Une population vieillissante
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L'Allemagne est aujourd'hui la plus grande puissance démographique en Europe (Russie non comprise). Aux 63 millions d'Allemands de l'ex-RFA sont venus s'ajouter en 1989 les 16 millions d'habitants de l'ex-RDA (réunification). Mais si l'on s'intéresse aux structures démographiques de cette population, on voit que le bilan est beaucoup plus nuancé. Actuellement, si l'Allemagne reste le géant démographique de l'Union européenne, c'est grâce à l'importante immigration qui permet à la population de ne pas diminuer.
Ce fut l'un des grands enjeux de la conférence de Nice où la France s'était opposée à l'application de cette mesure. Actuellement, l'Allemagne et la France possèdent le même nombre de députés, à savoir 31 chacune.
Depuis une dizaine d'années, avec l'ouverture du rideau de Fer, la provenance des immigrés a changé. Désormais, ils viennent essentiellement d'Europe centrale, de Pologne ou de Russie. Les raisons sont d'ordre économique (les immigrants sont attirés par le niveau de vie allemand) mais aussi culturel. Ils sont souvent d'origine allemande et on les appelle Aussiedler. La loi sur la nationalité allemande leur reconnaît le droit de vivre en Allemagne, même s'ils n'y ont jamais vécu.
Cela explique le grand nombre de ces personnes venues s'installer en Allemagne depuis 1989.
Actuellement, l'Allemagne compte environ 7 millions d'immigrés. Depuis 1945, on estime que ce pays a accueilli plus de 16 millions de personnes (dont la plupart sont des Aussiedler).
La politique nataliste de la RDA était centrée sur les incitations économiques (aides financières) et pratiques (crèches d'entreprises, logements attribués en fonction du nombre d'enfants...).
Depuis 1989, la situation a beaucoup évolué, notamment en ex-RDA où la disparition du régime communiste et des aides accordées pour avoir des enfants ainsi que le développement du chômage ont conduit à une chute vertigineuse du taux de natalité qui est passé de plus de 15 ‰ à moins de 5 ‰ en une dizaine d'année. Dans l'Ouest de l'Allemagne, la situation n'est guère plus brillante : le taux de natalité de 10 ‰ est l'un des plus bas d'Europe, alors que le taux de mortalité est de 11 ‰. L'Allemagne n'assure plus le renouvellement de ses générations (il meurt plus d'Allemands qu'il n'en naît chaque année). La population va donc progressivement vieillir.
Si la population ne diminue pas en Allemagne, c'est grâce à l'immigration : le solde naturel est légèrement négatif mais le solde migratoire reste largement positif.
Les défis posés par ce vieillissement seront ceux que de nombreux pays développés auront à affronter, mais ils prendront une dimension particulièrement critique en Allemagne. La rapport de la population active (les 20-60 ans) sur la population inactive (0-20 ans et plus de 60 ans) risque en effet de devenir inférieur à un, c'est-à-dire qu'il y aura une personne qui travaillera pour au moins deux inactifs. Cela va poser des problèmes de paiement des retraites, de Sécurité sociale...
Outre cet aspect économique, un vieillissement de la population allemande pourrait se traduire par une perte de dynamisme dans l'industrie et la recherche. Le relatif retard actuel de l'Allemagne dans les industries liées aux nouvelles technologies pourrait donc s'accentuer au cours des années à venir.
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