Un environnement économique en transformation
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L'essentiel
Après l'infaillible prospérité économique des périodes de la Haute Croissance et de la « Bulle » (1955-1973/1974-1992), le Japon se doit à nouveau de réfléchir sur le sens qu'il compte donner à ses projections économiques tant dans l'organisation de ses échanges commerciaux que dans l'inévitable réaménagement d'un territoire hyper-centralisé autour des plaines du Kansai et du Kantô.
1. Les mutations économiques des années 1990
Sous l'impulsion de l'Etat et à la faveur d'une
conjoncture internationale et régionale favorable (guerres
de Corée et du Viêt-nam), le Japon est rapidement
passé d'une reconstruction économique à une
phase d'expansion économique puis financière.
a. L'éclatement de la « Bulle »
Avec le choc pétrolier de 1973, la force du Japon
s'est révélée par l'abandon massif des
industries issues de la deuxième révolution
industrielle (sidérurgie), tandis que la voie était
ouverte aux activités développant des produits
à forte valeur ajoutée (robotique). Le capital
dégagé de cette « Nouvelle
Politique » s'est traduit par le développement
de la recherche et par un paradoxal renforcement du yen ; ce
dernier est à l'origine de la délocalisation
industrielle du Japon vers ses partenaires américains,
européens ou des NPI, de sorte que d'un statut de
producteur, le Japon est devenu un investisseur, un banquier
planétaire. Les spéculations boursières et
immobilières ont engendré des scandales financiers
qui éclatèrent à partir de 1993 :
le Kabuto-Chito et l'indice Nikkei furent les objets de leurs
propres pertes.
b. Japon et environnement économique régional
L'environnement économique immédiat du Japon est
constitué des NPI du Sud-Est asiatique où le Japon
exporte plus de 40 % de ses produits. Or depuis la crise
boursière de 1987, des soubresauts spéculatifs
agitent régulièrement cette zone
géographique. Les différentes implications
économiques du Japon à Hong-Kong ou en
Thaïlande fragilisent l'activité financière du
pays où le risque d'un effondrement boursier n'est pas
à exclure par contagion. Les Japonais le savent et
épargnent toujours plus sans investir ni consommer
davantage.
2. Evolution économique et réaménagement du
territoire
En dépit des apparences, l'insularité, la
dispersion insulaire, le cloisonnement orographique, la
pauvreté du sous-sol ne constituent pas des
éléments d'inhospitalité ; au
contraire, les Japonais ont su profiter de ces
difficultés. En réalité,
l'inconsidération et l'insouciance des années de la
« Bulle » sont les deux principaux facteurs
qui ont failli mener le Japon dans l'impasse d'un
aménagement du territoire trop concentré.
a. Centres et périphéries
Les années de forte croissance et les spéculations
boursières et immobilières ont conduit à
l'hyper-concentration des principales infrastructures et
activités économiques au sein d'une
mégalopole zonale reliant Fukuoka à Tokyo. Elle
regroupe 80 % de la population nationale, rassemble
75 % des échanges réalisés, les
principaux combinats industriels et la majorité des
technopoles du pays. Cet hyper-centre est le fruit d'une
politique volontariste qui a délaissé pendant
près de quarante ans la périphérie
mégalopolitaine. A la fin des années 1980, le
Japon souffrait de cet étouffement sui generis, de
sorte qu'il a fallu simplement penser l'aménagement d'un
territoire dans son intégralité et non dans
l'entretien d'une spécificité régionale.
b. Une relance économique régionalisée
Alors que le Japon multiplie les délocalisations vers
l'étranger pour des raisons liées au profit et
à l'image de marque, la délocalisation s'applique
désormais au territoire national. Les plans
d'aménagement incitatifs des périphéries
(25 milliards de yens injectés entre 1970
et 1990) n'ont pas empêché la congestion de la
mégalopole. Actuellement, l'Etat applique aux
périphéries et aux régions
éloignées (kaso) les méthodes jadis
apposées au Kanto ou au Kansai ; cette relance
s'appuie sur l'extension des infrastructures les plus modernes
(développement des autoroutes et du shinkansen,
tunnels reliant les îles), sur l'implantation de nouvelles
technopoles, le développement des activités
touristiques (Nagano) et un respect religieux de l'environnement.
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