Entrainement : la rédaction de la troisième question
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1. Énoncé du sujet : le texte et les
questions
« Qu’est-ce que l’artiste ?
C’est un homme qui voit mieux que les autres, car il
regarde la réalité nue et sans voiles. Voir
avec des yeux de peintre, c’est voir mieux que le
commun des mortels. Lorsque nous regardons un objet,
d’habitude nous ne le voyons pas ; parce que ce que
nous voyons, ce sont des conventions interposées
entre l’objet et nous ; ce que nous voyons ce
sont des signes conventionnels qui nous permettent de
reconnaître l’objet et de la distinguer
pratiquement d’un autre, pour la commodité de
la vie. Mais celui qui mettra le feu à toutes ces
conventions, celui qui méprisera l’usage
pratique et les commodités de la vie et
s’efforcera de voir directement la
réalité elle-même, sans rien interposer
entre elle et lui, celui-là sera un
artiste. »
Henri Bergson, Conférences de Madrid sur l’âme humaine (1916) dans Mélanges.
Questions :
1/ Dégagez l’idée générale et dégagez les étapes de l’argumentation.
2/ Le texte utilise à plusieurs reprises la notion de convention. Définissez cette notion.
3/ a/ Expliquez l’expression « voir mieux que le commun de mortels ».
b/ Expliquez la phrase « parce que ce que nous voyons, ce sont des conventions interposées entre l’objet et nous ».
4/ L’art est-il étranger à la vie quotidienne ?
Henri Bergson, Conférences de Madrid sur l’âme humaine (1916) dans Mélanges.
Questions :
1/ Dégagez l’idée générale et dégagez les étapes de l’argumentation.
2/ Le texte utilise à plusieurs reprises la notion de convention. Définissez cette notion.
3/ a/ Expliquez l’expression « voir mieux que le commun de mortels ».
b/ Expliquez la phrase « parce que ce que nous voyons, ce sont des conventions interposées entre l’objet et nous ».
4/ L’art est-il étranger à la vie quotidienne ?
2. L'expression : « voir mieux que le commun des
mortels »
Le philosophe Bergson
distingue le regard du peintre et le regard des autres
hommes : seul le peintre sait voir
véritablement les choses et les êtres, en
allant au-delà des apparences liées à
la vie pratique ordinaire. « Le commun des mortels »
est une expression référant à la
manière commune de percevoir la
réalité, c’est-à-dire
à la manière consacrée par
l’habitude et par les usages de la vie
sociale.
Ce que voit le peintre n’est pas seulement en rapport avec la vision mais, aussi et surtout, en rapport avec la compréhension intuitive des réalités : alors que la plupart des hommes, engagés dans des tâches et activités pratiques, ne voient les choses qu’à travers leur fonction, l’artiste, quant à lui, sait dévoiler le sens profond des réalités qu’il perçoit. En ce sens c’est un « voyant » : par l’œil et par l’esprit il saisit l’authenticité des choses, mêmes les plus ordinaires.
Pour aller plus loin :
Ainsi le peintre saura voir l’originalité d’un objet singulier et saura retranscrire sur la toile cette originalité : par exemple le peintre Van Gogh, dans une de ses toiles, représente une paire de souliers, non pour montrer leur usage exact dans la vie courante (des souliers servent à marcher), mais pour manifester, à l’aide de couleurs et de formes, le sens particulier de cette paire de souliers pour l’homme qui les a portés, ici, à tel endroit du monde (il s’agit d’une paire de souliers de paysan). Le peintre voit non seulement les souliers matériels mais, aussi, la condition humaine et toutes ses significations : il parvient à restituer son émotion et sa compréhension sur la toile et à la communiquer au spectateur.
Remarque :
On peut choisir un autre exemple et citer un autre peintre que Van Gogh, mais, quel que soit l’exemple à l’appui, il faut bien préciser le sens de l’expression « voir mieux que le commun des mortels » en insistant sur la puissance intuitive du regard du peintre.
Vous pouvez aussi, si vous n’avez pas d’exemple précis à l’appui, expliquer sans exemple. C'est l'explication qui est essentielle.
Ce que voit le peintre n’est pas seulement en rapport avec la vision mais, aussi et surtout, en rapport avec la compréhension intuitive des réalités : alors que la plupart des hommes, engagés dans des tâches et activités pratiques, ne voient les choses qu’à travers leur fonction, l’artiste, quant à lui, sait dévoiler le sens profond des réalités qu’il perçoit. En ce sens c’est un « voyant » : par l’œil et par l’esprit il saisit l’authenticité des choses, mêmes les plus ordinaires.
Pour aller plus loin :
Ainsi le peintre saura voir l’originalité d’un objet singulier et saura retranscrire sur la toile cette originalité : par exemple le peintre Van Gogh, dans une de ses toiles, représente une paire de souliers, non pour montrer leur usage exact dans la vie courante (des souliers servent à marcher), mais pour manifester, à l’aide de couleurs et de formes, le sens particulier de cette paire de souliers pour l’homme qui les a portés, ici, à tel endroit du monde (il s’agit d’une paire de souliers de paysan). Le peintre voit non seulement les souliers matériels mais, aussi, la condition humaine et toutes ses significations : il parvient à restituer son émotion et sa compréhension sur la toile et à la communiquer au spectateur.
Remarque :
On peut choisir un autre exemple et citer un autre peintre que Van Gogh, mais, quel que soit l’exemple à l’appui, il faut bien préciser le sens de l’expression « voir mieux que le commun des mortels » en insistant sur la puissance intuitive du regard du peintre.
Vous pouvez aussi, si vous n’avez pas d’exemple précis à l’appui, expliquer sans exemple. C'est l'explication qui est essentielle.
3. La phrase : « parce que ce que nous voyons, ce
sont des conventions interposées entre l'objet et nous
»
Les conventions
s’interposent entre la réalité et notre
regard porté sur la réalité ; le
mot « interposé »
signifie « être placé dans un
espace intermédiaire entre deux
plans ».
S’il y a interposition il n’y a pas de saisie directe des objets : notre regard, de manière générale, ne saisit pas directement la réalité, mais s’arrête sur les conventions sociales qui désignent et ordonnent le monde des objets. Les êtres humains, parce qu’ils doivent s’adapter au monde, ne retiennent des objets que leur fonction pratique ; ainsi les mots du langage usuel sont des manières conventionnelles de signaler et de repérer les choses : ils nous en signalent les caractères généraux et nous aident à mettre en place des actions efficaces.
Pour aller plus loin :
Les sociétés humaines instituent des conventions afin de faciliter l’adaptation de l’homme au monde : cette institution des conventions est preuve d’intelligence pratique.
Dans la vie quotidienne, nous sommes d’abord préoccupés par l’efficacité sociale et nous reléguons à l’arrière plan l’originalité singulière des objets. Seul l’artiste a une saisie directe de la réalité : rien ne s’interpose entre son regard et l’objet ; aucune convention sociale ne fait obstacle à sa compréhension des choses.
S’il y a interposition il n’y a pas de saisie directe des objets : notre regard, de manière générale, ne saisit pas directement la réalité, mais s’arrête sur les conventions sociales qui désignent et ordonnent le monde des objets. Les êtres humains, parce qu’ils doivent s’adapter au monde, ne retiennent des objets que leur fonction pratique ; ainsi les mots du langage usuel sont des manières conventionnelles de signaler et de repérer les choses : ils nous en signalent les caractères généraux et nous aident à mettre en place des actions efficaces.
Pour aller plus loin :
Les sociétés humaines instituent des conventions afin de faciliter l’adaptation de l’homme au monde : cette institution des conventions est preuve d’intelligence pratique.
Dans la vie quotidienne, nous sommes d’abord préoccupés par l’efficacité sociale et nous reléguons à l’arrière plan l’originalité singulière des objets. Seul l’artiste a une saisie directe de la réalité : rien ne s’interpose entre son regard et l’objet ; aucune convention sociale ne fait obstacle à sa compréhension des choses.
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