâtre un
instrument politique et un outil de
cohésion nationale. Il développe alors
une politique de mécénat en
subventionnant les troupes de l’Hôtel de
Bourgogne et en créant l’Académie
française, en 1634.
Louis XIV, lui aussi féru de théâtre et plus encore de spectacles fastueux dans lesquels la danse, la musique et les machines contribuent à la magie théâtrale, poursuit la politique inaugurée par Louis XIII et Richelieu en créant la Comédie-Française en 1680.
Le théâtre, jusque là très populaire, devient un divertissement de plus en plus mondain. On adapte alors les salles et le répertoire aux goûts de ce nouveau public : des loges sont créées, les grossièretés et extravagances sont exclues au nom de la bienséance et de la vraisemblance.
La mainmise de l'État sur le théâtre entraîne une réorganisation des salles et une spécialisation des troupes : la troupe de Molière se spécialise dans la comédie, celle du Marais dans le théâtre à machines et celle du Palais Royal, confié à la fin du siècle à Lully, dans l’opéra.
Louis XIV, lui aussi féru de théâtre et plus encore de spectacles fastueux dans lesquels la danse, la musique et les machines contribuent à la magie théâtrale, poursuit la politique inaugurée par Louis XIII et Richelieu en créant la Comédie-Française en 1680.
Le théâtre, jusque là très populaire, devient un divertissement de plus en plus mondain. On adapte alors les salles et le répertoire aux goûts de ce nouveau public : des loges sont créées, les grossièretés et extravagances sont exclues au nom de la bienséance et de la vraisemblance.
La mainmise de l'État sur le théâtre entraîne une réorganisation des salles et une spécialisation des troupes : la troupe de Molière se spécialise dans la comédie, celle du Marais dans le théâtre à machines et celle du Palais Royal, confié à la fin du siècle à Lully, dans l’opéra.
2. Le triomphe du classicisme
Si le baroque ne disparaît pas complètement,
le classicisme s’impose peu à peu à
partir des années 1630 et triomphe entre 1660 et
1685.
a. Les théoriciens
À l’image de la politique menée par
les hommes d’état, le théâtre
doit être guidé par l’ordre et la
raison, trois hommes jouent un rôle important dans
l’élaboration des règles classiques :
Chapelain, conseiller de Richelieu,
Corneille qui rédige Trois discours
et L’Abbé d’Aubignac qui
écrit une Pratique du théâtre.
À la fin du siècle, Boileau fera la synthèse de ces travaux dans son Art poétique.
À la fin du siècle, Boileau fera la synthèse de ces travaux dans son Art poétique.
b. Les règles
Elles sont dictées à la fois par
la recherche d’une illusion
et d’une imitation parfaite de la
réalité conformément aux
préceptes d’Aristote : ainsi
l’unité d’action, de temps et de lieu
doivent favoriser la vraisemblance ; mais aussi par
la recherche du plaisir
qui est assuré par les règles de
bienséance : il ne faut pas choquer le public, ce
qui explique que le sang, la mort ou la violence
n’aient pas leur place sur scène.
c. La séparation des genres
Ces principes entraînent la séparation
des genres et consacrent la suprématie de la
tragédie, conformément aux
idées développés par Aristote dans
sa Poétique.
• La suprématie de la tragédie
À une époque où se mettent en place les règles classiques, on reproche à la tragi-comédie de Corneille (la querelle du Cid, 1636) ses irrégularités et ses invraisemblances. Corneille s’en défend mais se spécialisera par la suite dans l’écriture de tragédies.
Les caractéristiques de la tragédie classique : elle met en scène des personnages de haut rang, elle propose l’imitation d’une action (organisée autour d’une exposition, du nœud de l’action, et du dénouement), elle doit respecter la règle des trois unités, résumée ainsi par Boileau : Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. (Art Poétique, chant III)
Le but de la tragédie classique : elle doit conduire à la catharsis (purgation des passions). Le spectacle a une fonction morale et joue le rôle de mise en garde : la vue des conséquences dramatiques des passions doit éloigner le spectateur de celles-ci, et même déraciner en nous la passion qui plonge à nos yeux dans ce malheur les personnes que nous plaignons. (Corneille, Discours de la tragédie, 1662).
• Racine (1639-1669)
Influencé par sa formation janséniste, Racine développe dans ses pièces la puissance de la fatalité (le fatum). Ainsi, Phèdre est victime de la vengeance de Vénus qui lui a insufflé une passion coupable pour son beau fils Hippolyte. Racine insiste également sur le poids de l’hérédité. Dans Britannicus, Néron est présenté comme un monstre naissant à l’image de sa mère Agrippine.
Les pièces de Racine soulèvent ainsi la question de la liberté de l’homme écrasé par les dieux, par ses antécédents familiaux ou encore par l’Histoire (Andromaque, Esther). La postérité de ses pièces repose sur une connaissance très fine des passions humaines qu’il parvient à transcrire à travers un style à la fois lyrique et épuré, musical et imagé.
• La suprématie de la tragédie
À une époque où se mettent en place les règles classiques, on reproche à la tragi-comédie de Corneille (la querelle du Cid, 1636) ses irrégularités et ses invraisemblances. Corneille s’en défend mais se spécialisera par la suite dans l’écriture de tragédies.
Les caractéristiques de la tragédie classique : elle met en scène des personnages de haut rang, elle propose l’imitation d’une action (organisée autour d’une exposition, du nœud de l’action, et du dénouement), elle doit respecter la règle des trois unités, résumée ainsi par Boileau : Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. (Art Poétique, chant III)
Le but de la tragédie classique : elle doit conduire à la catharsis (purgation des passions). Le spectacle a une fonction morale et joue le rôle de mise en garde : la vue des conséquences dramatiques des passions doit éloigner le spectateur de celles-ci, et même déraciner en nous la passion qui plonge à nos yeux dans ce malheur les personnes que nous plaignons. (Corneille, Discours de la tragédie, 1662).
• Racine (1639-1669)
Influencé par sa formation janséniste, Racine développe dans ses pièces la puissance de la fatalité (le fatum). Ainsi, Phèdre est victime de la vengeance de Vénus qui lui a insufflé une passion coupable pour son beau fils Hippolyte. Racine insiste également sur le poids de l’hérédité. Dans Britannicus, Néron est présenté comme un monstre naissant à l’image de sa mère Agrippine.
Les pièces de Racine soulèvent ainsi la question de la liberté de l’homme écrasé par les dieux, par ses antécédents familiaux ou encore par l’Histoire (Andromaque, Esther). La postérité de ses pièces repose sur une connaissance très fine des passions humaines qu’il parvient à transcrire à travers un style à la fois lyrique et épuré, musical et imagé.
d. La comédie en quête de
reconnaissance
Considérée comme immorale par
l’Église, qui excommunie les
comédiens et leur refuse une sépulture, la
comédie souffre d’un grand discrédit
auprès des religieux.
En revanche, les comédiens peuvent compter sur l’appui du pouvoir politique, qui tolère, voire encourage, la comédie, tout du moins, jusqu’à la mainmise de Mme de Maintenon et du parti dévot sur la politique, à la fin du règne de Louis XIV. Molière réussit à légitimer le rire en lui donnant une fonction morale : celui de corriger les mœurs. A travers la mise en scène de personnages ridicules comme Harpagon, Argan ou M. Jourdain, il stigmatise les travers de ces personnages et les excès de son époque. Si ces personnages séduisent le public qui vient applaudir Molière, d’autres comme Tartuffe ou Don Juan déplaisent aux dévots qui multiplient les cabales contre leur auteur. Mais malgré les querelles et les interdictions, la comédie triomphe, pour le plus grand plaisir du public.
Corneille, Racine et Molière nous ont laissé un immense répertoire théâtral qui continue de vivre grâce aux très nombreuses mises en scène de leurs pièces.
En revanche, les comédiens peuvent compter sur l’appui du pouvoir politique, qui tolère, voire encourage, la comédie, tout du moins, jusqu’à la mainmise de Mme de Maintenon et du parti dévot sur la politique, à la fin du règne de Louis XIV. Molière réussit à légitimer le rire en lui donnant une fonction morale : celui de corriger les mœurs. A travers la mise en scène de personnages ridicules comme Harpagon, Argan ou M. Jourdain, il stigmatise les travers de ces personnages et les excès de son époque. Si ces personnages séduisent le public qui vient applaudir Molière, d’autres comme Tartuffe ou Don Juan déplaisent aux dévots qui multiplient les cabales contre leur auteur. Mais malgré les querelles et les interdictions, la comédie triomphe, pour le plus grand plaisir du public.
Corneille, Racine et Molière nous ont laissé un immense répertoire théâtral qui continue de vivre grâce aux très nombreuses mises en scène de leurs pièces.

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