La guerre hors de l'Europe

La puissance industrielle des États-Unis leur permet, tout en accordant la priorité aux opérations européennes, de reprendre l’initiative sur le front du Pacifique. Sous l’impulsion de l’amiral Nimitz, ils renforcent leur marine de guerre.

Dès le printemps 1942, plusieurs groupes d’intervention (task forces) sont envoyés au combat ; il s’agit de véritables bases aéronavales mobiles réunissant autour de porte-avions tout un système de navires lourds et légers de protection et d’exploration.

Les Etats-Unis font définitivement la différence à partir de 1942 avec deux victoires navales sans appel qui leur permettent d'affirmer leur suprématie navale.
 
En mai 1942, les forces navales américaines détruisent, en mer de Corail, une flotte japonaise qui se préparait à débarquer en Australie. Et en juin, l’aviation américaine repère une flotte nippone voguant vers l’archipel des Midway, sur la route des îles Hawaii : l’intervention rapide des task forces la contraint à rebrousser chemin.

Mais la menace sur l'Australie n'est pas écartée car les Japonais progressent dans les iles Salomon et s'emparent en juillet 1942, de Guadalcanal. Le général Mac Arthur, commandant en chef des forces américaines, veut faire de cette île la base de ses contre-offensives et ses troupes combattent d’août 1942 à février 1943 pour la reprendre.

Début 1942, la situation de l'Angleterre en Méditerranée devient inquiétante. En effet, l’Afrika Korps du général Rommel, perce ses lignes à Tobrouk, en Libye. Ensuite, il envahit l’Egypte, mais les armées anglaises contiennent son avancée à une centaine de kilomètres d’Alexandrie dès l’été 1942.

Les puissances de l’Axe contrôlent donc la navigation en Méditerranée. Mais les Alliés doublent la voie maritime de l’Afrique orientale par un gigantesque pont aérien qui va du Cap à Alexandrie.

Finalement, les troupes du général Montgomery passent à l’action en premier et remportent la bataille d’El Alamein sauvant ainsi le canal de Suez. Cette victoire permet en octobre-novembre 1942 de repousser Rommel en Libye.

Le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord modifie alors les données stratégiques de la guerre. Il a été décidé en juillet 1942, à la fois pour desserrer la pression qui menace l’Egypte et pour créer un « second front », réclamé par Staline.

À partir du 8 novembre 1942, sous la direction du général Eisenhower, plus de cent mille hommes, rapidement renforcés par de nouveaux effectifs, établissent des têtes de pont à Casablanca, Oran, Alger. Les résistants français appuient cette opération.

Hitler réagit brutalement et décide le 11 novembre 1942, d'envahir la zone libre de la France rompant ainsi avec l’armistice signé à Rethondes, deux ans plus tôt.

Rommel se replie vers l’Ouest en abandonnant la Libye. L’Axe veut en effet consacrer tous ses efforts au maintien en Tunisie d’un bastion défensif, il la fait donc occuper par ses troupes dès le 12 novembre.

Mais les Anglo-américains, appuyés par les résistants français, les délogent de Tunisie dès mai 1943.
Les Alliés contrôlent alors l'ensemble des côtes méridionales de la Méditerranée et l’Afrique du Nord peut alors servir de base d’opérations vers l’Europe.