La démondialisation est-elle possible ?
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La critique de la mondialisation a évolué.
Alors que dans les années 1990 il s’agissait de
dénoncer le capitalisme libéral qui
était alors le visage de celle-ci, dans les
années 2000 la
mondialisation n’est plus perçue
négativement, mais comme une évolution
inévitable portée par l’Histoire ;
évolution qui rapproche les hommes, les cultures et
permet, au contraire, une lutte plus efficace contre le
système économique en place.
Avec la crise qui éclate en 2008, la mondialisation retrouve son image négative. Elle est perçue comme la cause essentielle de la crise, et comme le facteur qui empêche d’en sortir. L’idée d’une démondialisation apparaît, rencontrant ainsi un certain succès auprès de l’opinion publique.
Problématique : La démondialisation est-elle possible ? Est-elle souhaitable ?
Avec la crise qui éclate en 2008, la mondialisation retrouve son image négative. Elle est perçue comme la cause essentielle de la crise, et comme le facteur qui empêche d’en sortir. L’idée d’une démondialisation apparaît, rencontrant ainsi un certain succès auprès de l’opinion publique.
Problématique : La démondialisation est-elle possible ? Est-elle souhaitable ?
1. La mondialisation, la cause première de la
crise
a. La mondialisation à l'origine de la crise
financière ?
En 2008, quand
éclate la crise financière
américaine, la contagion aux autres
économies est très rapide.
L’interpénétration des
économies nationales, jusque là facteur
de croissance, apparaît comme une faiblesse : les
banques françaises, allemandes, japonaises ont
acheté des produits financiers spéculatifs
américains et elles perdent beaucoup
d’argent. Ces pertes assèchent
l’argent disponible dans le monde (on parle de
tensions sur la
liquidité), le crédit devient
plus cher et certains États, très
endettés, ne trouvent plus à se financer.
C’est le cas de l’Irlande, de la
Grèce, du Portugal, de l’Espagne et de
l’Italie.
Traditionnellement, dans ces circonstances, les pays dévaluent leur monnaie et adoptent des politiques de rigueur. Mais avec l’Euro, la dévaluation n’est pas possible. La France et l’Allemagne, qui acceptent de renflouer la Grèce, par exemple, imposent que la rigueur soit d’autant plus grande. La souveraineté nationale est mise à bas, la mondialisation est accusée.
Traditionnellement, dans ces circonstances, les pays dévaluent leur monnaie et adoptent des politiques de rigueur. Mais avec l’Euro, la dévaluation n’est pas possible. La France et l’Allemagne, qui acceptent de renflouer la Grèce, par exemple, imposent que la rigueur soit d’autant plus grande. La souveraineté nationale est mise à bas, la mondialisation est accusée.
b. La mondialisation, à l'origine du
déclin de l'Europe ?
Avec l’abaissement des barrières
douanières négocié par
l’OMC
(Organisation mondiale du commerce), qui est un des
piliers de la mondialisation, les pays disposant
d’une main d’œuvre abondante et
à bas prix ont pu augmenter
considérablement leur activité
économique et ainsi se développer. La
Chine, devenue « l’atelier du monde
» en est le meilleur exemple, mais aussi le
Brésil, les BRICS et les pays
intermédiaires.
Cela s’est traduit pour ces pays par une élévation moyenne du niveau de vie et l’apparition d’une classe moyenne. C’est donc globalement parce qu’il y a des effets négatifs, notamment avec le très fort accroissement des inégalités sociales, ce qui est une évolution positive.
En revanche, pour les pays riches, et surtout pour l’Europe, cela s’est traduit par des délocalisations et donc une désindustrialisation, avec ses corollaires : augmentation du chômage, appauvrissement des couches défavorisées de la population, et diffusion d’un malaise social très net. Au niveau de la population globale de ces pays, un sentiment de déclin s’est répandu, lié à celui d’une forte dépendance économique et commerciale et à la nécessité d’une réforme des modèles sociaux (sécurité sociale, retraites, etc.), pour regagner en compétitivité.
Cela s’est traduit pour ces pays par une élévation moyenne du niveau de vie et l’apparition d’une classe moyenne. C’est donc globalement parce qu’il y a des effets négatifs, notamment avec le très fort accroissement des inégalités sociales, ce qui est une évolution positive.
![]() |
Doc. Localisation des BRICS dans le monde |
En revanche, pour les pays riches, et surtout pour l’Europe, cela s’est traduit par des délocalisations et donc une désindustrialisation, avec ses corollaires : augmentation du chômage, appauvrissement des couches défavorisées de la population, et diffusion d’un malaise social très net. Au niveau de la population globale de ces pays, un sentiment de déclin s’est répandu, lié à celui d’une forte dépendance économique et commerciale et à la nécessité d’une réforme des modèles sociaux (sécurité sociale, retraites, etc.), pour regagner en compétitivité.
2. Peut-on « démondialiser » le monde
?
a. Sur le plan économique
La mondialisation économique est le fruit de
décisions politiques prises à
l’intérieur d’organismes
internationaux : l’OMC, l’Union européenne, la
Banque mondiale et le
FMI (Fonds
monétaire international). Il est donc possible
d’y faire machine arrière et de
rétablir des barrières douanières,
des contrôles des changes, de limiter les flux
financiers, etc.
Pourtant, on a vu dans l’Histoire, que ces tentatives de repli des économies nationales à l’intérieur de leurs frontières ne débouchaient sur rien de bon, et n’apportaient pas de solution de sortie de crise (l’exemple le plus parlant est celui de la crise de 1929 qui, après la mise en place de politiques à visée autarcique, s’est soldée par la Seconde Guerre mondiale).
Pourtant, on a vu dans l’Histoire, que ces tentatives de repli des économies nationales à l’intérieur de leurs frontières ne débouchaient sur rien de bon, et n’apportaient pas de solution de sortie de crise (l’exemple le plus parlant est celui de la crise de 1929 qui, après la mise en place de politiques à visée autarcique, s’est soldée par la Seconde Guerre mondiale).
b. Sur le plan humain
La compétition ne s’organise pas
qu’entre grandes puissances, elle est perçue
aussi par certains, au quotidien, entre les habitants
d’un même pays. Alors que le marché du
travail est segmenté et que les «
immigrés » ne sont pas en concurrence
avec les « nationaux », comme
c’est le cas par exemple dans le BTP ou la
restauration (emplois mal payés et
fréquemment non déclarés),
l’impression de compétition demeure. Ainsi,
l’idée de lutte
contre l’immigration illégale, de
limitation de l’immigration
légale (déjà
limitée), de rétablissement des
frontières à
l’intérieur de zones de libre circulation
occupent les discours politiques.
De plus en plus, la volonté de démondialisation, potentiellement apolitique (mais en fait ancré très à droite), se traduit par l’exacerbation de thématiques xénophobes.
De plus en plus, la volonté de démondialisation, potentiellement apolitique (mais en fait ancré très à droite), se traduit par l’exacerbation de thématiques xénophobes.
c. Sur le plan culturel
La mondialisation est aussi l’intensification et
l’élargissement des échanges
culturels. Ils sont permis par Internet, le satellite
et la télévision. Ils ne dépendent
pas d’une décision politique et sont
profondément ancrés aujourd’hui dans
le mode de vie des populations. Qui accepterait Internet
avec un accès qu’à des sites
français ? Dans ce domaine, la
démondialisation est un leurre.
L'essentiel
Porté par la crise économique qui sévit
depuis 2008, le thème de la
démondialisation semble faire recette. Pourtant
elle n'est ni réellement envisageable, ni même
souhaitable.
- Envisageable au niveau économique : elle n'amènerait qu'à un repli autarcique, sans effet sur la résorption de la crise, et donc à des tentations bellicistes inévitables.
- Au niveau humain : elle est déjà en marche, et se traduit par une recrudescence bien peu humaniste des thématiques xénophobes.
- Enfin, au niveau culturel : elle est tout simplement impossible, car elle signifierait un renoncement à un mode de vie marqué par Internet déjà très ancré.
- Envisageable au niveau économique : elle n'amènerait qu'à un repli autarcique, sans effet sur la résorption de la crise, et donc à des tentations bellicistes inévitables.
- Au niveau humain : elle est déjà en marche, et se traduit par une recrudescence bien peu humaniste des thématiques xénophobes.
- Enfin, au niveau culturel : elle est tout simplement impossible, car elle signifierait un renoncement à un mode de vie marqué par Internet déjà très ancré.
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