1. De forts contrastes de peuplement
a. Des contrastes de densités
Alors que l'Etat de l'Uttar Pradesh, dans la moyenne
vallée du Gange, connaît des densités
supérieures à 400 hab./km
2, l'Etat du
Rajasthan à l'Ouest du pays, ne dépasse pas
100 hab./km
2 et l'Arunachal Pradesh
10 hab./km
2.
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Les rives du gange
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L'Etat de Delhi, qui comprend la capitale, a une densité
record de 4 000 hab./km
2.
Bombay, Delhi, Calcutta et Madras sont les principales
agglomérations de l'Union indienne, mais le taux
d'urbanisation du pays ne dépasse pas 27 %.
b. Le poids de la plaine du Gange
La plaine alluviale du Gange a les densités les plus
élevées en raison de la fertilité des limons
et de l'histoire car Delhi et Calcutta sont les villes les plus
anciennes, elles existaient bien avant l'arrivée des
Britanniques, alors que les autres grandes villes sont des
créations coloniales comme Bombay.
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Bombay
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c. Les contrastes spatiaux
Les Etats du Nord de l'Union indienne, le Madhya Pradesh, l'Uttar
Pradesh et le Rajasthan, représentent 40 % de la
population totale. En revanche, les Etats du Sud sont moins
peuplés et ont des politiques sociales et culturelles
très différentes. Les familles ont moins d'enfants
que dans le Nord, l'indice de fécondité du Kerala
par exemple est de 1,7.
2. Les principaux facteurs explicatifs
a. Le rôle des systèmes de production et
d'exploitation des espaces ruraux
Les zones les plus peuplées sont aussi les plus
arrosées par la mousson d'été et celles dont
les reliefs sont modérés. Ces facteurs expliquent
les régions peuplées du Bengale occidental (Etat
dont la ville principale est Calcutta) et aussi celle de la
vallée du Gange dont les alluvions sont propices à
la culture. Cependant, les facteurs physiques sont insuffisants
pour comprendre les densités élevées des
régions du Centre de l'Inde où les plateaux
cristallins et secs nourrissent pourtant de fortes
densités souvent supérieures à 200
hab./km2. Il faut alors rappeler la pratique, dans ces
régions, bien avant l'ère chrétienne, de la
riziculture irriguée et plus généralement de
l'irrigation pour toutes les cultures.
b. Le rôle des migrations
– Les migrations internes en Inde : la région
du Cachemire est depuis longtemps une zone de tensions entre
l'Inde, la Chine et le Pakistan. Après la partition
de 1947, quatre guerres ont eu lieu entre les trois pays
pour revendiquer une partie du territoire du Cachemire. Ces
événements géopolitiques font du Cachemire
une zone de départ vers deux Etats en particulier :
le Gujarât et le Pendjab.
– Les migrations vers les villes : la pression
démographique et l'espérance d'une vie meilleure
entraînent des déplacements massifs de
populations. C'est ainsi que Bombay est devenue la
première ville du pays devant Calcutta, Delhi et Madras,
toutes les quatre étant multimillionnaires en nombre
d'habitants.
c. Le rôle des politiques démographiques
Les politiques destinées à faire baisser le taux de
natalité lancées depuis 1966 ont eu des
impacts différents selon les Etats. L'Inde du Sud
achève sa transition démographique, le
modèle familial de deux enfants et l'espérance de
vie de 72 ans sont proches de ceux de l'Occident. Le Kerala,
Etat pourtant pauvre, maîtrise sa démographie alors
que les Etats de l'Inde du Nord ont un indice de
fécondité dépassant quatre enfants par
femme. Le planning familial n'a pas eu de succès en raison
de pesanteurs sociales et culturelles très fortes.
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Pêcheurs au Kerala
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L'essentiel
L'Inde se situe démographiquement au deuxième
rang mondial et représente 16 % de l'humanité.
Cependant, dans l'Union indienne, les contrastes de peuplement
sont très forts et entraînent de grandes
disparités géographiques. Les facteurs
explicatifs sont complexes car ils renvoient aux milieux
naturels, aux structures agraires et aux mentalités.