Mondo et autres histoires, Le Clézio

Les huit nouvelles ont été publiées en 1978 ; ce sont des récits dont les enfants « magiciens » éprouvent leur liberté dans leur relation au monde et à la nature.

Mondo est un gitan solitaire qui réserve une gentillesse pour tous et demande l’affection sincère : il se régénère dans la lumière du soleil couchant…

Lullaby, dont la mère est malade et le père éloigné, décide d’abandonner le lycée pour fuir vers la mer : elle a besoin d’espace et de soleil…

Jon, l’islandais sensuel, escalade un mont pour atteindre le Dieu vivant et toucher le ciel : il cherche la lumière pure…

Juba, l’égyptien conduit les bœufs vers la noria : il fait tourner la roue d’eau, qui est la roue du soleil et du temps, de la vie réelle et rêvée…

Daniel fuit l’école pour voir la mer qu’il n’a jamais vue : il est ivre de joie face à la beauté mouvante et lumineuse…

Martin conduit la population d’un bidonville qui va être rasé : il raconte des histoires aux enfants pour les mener vers d’autres voies…

Petite Croix, fillette aveugle du Nouveau Mexique, va au bout du village, en plein soleil pour attendre : elle sent la lumière et la couleur, entière à ses sens et ses histoires…

Gaspar se joint à un groupe de bergers sauvages dans le sud du Maroc : il s’initie aux mystères de la nature et des astres, perdu et pieds-nus, en contact avec le vrai…

L’unité de ces nouvelles réside en un axe d’écriture et de pensée : la nostalgie et l'innocence du regard d’enfance, l’appréhension sensuelle du monde, l’accord de soi-même avec la nature…

• L’enfance
L'enfant représente la pureté, la nostalgie de l'innocence. L’enfant peut déchiffrer le monde et vivre un contact vrai avec lui. L’homme adulte reste seul et incapable d’être lui-même, en accord avec le monde… L’enfant est lumière et part en quête de la vitalité du monde.

→ Jon « sent l’arrivée de la lumière au fond de son corps », Daniel, est ivre de lumière : « La lumière était partout à la fois, si proche qu’il sentait sur son visage le passage des rayons durcis, ou bien très loin, pareille à l’étincelle froide des planètes. C’est à cause d’elle que Daniel courait en zigzag à travers la plaine des rochers. La lumière l’avait rendu libre et fou, et il bondissait comme elle, sans voir... »

• L’enchantement du monde
Le récit chante l’univers et la relation vraie de l’homme à la nature pure. Au fil des récits se devine une méditation sur la situation de l’homme dans le monde. Pour le romancier, présent dans chacun des enfants, la vie n’a aucun sens si elle est coupée de l’univers. Pour se retrouver, l’homme a besoin d’un contact sensuel avec la nature puissante, fascinante et même magique…