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Freud

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Sigmund Freud est né le 6 Mai 1856 à Freiberg, en Autriche, dans une famille de confession juive. Selon la coutume il a reçu aussi un prénom juif : « Schlomo ». Son père, Jacob Freud, âgé de 41 ans, est négociant en laine et a déjà deux enfants d’un premier mariage. Sa mère est âgée de 21 ans ; Sigmund est son premier enfant.
Une crise économique sévère oblige la famille à s’installer à Vienne en 1859. Des difficultés matérielles réduisent le train de vie. Freud gardera le souvenir de ces années difficiles.
Freud est un élève studieux. Il est reçu en 1873 (il a dix-sept ans) à l’examen de fin d’études secondaires.
La vocation de Freud se manifeste lentement. En 1881, il passe les examens de fin d’études médicales. Peu intéressé par la médecine générale Sigmund Freud se dirige vers la neurologie et la psychiatrie. En 1885, à l’âge de 29 ans, il fait un stage à Paris dans le service neuro-psychiatrique du Docteur Charcot à l’hôpital de la Salpétrière : le service est spécialisé dans l’étude des maladies nerveuses dites «hystériques». Ces maladies, présentées surtout par des femmes, montrent des troubles psychiques accompagnées de manifestations physiques souvent spectaculaires. Freud prend à cœur la question : il réfléchit notamment sur le rapport entre le tourment psychique et son expression physique. Ainsi débute la psychanalyse.
Dans les années suivantes il s’intéresse à la neuropathologie infantile mais précise son intérêt pour les maladies nerveuses adultes. Il approfondit sa réflexion sur l’hystérie. Dès cette époque il constate une certaine hostilité, dans le monde médical et dans le monde scientifique, pour ses orientations de recherches.
En 1886, il ouvre son cabinet personnel à Vienne. La même année il épouse Martha Bernays. Le couple aura six enfants. Anna, la dernière-née (1895), sera une fidèle collaboratrice de son père et deviendra elle-même une psychanalyste réputée.
La psychanalyse est nouvelle manière de penser et de soigner la souffrance psychologique. Elle se différencie de la psychiatrie classique par sa conception du désir humain et par sa méthode de soin. Freud signale le rôle déterminant de la sexualité et met en place une thérapeutique (du grec therapeuo : je soigne) fondée sur l’expression parlée.
De 1887 à 1938, Freud mettra au point diverses recherches, à partir des observations effectuées sur ses patients (enfants et adultes). Il ne cessera de vérifier et de reconsidérer les résultats acquis. La théorie psychanalytique n’est pas une théorie séparée de la pratique : les hypothèses théoriques sont toujours en rapport la pratique clinique.
La montée du nazisme retentit considérablement sur la vie de Freud : il connaît les persécutions antisémites (en 1933 ses ouvrages sont brulés à Berlin par les nazis) et doit quitter Vienne pour Londres en 1938. Une partie de sa famille (notamment ses sœurs) n’échappera pas à l’extermination.
Ces faits dramatiques, liés à une période précise de l’histoire européenne, amèneront Freud considérer très attentivement, vers la fin de sa vie, la pulsion d’agression. L’ouvrage Malaise dans la civilisation, écrit en 1929, témoigne de cet intérêt.
Freud, atteint d’un cancer à la mâchoire (il subira de nombreuses opérations), meurt le 23 septembre 1939, à Londres.

Les œuvres principales : ( nous mettons en caractère gras les ouvrages accessibles en première lecture )

1895- Etudes sur l’hystérie
1900- L’Interprétation des rêves
1901- Le rêve et son interprétation
           La psychopathologie dans la vie quotidienne
1905- Trois essais sur la sexualité
            Fragments d’une analyse d’hystérie ( Dora )
1909- Cinq leçons sur la psychanalyse
            Analyse d’une phobie d’un petit garçon de cinq ans ( le petit Hans )
1910- Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci
1914- Le Moïse de Michel-Ange
1917- Deuil et mélancolie
           Introduction à la psychanalyse
1925- Ma vie et la psychanalyse
1927- L’avenir d‘une illusion
1929- Malaise dans la civilisation
1932- Nouvelles conférences sur la psychanalyse

1. La conscience et l'inconscient
a. Ce n'est pas Freud qui découvre l'existence de l'inconscient
Freud n’invente pas la notion d’inconscient, mais lui donne une portée nouvelle. L’existence de pensées non conscientes, échappant à l’attention et à la volonté du sujet humain, a toujours suscité l’intérêt des sociétés humaines. Ainsi les rêves ont été compris comme manifestations d’une activité inconsciente d’origine divine ou supra-rationnelle (dépassant la raison humaine) et ont fait l’objet d’interprétation : les religions et les arts s’intéressent au message qu’ils transmettent.
Freud ne se borne pas à signaler l’existence d’une activité inconsciente au sein du psychisme humain (psychisme ou « esprit ») mais il insiste sur le rôle et la portée de cette activité inconsciente.

Les philosophes héritiers de Descartes ont défini l’homme comme un être pensant, capable de se déterminer lui-même clairement grâce à la conscience de soi. Freud conteste cette position : le rôle des activités inconscientes est majeur, le sujet humain n’est pas en mesure de se déterminer clairement lui-même.

b. Freud pose la suprématie de l'inconscient dans la vie psychique
Le psychisme contient un ensemble de représentations concernant la vie passé et présente du sujet. Parmi ces représentations un grand nombre ne sont pas conscientes. Freud signale qu’il faut distinguer deux catégories :
- les représentations préconscientes : elles sont actualisables par un effort de volonté et ne présentent pas de difficultés d’évocation. Ainsi nous pouvons faire resurgir dans notre conscience beaucoup de souvenirs d’enfance par un simple effort de mémoire ;
- les représentations inconscientes : elles ne sont pas actualisables, elles résistent à l’effort d’évocation. Elles restent cachées mais ne cessent de produire des effets sur notre pensée et sur notre conduite. Freud explique qu’elles ont été soumise, à notre insu, au refoulement.

A la suite de nombreuses observations effectuées sur ses malades Freud est amené à dire que l’inconscient est au fondement de la vie psychique :
«L’inconscient est pareil à un grand cercle qui renfermerait le conscient comme un cercle plus petit»
(L’interprétation des rêves).

c. L'inconscient, effet du «refoulement», montre l'importance de la sexualité
Freud explique que le processus du «refoulement» est à l’origine des représentations inconscientes. L’être humain, dans les premières années de sa vie, chasse de sa conscience un certain nombre de représentations ayant trait à la sexualité et les repousse dans l’inconscient.
Il y a en tout homme un mécanisme de censure réprimant les représentations liées à la pulsion sexuelle. Cette répression est renforcée par les principes moraux et sociaux transmis par l’éducation.
Les symptômes (c’est-à-dire les signes caractéristiques) des maladies psychiques sont les effets du refoulement : ils mettent en évidence une souffrance psychique en rapport avec la vie sexuelle du patient – vie sexuelle se manifestant dès les premières années d’enfance. Freud montre que le passé ne cesse d’avoir des répercussions sur l’existence : l’enfant est toujours présent en l’homme.

2. La pulsion sexuelle
a. Sexualité humaine et instinct de reproduction
Il ne faut pas confondre l’instinct (Instinkt) et la pulsion (Trieb) :
- l’instinct désigne un comportement animal fixé par l’hérédité, préformé dans son déroulement et dans son but, caractéristique d’une espèce. Il est invariable ;
- la pulsion (en allemand -Trieb : poussée ; Trieben : pousser) est une poussée d’origine biologique qui fait tendre l’organisme vers un but procurant satisfaction. Bien qu’elle soit irrépressible elle est susceptible de se modifier (par exemple le but peut changer) : c’est ce qu’on appelle la plasticité de la pulsion. Freud insiste sur cet aspect : la sexualité humaine ne se réduit pas à l’instinct animal de reproduction.


b. La pulsion sexuelle est déjà présente chez l'enfant
La pulsion sexuelle ou «libido» (terme latin signifiant désir) tient une place déterminante dans l’existence humaine.
Dès les premiers mois de la vie elle joue un rôle : le nourrisson qui tête le sein de sa mère manifeste un comportement déjà «sexualisé». Le besoin de nourriture le pousse à mettre en place un comportement apportant plaisir physique et bien-être affectif .
La sexualité humaine ne se réduit pas aux rapports sexuels adultes : elle prend diverses figures avant d’aboutir, à la puberté, aux rapports sexuels liés à la reproduction.
Freud a beaucoup choqué ses contemporains lorsqu’il a montré, en se référant à sa pratique thérapeutique, la place majeure de la pulsion sexuelle dans la vie humaine et son rôle essentiel dans l’émergence des souffrances psychiques. Il s’est heurté aux préjugés religieux et moraux de son époque et a été souvent mal compris.

c. Le refoulement de la pulsion sexuelle
Un certain nombre de représentations liées à la pulsion sexuelle sont refoulées dans l’inconscient. L’excès de refoulement, en rapport avec les idéaux moraux transmis par l’éducation, risque d’entraîner des perturbations du comportement rendant difficile l’existence amoureuse, intellectuelle ou sociale : les souffrances psychiques de l’âge adulte sont, en général, les effets de troubles ressentis dans l’enfance, troubles toujours liés à la pulsion sexuelle. Cette pulsion, inventive et «plastique», prend diverses formes et directions. Son énergie est constante : le refoulement ne peut anéantir l’énergie de la pulsion, elle se manifeste toujours d’une manière ou d’une autre.
3. La maîtrise des pulsions et la civilisation
a. L'éducation et la maîtrise de la sexualité
Freud montre qu’il est difficile, au sein des familles et des sociétés, de limiter la pulsion sexuelle sans mettre en péril l’épanouissement de l’individu. La libido, par nature, vise le plaisir et refuse toute frustration.
Toutefois l’existence en commun et la vie sociale nécessitent la maîtrise de la sexualité. L’apprentissage de la frustration fait partie de la formation de l’être humain. Les interdits (notamment l’interdit de l’inceste) transmis par l’éducation forment la conscience morale de l’homme civilisé.
Toutefois, une répression maladroite de la sexualité entrave le développement affectif de l’être humain, favorise le refoulement, et produit des méfaits à l’intérieur des sociétés : alors déferlent l’agressivité et la violence.

b. Pulsion de vie et pulsion de mort
Dans l’ouvrage Malaise dans la civilisation (1929), écrit vers la fin de sa vie, Freud distingue nettement deux grandes pulsions : la pulsion de mort, tendant à la destruction, s’oppose à la libido, pulsion de vie tendant à la conservation.

Ces deux pulsions opposées peuvent s’unir : ainsi la libido peut devenir agressive et violente (le viol est un exemple caractéristique d’union des deux pulsions).
La conjonction de ces deux pulsions est visible dans la vie individuelle et dans la vie sociale. Les évènements dramatiques de l’histoire européenne, liés à la montée du totalitarisme, amènent Freud à considérer gravement la destructivité humaine, présente dans les sociétés dites civilisées. Le progrès intellectuel et scientifique ne supprime la barbarie : la pulsion de destruction, toujours présente en l’homme, vise à «ruiner» les efforts de la civilisation.

c. La tâche de la civilisation et la sublimation des pulsions
La tendance à l’agression «constitue le facteur principal de perturbation dans nos rapports avec notre prochain ; c’est elle qui impose à la civilisation tant d’efforts» (Malaise dans la civilisation).
La civilisation a pour tâche non d’anéantir mais de discipliner les pulsions : en mettant au premier plan la raison (qui maîtrise les pulsions) et la solidarité (qui rapproche les êtres) elle incite les individus, par nature égoïstes et rivaux, à élaborer des activités et des tâches communes. L’énergie destructrice de l’homme est ainsi canalisée et réorientée.
Freud appelle «sublimation» l’utilisation positive de l’énergie des pulsions : il s’agit de les détourner de leur but primitif et de les orienter vers des buts socialement valorisés. Ainsi l’intérêt pour une activité intellectuelle ou artistique, source de satisfaction, permet à la fois de libérer et de maîtriser l’énergie pulsionnelle.
La sublimation met en évidence la plasticité de la pulsion sexuelle humaine : le pur instinct sexuel n’est pas susceptible de cette transformation et de cette réorientation.
Sublimer est un acte qui caractérise l’être humain et le démarque de l’animal.
La culture humaine se construit grâce à la puissance de la sublimation, rempart toujours à reconstruire contre les forces de destruction.

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