Un monde détruit : un désastre sans précédent
• civiles : elles sont souvent majoritaires et c'est une nouveauté par rapport aux guerres précédentes ;
• celles des camps.
• L'URSS paie un lourd tribut : 20 millions de victimes, dont la moitié de civils soit près de 10 % de la population.
• Les pertes sont moins élevées en Europe occidentale : 600 000 disparus en France, dont 400 000 civils mais 6 millions d'Allemands, dont 3 millions de soldats qui ont péri sur le front de l'Est.
• En Asie, on évalue les pertes chinoises entre 6 et 8 millions, celles du Japon à 3 millions.
Certains centres urbains touchés par la guerre deviennent de véritables villes martyres :
• Dresde (135 000 morts, le 13 février 1945, dus aux bombardements),
• Leningrad : le siège de Leningrad a coûté la vie à 800 000 personnes.
Les civils ont subi les massacres d'otages, l'arrestation et la mort dans les camps : au total 15 millions de victimes. Dans ce chiffre, il faut compter entre 5 et 6 millions de Juifs et Tziganes massacrés par les nazis dans les camps d'extermination.
Au nombre des victimes directes, il faut ajouter les pertes indirectes provoquées par :
• l'augmentation de la mortalité due à la sous-alimentation et aux maladies de carence, comme la tuberculose ou le rachitisme.
Cette hécatombe démographique est particulièrement tragique en Europe de l'Est.
S'y ajoutent 7,2 millions de Soviétiques, 2 millions de Français, 1,6 millions de Polonais, etc. : déportés du STO, prisonniers de guerre, survivants des camps.
En Asie, le Japon doit accueillir 6 millions de rapatriés venus des régions perdues à la suite de la défaite (Corée, Manchourie, etc.).
Les villes allemandes sont rasées à 70 %. A elle seule, l'URSS subit la moitié des dégâts matériels dus à la guerre. La destruction des ponts, des routes, des lignes de chemin de fer et des gares paralyse l'économie et les échanges.
En 1945, les économies des pays européens, du Japon, de la Chine sont presque partout en ruines. La production industrielle et agricole a chuté de 30 à 70 % par rapport à 1939. Presque partout le PNB s'est effondré (-46 % en France, -70 % au Japon). Les restrictions sont importantes et la misère très présente.
La reconversion des économies en économies de guerre a eu des conséquences durables : accélération des tendances inflationnistes et distorsion entre production de biens consommables et moyens de les acheter.
Le recours à l'emprunt provoque une hausse des prix (250 % de hausse en Italie, 40 % aux USA) et une augmentation de l'endettement (qui passe de 125 millions de livres au Royaume-Uni en 1939 à 2,8 milliards en 1945).
Un des obstacles à un retour rapide à la normale est le montant élevé de cette facture.
Mais cette situation n'est pas uniforme : certains pays ont profité du formidable effort de mobilisation industrielle. C'est le cas des pays neufs (Canada, Australie et Argentine) et surtout des États-Unis (développement des activités sur la côte pacifique américaine, problème du chômage résorbé).
Toutefois, la plupart des pays doivent opérer une reconversion pour revenir à une économie de paix. Pour tous ceux qui se sont appauvris durant le conflit, c'est un immense effort de reconstruction. Ces pays se heurtent à la vétusté de leurs équipements, à la pénurie de main d'œuvre, aux difficultés de circulation, etc.
C'est le cas de la France (ex. réfection du réseau routier estimée à 20 % du budget de l'État pour 1945).
La plupart adoptent une politique dirigiste (ex. nationalisations).
Le retour à la paix ne signifie pas un retour à la normale : la famine et les épidémies menacent un peu partout. Le rationnement dure, en France, jusqu'en 1949.
Les crimes de guerre ont pris une ampleur exceptionnelle : le taux de mortalité dans les camps de prisonniers japonais dépasse les 40 %. La guerre laisse le sinistre héritage de l'usage systématique de la torture contre les adversaires politiques, réels ou potentiels.
La prise de conscience de ce que fut la barbarie terrifie. La science et la technique ont été mises au service des pires atrocités. Des médecins japonais se sont livrés à des expériences monstrueuses, in vivo, sur des prisonniers. Ceux qu'on appelle les « médecins de la mort » allemands ont utilisé leur savoir au service de la barbarie.
Des citoyens très ordinaires se sont mués en tueurs de masse (cf. Lacombe Lucien, film de Louis Malle).
Le summum de la barbarie est atteint par l'Allemagne
nazie avec les camps d'extermination et l'usage de la
torture, qui deviennent le symbole de la dégradation
humaine. La mort est devenue une industrie. L'ouverture des camps
et le retour des rescapés sont un véritable choc
pour l'humanité.
L'usage de la bombe atomique a montré que
l'homme a désormais la capacité de détruire
l'humanité. L'entrée dans l'ère atomique
provoque une véritable angoisse
mêlée d'admiration. C'est un exploit scientifique
à l'application meurtrière qui fait naître
des interrogations sur le devenir de l'humanité.
La guerre a remis en cause
les valeurs de l'Occident : la
confiance dans le progrès n'est plus aussi nette. La
morale traditionnelle fondée sur le respect de la
dignité humaine, la fraternité, etc. a
été bafouée. Un important mouvement
intellectuel réfléchit sur la conduite
humaine : par exemple, Albert Camus dans La
Peste ou le cinéaste Roberto Rossellini dans son
film Allemagne, année 0.
Tant par le nombre de victimes que par l'importance des destructions et l'impact du traumatisme moral, la Seconde Guerre mondiale laisse un monde ruiné et déchiré.
On compte cinq fois plus de victimes qu'après la Première Guerre mondiale. Tout est à reconstruire, principalement en Europe et le monde est en état de choc à la découverte des atrocités perpétrées dans les camps.

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