La mondialisation en débat
Après la chute du mur de Berlin et l'effondrement de
l'URSS, qui signent la disparition du modèle socialiste
dans le monde (à l'exception de Cuba et de la
Corée du Nord), le libéralisme semble
triompher. La contestation qui se développe contre ce
modèle économique évolue à la fin
des années 1990 : avec la création de
l'OMC (Organisation Mondiale
du Commerce) qui se réunit pour la première fois
à Seattle.
La mondialisation apparaît fortement sur le devant de la scène, et avec elle, l'antimondialisation. Pourtant, aujourd'hui, le vocabulaire a changé : si l'extrême droite parle encore de contestation du « mondialisme », l'extrême gauche et les écologistes parlent plus volontiers d'altermondialisation.
Problématique : Comment la mondialisation polarise-t-elle le débat politique ?
La mondialisation apparaît fortement sur le devant de la scène, et avec elle, l'antimondialisation. Pourtant, aujourd'hui, le vocabulaire a changé : si l'extrême droite parle encore de contestation du « mondialisme », l'extrême gauche et les écologistes parlent plus volontiers d'altermondialisation.
Problématique : Comment la mondialisation polarise-t-elle le débat politique ?
1. L'extrême gauche et l'altermondialisation rouge
a. 1999-2001, la charnière
C'est donc en 1999, à Seattle, que se
réunit pour la première fois l'OMC
(fondée en 1995, remplaçant le
GATT). Les sympathisants d'extrême gauche en
profitent pour manifester leur opposition à cette
gouvernance ultra-libérale.
La seconde étape est franchie en 2001, à Porto Alegre au Brésil, avec la création d'un Forum Social Mondial (FSM), qui se veut le pendant de la réunion du Forum économique mondial qui réunit à Davos, en Suisse, les chefs d'État des pays les plus riches au monde.
Il faut y voir un symbole car tout oppose les deux villes et les deux Forums : d'un côté, ville à forte tradition ouvrière, de l'autre, station suisse ultra-chic ; pays du Sud contre pays du Nord ; immense rassemblement populaire contre réunion confidentielle et quasi secrète.
La seconde étape est franchie en 2001, à Porto Alegre au Brésil, avec la création d'un Forum Social Mondial (FSM), qui se veut le pendant de la réunion du Forum économique mondial qui réunit à Davos, en Suisse, les chefs d'État des pays les plus riches au monde.
Il faut y voir un symbole car tout oppose les deux villes et les deux Forums : d'un côté, ville à forte tradition ouvrière, de l'autre, station suisse ultra-chic ; pays du Sud contre pays du Nord ; immense rassemblement populaire contre réunion confidentielle et quasi secrète.
b. « Un autre monde est possible »
Les objectifs du FSM de Porto Alegre sont clairs et
ambitieux. Le FSM est :
- mondialiste : 60 000 participants, 123 pays représentés, beaucoup d'ONG, d'associations et de syndicats. Ainsi est abandonné le concept d'antimondialisation : les citoyens du monde entier sont concernés, et il faut une base géographique large à la contestation.
- pacifiste : le slogan est « contre la guerre et pour la paix », condamnant la guerre en Afghanistan.
- social : humaniste, solidaire, affirmant l'importance des droits de l'homme et de l'écologie.
À partir de ce moment, le FSM se réunit tous les ans, le plus souvent dans un pays du Sud (Brésil, mais aussi Inde et Sénégal), cherchant à chaque fois à proposer une alternative constructive au libéralisme.
L'association ATTAC (Association pour la taxation des transactions financières et l'action citoyenne), née en 1998, qui prône l'établissement d'une taxe infime sur les flux financiers, est très représentative de cette mouvance.
- mondialiste : 60 000 participants, 123 pays représentés, beaucoup d'ONG, d'associations et de syndicats. Ainsi est abandonné le concept d'antimondialisation : les citoyens du monde entier sont concernés, et il faut une base géographique large à la contestation.
- pacifiste : le slogan est « contre la guerre et pour la paix », condamnant la guerre en Afghanistan.
- social : humaniste, solidaire, affirmant l'importance des droits de l'homme et de l'écologie.
À partir de ce moment, le FSM se réunit tous les ans, le plus souvent dans un pays du Sud (Brésil, mais aussi Inde et Sénégal), cherchant à chaque fois à proposer une alternative constructive au libéralisme.
L'association ATTAC (Association pour la taxation des transactions financières et l'action citoyenne), née en 1998, qui prône l'établissement d'une taxe infime sur les flux financiers, est très représentative de cette mouvance.
2. Les écologistes et l'altermondialisation verte
a. Les écologistes sont aux racines de
l'altermondialisation
Pour les écologistes, le marché, pilier
d'une économie capitaliste libérale, est
une réalité nécessaire car c'est ce
qui les différencie de l'extrême gauche.
Mais tout ne doit pas lui être soumis, et
l'accumulation de signes importants de
dérèglements écologiques doit faire
prendre conscience de l'obligation d'un encadrement
strict des activités
économiques.
La critique est donc radicale :
- elle est économique, car le profit ne doit pas être la priorité ;
- elle est socio-culturelle, car l'écologie refuse la société de consommation, qui par définition est gaspilleuse des ressources terrestres ;
- elle est technologique, car elle cherche à imposer un choix dans l'évolution des technologies développées, par exemple favorisant les énergies renouvelables et non le nucléaire, le recyclage, etc.
La critique est donc radicale :
- elle est économique, car le profit ne doit pas être la priorité ;
- elle est socio-culturelle, car l'écologie refuse la société de consommation, qui par définition est gaspilleuse des ressources terrestres ;
- elle est technologique, car elle cherche à imposer un choix dans l'évolution des technologies développées, par exemple favorisant les énergies renouvelables et non le nucléaire, le recyclage, etc.
b. Un début de prise de conscience
L'action des écologistes dans le monde entier
(partis politiques, ONG comme WWF) a porté ses
fruits. Ainsi, la notion de développement
durable s'est considérablement
répandue, et elle est aujourd'hui un
élément à prendre en compte dans la
prise de décision politique à de nombreuses
échelles (locales : les programmes Action 21 pour
les villes, mais aussi nationales et
internationales).
Pourtant, en tant que tel, l'écologie a du mal à s'affirmer comme force politique indépendante, notamment parce qu'elle est divisée entre écologistes radicaux (souvent issus de la mouvance de Mai 68) et écologistes « raisonnables ».
Pourtant, en tant que tel, l'écologie a du mal à s'affirmer comme force politique indépendante, notamment parce qu'elle est divisée entre écologistes radicaux (souvent issus de la mouvance de Mai 68) et écologistes « raisonnables ».
3. L'extrême droite et l'antimondialisme brun
a. L'extrême droite est par essence
antimondialiste
Les bases idéologiques de l'extrême
droite sont :
- le nationalisme,
- la xénophobie (ainsi que le racisme et l'antisémitisme),
- la peur obsessionnelle de la « décadence »,
- et donc le refus de toute évolution.
Il est assez évident que la mondialisation, qui se trouve au croisement de ces 4 thématiques, soit un objet de haine et de frayeur. Au 19e siècle et au début du 20e, l'extrême droite employait le terme de « cosmopolitisme », Marine Le Pen a inventé celui de « mondialisme », mais de fait, le contenu idéologique est le même. Et son refus tout aussi virulent.
- le nationalisme,
- la xénophobie (ainsi que le racisme et l'antisémitisme),
- la peur obsessionnelle de la « décadence »,
- et donc le refus de toute évolution.
Il est assez évident que la mondialisation, qui se trouve au croisement de ces 4 thématiques, soit un objet de haine et de frayeur. Au 19e siècle et au début du 20e, l'extrême droite employait le terme de « cosmopolitisme », Marine Le Pen a inventé celui de « mondialisme », mais de fait, le contenu idéologique est le même. Et son refus tout aussi virulent.
b. Une thématique en vogue avec la crise
économique
Alors que le thème de l'antimondialisation
s'était effrité au début des
années 2000 avec l'apparition de celui de
l'altermondialisation, on voit au contraire son retour
aujourd'hui sur la scène politique. Certains
parlent même de «
démondialisation ». Cette
position réactionnaire (au sens propre du terme
car il s'agirait d'un retour en arrière de
près de 20 ans) est notamment celle de
l'extrême droite, et c'est en tout cas
l'extrême droite qui l'assume le plus.
Ainsi, pour prendre l'exemple de la France, le rétablissement des frontières au sein de l'Union européenne, l'abandon de l'euro, le rétablissement des barrières douanières, entre autres, sont des propositions de démondialisation.
Avant même de savoir si elles sont réellement souhaitables, on peut se poser la question de savoir si elles sont même envisageables ?
Ainsi, pour prendre l'exemple de la France, le rétablissement des frontières au sein de l'Union européenne, l'abandon de l'euro, le rétablissement des barrières douanières, entre autres, sont des propositions de démondialisation.
Avant même de savoir si elles sont réellement souhaitables, on peut se poser la question de savoir si elles sont même envisageables ?
L'essentiel
La mondialisation suscite de nombreux débats.
On peut voir une nette évolution dans leur
nature : dans les années 1990, on parlait
d'antimondialisation au sens d'une critique du
libéralisme économique. Dans les
années 2000, on a parlé d'altermondialisation,
comme un projet mondialiste ayant des objectifs sociaux.
Pendant ces deux décennies, ces mouvements étaient surtout menés par l'extrême gauche et les écologistes. Aujourd'hui, avec la crise économique, on voit de plus en plus apparaître le thème de la démondialisation. Projet au début porté par l'extrême droite, par essence réactionnaire, il apparaît comme une réponse à une profonde crise politique, sans que personne ne soit vraiment capable de dire s'il est même réalisable.
Pendant ces deux décennies, ces mouvements étaient surtout menés par l'extrême gauche et les écologistes. Aujourd'hui, avec la crise économique, on voit de plus en plus apparaître le thème de la démondialisation. Projet au début porté par l'extrême droite, par essence réactionnaire, il apparaît comme une réponse à une profonde crise politique, sans que personne ne soit vraiment capable de dire s'il est même réalisable.

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