Récepteurs opioïdes et message douloureux
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La douleur constitue une sensation désagréable chez l’Homme et peut être d’origine physique (lésion, blessure, par exemple) ou psychique. Elle trouve son origine au niveau du système nerveux central et met en jeu un relais synaptique au niveau de la moelle épinière.
Comment se transmet le message nerveux nociceptif ?
Quel(s) est(sont) le(s) neurotransmetteur(s) impliqué(s) dans cette transmission ?
Peut-on moduler la libération de ces neurotransmetteurs ?
Pour rappel, la transmission du message nociceptif se déroule en plusieurs étapes.
-
Naissance d’un message nerveux sensoriel
en périphérie de l’organisme, au niveau de
récepteurs spécifiques : les
nocicepteurs.
-
Conduction de ce message nerveux sensitif
jusqu’à la moelle épinière
grâce aux fibres nerveuses sensitives
(corps cellulaire dans le ganglion spinal) des neurones
nociceptifs.
- Le message nerveux passe dans la moelle épinière au niveau des cornes dorsales : les terminaisons des axones de ces neurones sensitifs, établissent des liaisons synaptiques avec d’autres neurones nociceptifs situés dans la corne dorsale.
Un deuxième neurotransmetteur a également été isolé : le glutamate.
Le message nerveux nociceptif déclenche la libération de substance P et de glutamate. Ceux-ci possèdent des récepteurs spécifiques localisés sur la membrane de neurones nociceptifs médullaires : leur fixation excite ces neurones post-synaptiques qui vont émettre un message nerveux en direction du cerveau et permettre à la sensation de douleur de devenir consciente.
Plus la fréquence d’émission des potentiels d’action en direction du cerveau est élevée, plus la sensation de douleur sera importante.
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Doc. Transmission du message de
la douleur |
Les neurones nociceptifs médullaires sur lesquels agissent la substance P et le glutamate possèdent également des récepteurs particuliers : les récepteurs opioïdes. Ces protéines réceptrices sont spécifiques de molécules dérivées de l’opium (d’où leur nom) telles que la morphine et des enképhalines (morphine et enképhalines ont des structures comparables et similaires au niveau de la portion qui se fixe sur ces récepteurs).
Les enképhalines sont des molécules sécrétées naturellement par l’organisme. Elles sont qualifiées de morphines endogènes, car elles atténuent l’intensité du message nerveux véhiculé jusqu’au cerveau et diminuent donc fortement la sensation de douleur.
Les enképhalines sont sécrétées par
des interneurones qui établissent des contacts synaptiques
avec les neurones nociceptifs médullaires.
Elles vont se fixer au niveau de leurs récepteurs
opioïdes et inhiber ces neurones nociceptifs
médullaires. Lorsque les molécules de
substance P et de glutamate se fixent sur ces mêmes
neurones (sur des récepteurs différents), la
fréquence d’émission des potentiels
d’action en direction du cerveau est moins importante, car
les neurones nociceptifs médullaires sont moins
excitables suite à l’action des
enképhalines : la sensation de
douleur est alors plus faible, car la transmission du
message douloureux a été
atténuée.
Les enképhalines ont une action
analgésique.
Les enképhalines ont une action brève, car elles
sont rapidement éliminées de la fente synaptique,
comme tous les neurotransmetteurs. En revanche, des
molécules exogènes, telles que la morphine, peuvent
se fixer sur les récepteurs opioïdes cités
précédemment et inhiber la transmission des
messages nerveux à destination du cerveau. Mais,
contrairement aux enképhalines,
la morphine peut pratiquement bloquer
l’émission des messages nerveux nociceptifs en
direction du cerveau et, par conséquent, supprimer
totalement la sensation de douleur. Elle a une action
plus durable, car elle est moins rapidement détruite.
La morphine a cependant un inconvénient majeur : elle a les mêmes caractéristiques qu’une drogue (tolérance, dépendances psychique et physiologique). En effet, la morphine est l’alcaloïde principal de l’opium, celui-ci étant extrait du pavot. On peut aussi produire à partir de l’opium la codéine et l’héroïne.
La substance P et le glutamate sont les neurotransmetteurs impliqués dans la transmission du message nerveux nociceptif. Enképhalines et morphine sont capables de bloquer leur libération en se fixant sur des récepteurs opioïdes et atténuer la sensation de douleur.
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