La France libre et l'unification des résistances
- Connaitre la Résistance française et ses enjeux.
- Née d'un refus spontané de l'armistice, la Résistance française est loin d'être homogène.
- Dans ce cadre, la France libre et son chef, de Gaulle, mènent un effort d'unification – notamment par l'intégration des communistes – permettant à la Résistance de se présenter comme un véritable pouvoir de substitution à Vichy.
L'attitude du PCF, au début du conflit,
est conditionnée par la problématique de
son autonomie ou de sa non-autonomie vis-à-vis
de Moscou, officiellement lié à
l'Allemagne nazie par le pacte
germano-soviétique d'août 1939,
ce qui motive l'interdiction du PCF dès
septembre 1939 par les autorités
françaises qui ont déclaré la
guerre à l'Allemagne. Au moment de l'armistice
de juin 1940, des communistes se sont
engagés à titre individuel dans la
Résistance.
Mais c'est l'invasion de l'Union
soviétique, en juin 1941, qui lance le
PCF dans la Résistance de façon massive.
Le PCF possède de nombreux atouts :
d'abord, une certaine pratique de la
clandestinité (depuis 1939) de la part
de militants à la fois nombreux et
dévoués (l'obéissance au parti est
une valeur forte).
Par ailleurs, le PCF possède de nombreux
relais dans le monde ouvrier et peut ainsi
largement faire de la propagande contre le STO (Service
du Travail Obligatoire) de 1943. Le PCF donne
à la Résistance une doctrine de la
guérilla, marquée par des attentats,
des sabotages et un appui sur la population que la
répression allemande éloigne
progressivement de toute idée de collaboration.
Avec l'entrée du PCF en résistance, il
devient plus que jamais nécessaire pour
de Gaulle de s'affirmer comme chef de tous
les mouvements de résistance puisque le PCF
apparait comme un concurrent. C'est dans ce but que
Jean Moulin est envoyé comme
délégué général,
avec pour mission principale d'unifier et d'organiser
la Résistance intérieure. C'est au cours
de l'une de ses missions, en zone sud, que Jean Moulin
est arrêté par la Gestapo.
Globalement, de Gaulle parvient à ses fins,
mais les FTP (Francs-Tireurs Partisans),
communistes, restent à l'écart : ils
participent aux actions communes, mais entendent garder
leurs spécificités. Ainsi, les FTP
n'appartiennent pas à l'armée
secrète qui regroupe les différents
mouvements de résistance armée de
l'intérieur. Pour de Gaulle, c'est une
menace : les communistes nombreux et
disciplinés sont armés et en 1944,
lors de la libération, ils constituent une force
réelle sur le terrain.

Considérant qu'elle n'a pas été
désignée par un vote populaire, les
Alliés refusent de voir dans la France libre un
pouvoir politique légal. Au départ, les
Anglais reconnaissent de Gaulle comme chef de la
France libre, mais avec l'arrivée des
Américains, les choses deviennent plus
compliquées. L'un des points de discorde est
l'administration des territoires coloniaux
français occupés par les
Anglais : Syrie et Liban en 1941, Madagascar
en 1942. Certains voient se réaliser le
fantasme de l'Angleterre pillant l'Empire
français. Cela donne des arguments aux
anglophobes vichyssois.
Le problème devient crucial lorsque les
Alliés débarquent en Afrique du Nord
fin 1942. Les Américains écartent
les prétentions de De Gaulle et installent
au pouvoir l'amiral Darlan, qui fut proche de
Pétain, et qui est assassiné par un
gaulliste. Après cet assassinat, c'est Giraud
qui reçoit le pouvoir et laisse en place les
lois de Vichy et gouverne avec des proches de
Pétain. Ce n'est qu'en juillet 1943 que les
généraux Giraud et de Gaulle
deviennent co-présidents du CFLN (Comité
Français de Libération Nationale),
où de Gaulle prend très vite le pas
sur Giraud.
Pour affirmer son caractère représentatif
face aux Alliés, de Gaulle met en place
un contre-pouvoir issu de la Résistance.
En mai 1943, peu de temps avant son arrestation,
Jean Moulin crée le CNR (Conseil National de la
Résistance) avec des
délégués des différents
mouvements, des principaux partis politiques et des
syndicats CGT et CFTC.
Le nouvel organisme reconnait de Gaulle comme chef
de gouvernement et, en Afrique du Nord, annule les lois
de Vichy. À Alger, une assemblée
consultative est mise en place et le CFLN est
élargi.
En juin 1944, le CFLN prend le nom de
GPRF (Gouvernement Provisoire de la
République Française), disposant de
délégués en métropole et
appuyés sur deux organes
représentatifs : le CNR en France et l'AC
en Algérie. Des pouvoirs locaux sont mis en
place pour remplacer les hommes de Vichy. C'est le
rôle des commissaires de la
République, chargés dans les
départements de remplacer les préfets,
assistés par les comités
départementaux de libération où
siègent des résistants de
l'intérieur.
La question du pouvoir se joue aussi sur
l'intégration des communistes.
Deux voies sont choisies par de Gaulle :
d'une part, l'intégration des mouvements
communistes armés dans l'embryon
d'armée française qui continue à
participer aux combats, ce qui permet de
désarmer ceux qui ne poursuivent pas les combats
et d'éviter qu'ils ne sombrent dans l'action
politique armée ; d'autre part,
l'intégration politique, avec
l'acceptation du retour de Maurice Thorez,
réfugié à Moscou depuis le
début de la guerre et condamné par
contumace par Vichy.
Pour de Gaulle, la cohésion nationale est
une condition indispensable à sa politique.
Gaullistes et communistes doivent s'entendre pour
faire face aux Américains.

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