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Freud et la cure psychanalytique

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A la fin du 19ème siècle Freud, médecin psychiatre viennois, met en place une nouvelle thérapie psychologique (du verbe grec therapeuein : soigner, soulager, guérir) : la cure « psychanalytique ». Cette nouvelle méthode de soins permet de soulager la détresse des êtres humains (enfants ou adultes) éprouvant des souffrances psychologiques (angoisses, anxiétés, phobies, dépressions, délires). Elle n’utilise pas les procédés habituels de la psychiatrie classique : le psychanalyste, à la différence du psychiatre, ne délivre aucun médicament et ne propose pas d’internement dans un service spécialisé ; il se met à l’écoute du patient et engage avec lui une relation particulière, absolument privée, ne faisant intervenir aucun tiers, mettant au premier plan la confidence parlée.
Le psychanalyste doit avoir reçu une formation technique rigoureuse. Il ne doit pas nécessairement être médecin mais il doit impérativement avoir effectué une cure psychanalytique approfondie.
La cure requiert du temps, elle se déroule sur des mois ou des années; elle nécessite une participation financière régulière. Elle suppose un acte volontaire : le sujet qui souffre prend l’initiative de la cure et va consulter librement un thérapeute. Dans le cas des thérapies d’enfants l’intervention des parents doit accompagner une demande réelle de l’enfant.
La thérapie analytique ne peut s’imposer autoritairement : ce serait contrarier sa vocation même et nuire au bon déroulement de la cure.


1. La cure psychanalytique : le cadre et les règles fondamentales
a. Le cadre et l'organisation de la thérapie
La cure s’effectue selon un dispositif général précis : le patient est allongé sur un divan (cette position favorise le relâchement des tensions) et le thérapeute, assis derrière lui, n’intervient que de manière raréfiée.
Toutefois ce dispositif n’est pas un rituel rigide et immuable, il peut comporter des variantes, notamment dans le cadre des thérapies d’enfants. Le thérapeute peut innover : il juge, selon les soins à apporter, comment doit être mis en place le cadre spatial de la cure.
La cure engagée se compose d’une suite de consultations ou « séances » qui ont lieu à dates fixes, dans le cabinet du thérapeute : elles s’effectuent régulièrement, selon un calendrier mis au point préalablement, montrant le plein accord du patient. Une séance manquée est à la charge du patient, son règlement est requis - la thérapie analytique insiste sur la responsabilité financière et ne préconise pas la gratuité des soins - les enfants règlent aussi leurs séances, selon un mode réel ou symbolique, fixé par le thérapeute : cette manière de faire engage la participation du patient, quel que soit son âge.
Ce dispositif va de pair avec un certain nombre de règles techniques que Freud a mis au point progressivement, au fur et à mesure de ses travaux et recherche, grâce à l’expérience acquise au contact de ses patients.

b. Les règles fondamentales
La remémoration est à la base de la thérapie ; elle s’accompagne d’une parole libérée des contraintes de la volonté et de la logique et repose sur le principe de la libre associations d’idées : le patient doit, à haute voix, évoquer les évènements de sa vie passée, sans souci d’ordre rationnel, et doit procéder par associations spontanées de mots, sans craindre l’absurdité ou le non sens. Telle est la règle de la libre association, à laquelle est tenu le patient.
Dans cette perspective le silence et le refus de parler prennent sens, ainsi que toutes les émotions accompagnant la parole (par exemple les pleurs, les cris)
Cette manière de faire permet, au fil des séances, de faire resurgir les désirs inconscients ayant joué un rôle dans la mise en place des souffrances qui ont amené le patient à consulter un thérapeute.
Ainsi la parole est au premier plan. Les mots employés, leur manière de se lier ou de se délier, de composer des phrases claires, confuses, ou apparemment absurdes, leur manière de s’interrompre, de faire place au silence et à l’émotion, tous ces procédés propres au patient, constituent le socle de la thérapie. Aussi Freud disait avec insistance : « Il n’y a de cure que par la parole » (dans La technique psychanalytique).
Le patient effectue sur lui-même, grâce à la parole libératrice, un travail de reprise et d’approfondissement. Il prend ainsi conscience de la dimension inconsciente de sa personnalité.
Au cours de la séance le thérapeute ne dialogue pas avec son patient selon les procédés sociaux ordinaires, il n’engage pas non plus avec lui une conversation, ni ne commente ses propos sur le mode de l’accord ou du désaccord personnel. Il doit rester distant et maîtriser ses émotions. Son écoute est pleine et entière : libre de préjugés, libre d’émotions personnelles partisanes, capable de recevoir toutes les paroles du patient. Telle est la règle de « l’attention flottante » - le terme « flotter » signale l’ouverture et la disponibilité de l’attention : l’attention du thérapeute doit intégrer de manière libre, non autoritaire, sans barrage du jugement personnel, tous les propos tenus par le patient.

2. Le rêve : voie royale de l'accès à l'inconscient
a. Le rapport du rêve au désir inconscient
Le rêve est la « voie royale » de l’accès à l’inconscient (citation de L’Interprétation des rêves). Il exprime de manière symbolique les désirs inconscients et offre un matériau précieux à analyser. Sous son apparence d’absurdité et d’incohérence le rêve transmet un message clair et sensé se rapportant à la vie intime du sujet.
Freud ne se borne pas à mettre en évidence l’importance du rêve, comme production de l’imagination et expression de forces irrationnelles ; il insiste sur le rapport essentiel du rêve au désir sexuel et au refoulement (voir fiche Freud). Il formule cette définition générale : « le rêve est l’expression déguisée du désir refoulé » (dans L’Interprétation des rêves). Le désir propre au sujet apparaît masqué et travesti par des images et des association d’images qui obéissent à une logique rigoureuse : le rêve met en place une manière de penser obéissant à des règles précises.

b. La logique du rêve et le travail d'interprétation
Freud distingue le contenu manifeste du rêve, présentant au rêveur une suite d’images et d’idées apparemment absurde ou insensée, et le contenu latent qui, en profondeur, se rapporte à la vie intime du rêveur et nécessite l’interprétation. La cure psychanalytique fournit un cadre propice à ce travail d’interprétation.
Freud dégage également deux procédés de l’inconscient, qui, pendant le sommeil, sont à l’œuvre dans l’élaboration du rêve :
- d’une part la « condensation » : plusieurs idées liées au désir refoulé sont rassemblées en une seule image ;
- d’autre part le « déplacement » : le désir masqué ou travesti se déporte sur le détail particulier d’une image.
L’ouvrage Le rêve et son interprétation, publié en 1900, expose de manière rigoureuse et complexe les mécanismes du rêve.
La thérapie analytique incite le patient lui-même à interpréter ses rêves. Le thérapeute n’analyse pas les rêves du patient, mais, par des interventions successives, il guide le déchiffrement des images, grâce à sa connaissance de la technique d’interprétation. Il aide le patient à mettre en rapport le contenu du rêve avec les désirs profonds, généralement refoulés, qui déterminent les orientations majeures de sa vie : le sens du rêve est ainsi progressivement dégagé.

3. Le but de la cure : la reconstruction de soi
a. La quête d'une libération
Une cure psychanalytique vise à supprimer ou à atténuer les symptômes faisant obstacle à l’équilibre et au bonheur. Elle vise à restaurer l’amour de soi et la créativité. Elle libère le patient des obstacles et des empêchements qui perturbaient sa vie intime et sa vie sociale.
Aussi il serait injuste de dire que le freudisme, parce qu’il montre la suprématie de l’inconscient dans la vie psychique, incite l’homme à rester prisonnier de ses pulsions : au contraire la cure ouvre des perspectives de libération et d’épanouissement.


b. La connaissance de soi
Le patient, en apprenant à assumer et comprendre ses désirs, montre qu’il est parvenu à la connaissance de lui-même : il ne subit plus l’existence comme un malheur ou comme une fatalité. Il maîtrise mieux sa vie et manifeste plus aisément sa puissance de penser et d’agir.
Le philosophe français Paul Ricoeur (1913-2005), dans l’ouvrage « Le conflit des interprétations », montre très bien l’intérêt de cette démarche : il s’agit pour la conscience humaine de parvenir à l’approfondissement de soi, par un travail de reconstruction prenant en compte l’inconscient. En ce sens la conscience reste au premier plan, comme activité de maitrise de soi.
Dans cette perspective la cure psychanalytique rejoint la quête du philosophe grec Socrate
(470- 399 avant Jésus-Christ) qui avait fait sien ce précepte : « connais-toi toi-même ».

La connaissance de soi n’est-elle pas la connaissance la plus importante, permettant à l’homme d’accéder à la vérité et à la liberté ?

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