Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand

Doc. 2. Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand

• Acte 1
La scène se déroule dans un hôtel en Bourgogne où se joue une représentation théâtrale. Parmi le public, il y a la belle Roxane. Elle est aimée en secret du jeune baron Christian de Neuvillette, désirée par le comte De Guiche qui veut en faire sa maîtresse et la marier au vicomte de Valvert. Le cousin de Roxane, Cyrano interrompt la représentation d'un des acteurs, et est provoqué par Valvert à qui il réplique par une tirade brillante sur son nez. Il vainc en duel le marquis et apprend que sa cousine, qu’il aime secrètement, lui fixe un rendez-vous, le lendemain. Heureux, il s’engage à défendre son ami Lignière qui est attendu par une embuscade de cent hommes.

• Acte 2
Cyrano a vaincu les cent hommes et attend Roxane chez son ami poète et restaurateur Rageneau. Celle-ci lui avoue son amour pour Christian, engagé dans la compagnie de Cyrano et lui demande d’en être le parrain. La mort dans l’âme, il accepte. Cyrano recueille le jeune homme épris de la même femme et, devant les difficultés du jeune homme à séduire et à s'exprimer de manière précieuse, lui confie même la lettre d’amour qu’il vient d’écrire à sa cousine.

• Acte 3
Roxane est sous le charme de Christian qui lui murmure des déclarations sous son balcon, soufflées par Cyrano. Lorsqu’elle reçoit une lettre du comte De Guiche qui lui annonce sa visite cette nuit. Celle-ci précipite son mariage avec Christian. De Guiche se rendant compte qu’il a été trompé, envoie la compagnie de Cyrano et Christian combattre.

• Acte 4
À Arras, malgré le danger, Cyrano franchit les lignes espagnoles pour faire parvenir des lettres d’amour à Roxane. Roxane les rejoint en remerciant Christian qui comprend que Cyrano est amoureux de sa cousine. Il ordonne à Cyrano de lui révéler la vérité et part se faire tuer sur le front. Cyrano protège le secret, et envoie Roxane loin du combat avec De Guiche, dans lequel il se livre corps et âme.

• Acte 5
Roxane se retire dans un couvent et Cyrano lui rend visite une fois par semaine. Un jour, il arrive mortellement blessé et demande la dernière lettre de Christian qu’il récite plus qu'il ne lit malgré la profonde obscurité. La jeune femme reconnaît la voix entendue naguère du haut du balcon et son amour pour son cousin. Envahi de bonheur, Cyrano lutte contre les fantômes de la mort, et s'éteint, avec le panache qui le caractérise.

• Cyrano : est le personnage principal parce qu’il est éponyme (= le titre est constitué de son nom) et qu’il parle énormément (1600 vers environ). Il est un personnage issu de la commedia dell’arte avec le vêtement de cape et d’épée, le panache et le charisme. Il représente aussi le héros romantique désabusé par ses déboires sentimentaux et pourtant sublime dans sa bravoure guerrière ou son sacrifice.

• Roxane : est une jeune femme incarnant un idéal esthétique féminin, illustrant la préciosité un peu frivole. Cependant, au fil de la pièce, elle dépasse la séduction d’un beau langage prêté à un séduisant jeune homme pour connaître l’amour véritable auquel elle demeure fidèle par delà la mort.

• Christian : apparaît comme un beau jeune homme frivole et capable de construire une relation amoureuse sur un mensonge honteux. Pourtant, il est capable d’héroïsme en s’effaçant au nom d’un amour vrai, renonçant à la femme qu'il aime.

• L’idéal de la grandeur
Le personnage principal est en quête d’un idéal de loyauté, et d’amour pur, d’honneur. Le panache du personnage témoigne de sa bravoure, d’un héroïsme qui renie toute forme de lâcheté. Ainsi, seule la mort réunit les amants idéaux.

• La parole a la force de l’épée
Qu’il s’agisse de rapporter les nouvelles, de se moquer, de séduire, de charmer. La parole est portée aux nues comme une joute des mots, une escrime du verbe. Les duels se font autant par les mots que par l’épée.

• L’amour
L'amour connaît deux formes, l’une superficielle qui s’attache aux apparences et à la frivolité (séduction précieuse, par l’apparence et la qualité d’un discours amoureux) ; l’autre beaucoup plus profonde qui dépasse le regard d’une apparence laide pour s’enflammer sur l’intégrité d’une personne. L’amour semble être un idéal spirituel, qui se réalise au-delà de la mort.