La critique sociale à travers l'image - Maxicours

La critique sociale à travers l'image

Objectif :
Découvrir la fonction critique et argumentative de l’image
Notre société accorde une place monumentale à l’image, aussi il convient de ne pas recevoir passivement les images mais de les interpréter. En effet, une image est un moyen d’expression et de communication, qui peut servir à la critique de la société pour en dénoncer les abus, les vices, les erreurs...
1. Critiquer la société
Si un texte satirique se moque d’un personnage, d’un comportement ou de la société en général, une image peut avoir la même intention.

Critiquer un comportement
De nombreuses œuvres du 18e siècle ciblent les défauts des hommes comme l’ont fait les philosophes des Lumières. Ainsi, parallèlement à la critique de l’importance accordée à la mode et à l’apparence, fleurissent de nombreuses planches et caricatures.

Exemple :
La table de toilette de la dame de bonne société,
caricature anglaise du 18e fait écho aux « caprices de la mode » de la lettre XCIX des Lettres Persanes de Montesquieu. Elle présente une femme coquette à l’excès si bien que le personnage et les ustensiles de toilette semblent parfaitement indissociables. L’humour naît de l’intégration de la table dans la coiffure, l’excès d’ustensiles, le parfait parallélisme de la disposition des éléments dans les cheveux et l’air suffisant de la dame, qui ne prend nullement conscience de son ridicule.

Critiquer la société

Les compositions artistiques peuvent critiquer la royauté, la politique, la religion et ses abus, les institutions.

Exemple :
Francisco de Goya
(peintre et graveur espagnol du 18e) porte des attaques à toutes les institutions dans ses peintures et gravures, s’insurgeant contre l’inquisition et la royauté. Les Caprices sont immédiatement censurés, il sera forcé d’offrir ses planches au Roi pour ne plus être inquiété par l’Inquisition. Plus tard, Les Désastres de la guerre soit 82 gravures créées dénoncent la violence de la guerre comme les philosophes de Lumières le feraient avec des lettres, articles ou contes. Il s’agit d’une protestation visuelle contre la violence lors de la guerre d’indépendance mettant en scène la mort atroce, les cadavres sanglants…

Doc. 1. Les Désastres de la guerre : « Elles deviennent betes sauvages », réaction des femmes lorsqu'elles sont dans le désespoir. Gravure de Francisco de Goya

2. Dénoncer et convaincre, une dimension argumentative
Si un texte dénonce les travers d’un individu ou de la société pour essayer de les corriger, une image peut avoir le même objectif.

Dénoncer le comportement des hommes et proposer une meilleure attitude
La peinture satirique du 18e siècle critique le milieu qu’elle décrit sans chercher à l’enjoliver. Les milieux sociaux ainsi dépeints mettent en scène les différences et inégalités, les injustices et les comportements excessifs pour proposer une attitude plus juste, plus morale.

Exemple :
Dans les toiles de William Hogarth,
est mis en scène un héros endetté venant demander de l’aide au Roi. La scène 4 « Arrêté pour dettes. La carrière d’un roué » met en scène un dépensier au cœur de la pauvreté extrême du peuple. Son goût pour le luxe, sa tenue de dorure, sa perruque impeccable, la chaise à porteur qu’il a louée contraste avec la misère des autres personnages. Le tableau est satirique envers le dépensier arrêté net dans son vice par l’huissier censeur. Au contraire, il met en évidence la générosité d’une femme pauvre qui n’hésite pas à l’aider, générosité du geste mise en valeur par un élan sincère alors que le personnage contraste de simplicité dans son apparence.

Doc. 2.  Arrêté pour dettes. La carrière d’un roué, William Hogarth


Dénoncer et inviter à un autre fonctionnement social
Parallèlement aux critiques philosophiques apportant un regard sur la société qui leur est contemporaine, des graveurs et illustrateurs proposent des dessins et caricatures qui singent leur société. Ainsi, les gravures anonymes affluent pour mimer les défauts et vices de la cour, du faste, de l’activité de la capitale…

Exemple :
Dans
Les Embarras de Paris, le graveur anonyme du siècle des Lumières met en scène l’hyperactivité du parisien : le « mouvement continuel » dont parle Montesquieu dans sa lettre XXIV, des Lettres Persanes. Les voitures et chaises à porteurs avancent de manière incohérentes et frôlent la collision ; les personnages y sont en surnombre et saisis en pleine activité de travail, de discussion vive, de marche rapide, de duel... L’hyperactivité ne manque pas de contraster avec les petits enfants pris au cœur de la tourmente ou encore ceux qui sont en proie à un malaise, ou un accident, voire la mort… L’auteur dénonce la turbulence vaine et improductive, invite à plus de compassion et de modération.

Doc. 3. Les embarras de Paris au 18e siècle. Gravure.


L'essentiel
Le dessin, la photographie, la peinture, la gravure desservent la critique sociale, proposent une vision de la société humaine. Encore aujourd’hui, les artistes critiquent le monde politique, économique, social, tel le dessin de presse satirique qui présente une dimension humoristique et argumentative.

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