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Réduction ou persistance des inégalités

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1. Les inégalités économiques traditionnelles
a. Les inégalités de salaire
On rappelle que le salaire est un revenu perçu par un salarié, c’est-à-dire un travailleur lié par un contrat de travail (de subordination) à un employeur.
Le revenu (qui comprend les salaires, bien sûr) est constitué par l’ensemble des sommes perçues à un titre ou à un autre (revenus du travail, revenus du capital, revenus de transfert ou sociaux comme les prestations sociales, par exemple).

Le salaire est toujours rattaché à une seule personne alors que le revenu est souvent celui du ménage.
b. Les inégalités de patrimoine
Le patrimoine est constitué par l’ensemble des biens possédés par un individu ou, le plus souvent, par un ménage : il est composé d’immeubles (terres, maisons, appartements, bâtiments de production, …), de valeurs mobilières (actions et obligations, par exemple), de liquidités déposées sur des comptes bancaires, d’objets d’art, de bijoux, etc.

Les revenus sont donc des flux alors que le patrimoine est un stock, que l’on acquiert en utilisant son revenu et que l’on peut transmettre à ses héritiers. On peut bien penser que si l’on a des revenus faibles, on aura souvent un patrimoine faible (même si ce n’est pas toujours le cas : un agriculteur propriétaire de son exploitation peut avoir des revenus faibles alors qu’il détient un patrimoine).
c. Inégalités de salaire et inégalité de patrimoine : évolution dans des sens différents
Les inégalités de revenu sont en France beaucoup moins importantes que les inégalités de patrimoine. En 2000, le salaire mensuel moyen des ouvriers et des employés à temps plein (1 200 € environ) est 2,5 fois plus petit que le salaire mensuel moyen des cadres (plus de 3 000 €, hors stock-options, cependant). Pour le patrimoine, on observe que 20 % de la population ne disposent d’aucun patrimoine. Dans ces conditions, il devient difficile de mesurer un écart … Il vaut mieux parler de gouffre ! On peut estimer que l’écart inter-décile (écart entre les 10% les plus riches et les 10 % les plus pauvres) est au moins de 1 à 70.

Les inégalités de revenu ont fortement diminué entre 1960 et 1980. Mais depuis cette date, les écarts ne se réduisent plus, dans un contexte où, de toutes façons, les salaires n’augmentent plus que faiblement.
En revanche, les inégalités de patrimoine se sont fortement accrues depuis 1980 : d’abord parce que les prix des actifs patrimoniaux ont augmenté beaucoup plus vite depuis 1984 que les revenus du travail (par exemple, le prix du mètre carré dans l’immobilier a progressé 4 à 5 fois plus vite que le salaire moyen depuis 1980), ensuite parce que les revenus tirés du patrimoine (à condition d’en avoir un, évidemment) ont augmenté beaucoup plus vite que les revenus du travail (pensez au nouveau partage de la valeur ajoutée au bénéfice des détenteurs de capital, sous forme de dividendes par exemple).
2. Les inégalités sociales
a. Les inégalités entre hommes et femmes
Les inégalités entre les hommes et les femmes ont des formes diverses, économiques et non économiques. Les écarts de salaire restent globalement de l’ordre de 25 % entre hommes et femmes et, toutes choses égales par ailleurs (c’est-à-dire pour des salariés à temps plein ayant la même qualification et effectuant le même travail), l’écart est d’environ 20 %, si l’on prend en compte uniquement les salariés des entreprises (donc sans les fonctionnaires). Les femmes sont sur-représentées dans les salariés payés au SMIC mais elles sont sous-représentées dans les postes à responsabilité, alors que les filles réussissent mieux leurs études que les garçons et que leur niveau de diplôme est supérieur (du moins pour les filles nées après 1960).
On retrouve ces inégalités dans les autres domaines de la vie sociale : en particulier, le travail domestique repose pour l’essentiel sur les femmes, et les changements, s’ils existent, sont encore peu perceptibles dans les statistiques.
L’inégalité dans l’exercice du pouvoir politique, malgré la loi sur la parité, reste également très forte.

Toutes ces inégalités ne sont pas récentes. Elles sont cependant de plus en plus mal supportées dans la mesure où les arguments traditionnels qui visaient à les justifier sont de moins en moins valides (s’ils l’ont jamais été) : les femmes sont aujourd’hui plus diplômées que les hommes (argument de la moindre qualification des femmes), elles n’interrompent plus que rarement leur vie professionnelle pour élever leurs enfants (argument d’une vie professionnelle en pointillés, qui justifierait les inégalités constatées), elles sont, plus souvent qu’avant, seules du fait de la montée du nombre des divorces (argument du deuxième salaire dans le couple, qui justifierait là aussi son plus bas niveau).
b. Les inégalités de l’espérance de vie
Alors même que l’accès aux soins médicaux est garanti à tous, on meurt plus jeune quand on est ouvrier non qualifié que quand on est cadre. Ainsi, entre 1982 et 1996, le nombre de décès observés chez les ouvriers non qualifiés de 30 à 75 ans a été 30 % plus élevé que si leur mortalité avait été la même que celle de l’ensemble de la population, et celui des décès observés chez les cadres de 40 % inférieur à celui qu’il aurait été aux conditions de mortalité de l’ensemble de la population. L’écart est donc important. Ainsi l’espérance de vie est moins longue chez les ouvriers que chez les cadres (aujourd’hui, l’espérance de vie à 35 ans est de 46 ans pour les cadres de la fonction publique et de 37 ans pour les ouvriers non qualifiés.

Rappelons que ces chiffres signifient que les cadres qui ont 35 ans aujourd'hui ont une chance sur deux d'atteindre ou de dépasser 81 ans (35+46) et les ouvriers une chance sur deux d'atteindre ou de dépasser 72 ans (35+37), ce qui fait quand même 9 ans de moins en moyenne.
c. Les inégalités de réussite scolaire
L'école est, en France, publique et gratuite donc accessible à tous également. Pourtant le genre des études, leur durée, le niveau de diplôme atteint sont assez nettement corrélés avec l'origine sociale. Les statistiques du Ministère de l'Education nationale montrent par exemple qu'en 1996, 80 % des enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures sortis de formation initiale entre 1991 et 1994 ont un diplôme de l'enseignement supérieur alors que 20% à peine des enfants d'ouvriers non qualifiés et d'ouvriers agricoles sont dans cette même situation.

Il faut ajouter que le diplôme n'est pas valorisé de la même manière sur le marché du travail selon l'origine sociale : en 1990, 81,1 % des enfants de cadres ayant un diplôme supérieur à bac +2 sont eux-mêmes cadres entre 26 et 33 ans ; avec le même diplôme, les enfants d'artisans et commerçants ne sont que 68,5 % à être eux-mêmes cadres entre 26 et 33 ans.
L’essentiel

Le consensus qui s’était construit durant les Trente Glorieuses en faveur de la réduction quantitative des inégalités par le biais de la redistribution des revenus et de la construction de l’égalité des chances se fissure.

On s’aperçoit aujourd’hui que les inégalités se renouvellent et se transforment d’une part, et que d’autre part, la notion même de justice sociale est l’objet de controverses : est-il « juste », par exemple, que tous les Français (y compris ceux qui ne fument pas) prennent en charge les conséquences financières du tabagisme (on sait que fumer aggrave toutes les maladies et en occasionne certaines) par le biais des cotisations à l’assurance maladie ? Ou encore, est-il « juste » que, au nom de l’égalité, toutes les familles de trois enfants touchent les mêmes allocations familiales quels que soient leurs revenus ? Tout dépend en fait de ce que la société définit comme « juste ».

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