Rôle bénéfique du microbiote pour la santé humaine

Avec plus de 33 % des individus nés après 1980 présentant au moins une allergie, cette pathologie est la quatrième maladie la plus répandue dans le monde, et ce taux est en constante augmentation. Les allergies se manifestent par une réaction inflammatoire aiguë, c’est-à-dire une réaction inflammatoire brusque et rapide, vis-à-vis d’un élément allergène.

Des recherches datant de 2018 ont permis de mettre en évidence un lien entre des allergies et le microbiote intestinal, grâce à l’observation d’un gène qui influence la stabilité de ce dernier.

Les micro-organismes présents dans notre système digestif sont au moins aussi nombreux que nos cellules. De manière physiologique, le microbiote intestinal aide à la digestion des fibres alimentaires. Cette digestion permet de produire à la fois de la matière organique assimilable par l’organisme et des substances inhibant les réactions inflammatoires.

Des scientifiques se sont demandé si le développement d’une allergie pouvait être lié à une altération du microbiote intestinal. Après avoir transféré un microbiote altéré à des souris axéniques, une réaction inflammatoire exacerbée à un allergène a pu être observée. De ce fait, on peut conclure que lorsque les bactéries sont en nombre insuffisant dans l’organisme, la réaction inflammatoire aiguë causée par l’allergène n’est pas freinée.

Des expériences sur des souris axéniques ont permis de prouver l’existence d’un lien entre le microbiote et un facteur de croissance : IGF-1. Ce dernier, présent en plus grande quantité chez les souris normales que chez les souris axéniques, agit sur la croissance des souris.

Cet exemple montre bien qu’il existe une véritable symbiose entre le microbiote et son hôte, qu’il soit humain ou souris. L’hôte permet aux bactéries de se nourrir et de se développer, tandis que le microbiote améliore la santé et favorise le bon développement de l’hôte.

Dans le cadre d’une expérience, des scientifiques ont transféré le microbiote d’un individu mince et celui d’un individu obèse à deux lots distincts de souris axéniques qui ont ensuite été élevées de manière séparée. Les souris axéniques ayant accueilli le microbiote de l’individu obèse ont développé une masse graisseuse plus importante que les autres. Cette expérience a permis de démontrer l’existence d’un lien entre le microbiote et le développement des masses graisseuses.

Une autre expérience a permis de confirmer cette dernière. Cette fois-ci, les deux lots de souris ayant reçu le microbiote de l’individu mince et de l’individu obèse ont été élevés ensemble. Les scientifiques ont pu observer le développement de l’obésité chez toutes les souris. En effet, les souris ayant un microbiote "mince” ont été au contact des excréments des souris ayant un microbiote “obèse” et ont ainsi été colonisées par le microbiote “obèse”. De ce fait, elles ont également développé de l’obésité.

La composition du microbiote est donc un facteur de l’obésité chez l’hôte.

Des recherches récentes font apparaître un lien entre nos bactéries intestinales et le fonctionnement de notre cerveau. Il semblerait que le stress, l’anxiété et notre état d’esprit soient influencés par notre microbiote.

Des chercheurs ont pris comme élément d’étude des rats. Ces rats ont été élevés dans un milieu stérile, ce sont des rats axéniques.

Ces rats axéniques et des rats témoins (possédant un microbiote avec la bactérie Lactobacillus farciminis présente) ont été soumis à un stress. Les chercheurs ont ensuite mesuré le taux d’hormone du stress, la corticostérone, dans le sang de ces rats. Les résultats ont permis d’observer une concentration de cette hormone plus importante chez les rats axéniques que chez les rats témoins.

Ces recherches permettent de montrer que les rats possédant Lactobacillus farciminis sont moins anxieux que les autres. On peut donc en conclure que le microbiote intestinal influence la production de certaines hormones, comme celle du stress, par le cerveau.

Il existe un lien entre le processus cancéreux et le microbiote. Avant de s’intéresser aux traitements utilisant le microbiote, il est utile de déterminer l’existence d’un lien entre une dysbiose du microbiote et le développement d’un cancer, par la présence de bactéries particulières dans le tube digestif.

Par exemple, des scientifiques ont pu montrer que les individus atteints de cancer de l’estomac possédaient une quantité importante d’Helicobacter pylori. Ils en ont déduit que la présence de cette bactérie était un facteur de risque dans le développement d’un cancer au niveau de l’estomac.

Les bactéries du microbiote humain peuvent favoriser l’action des médicaments et donc permettre de soigner certaines maladies. Des scientifiques ont notamment mis en évidence que certaines bactéries du microbiote favorisent l’assimilation gastrique. En effet, en augmentant la perméabilité intestinale, le système immunitaire pourrait agir en parallèle des médicaments anticancéreux.

D’autres bactéries pourraient aider la résistance du système immunitaire à certains cancers et favoriser la rémission.

De ce fait, des traitements utilisant des bactéries particulières, comme E. hirae et B. intestinihominis, pourraient faciliter l’action des traitements anticancéreux.