Réalisme et naturalisme
– Décrire le réel, tout le
réel.
– Faire preuve d'objectivité tout en
laissant la place à l'imagination et à la
sensibilité : chaque écrivain décrit
le réel à sa manière, conformément
à sa perception du monde.
– S'appuyer sur une documentation approfondie.
– Utiliser le modèle scientifique comme
approche et démarche.
– « Faire vrai », par les
moyens d'une écriture réaliste qui se soucie
davantage de la forme (point de vue interne, style indirect
libre, description par la précision des détails,
vocabulaire technique) que du style.
Les frères Edmond et Jules de Goncourt (1822-1896 et 1830-1870) sont également les représentants du courant réaliste. Leur oeuvre offre la particularité d'avoir été écrite conjointement et de s'intéresser déjà à des thèmes proches de ceux développés par les naturalistes : c'est le cas, par exemple, pour l'hystérie décrite dans Germinie Lacerteux (1865). Leur style, qualifié « d'écriture artiste » par un usage raffiné et surprenant des mots et de la syntaxe, les distingue également et en fait les précurseurs du décadentisme.
C'est Emile Zola (1840-1902) qui l'applique à la littérature. A partir de 1868, il désigne donc un mouvement littéraire, animé par Zola, et s'inscrivant dans le prolongement du réalisme.
Comme ce dernier, le naturalisme se donne pour objectif d'explorer le réel dans son intégralité, notamment dans les milieux populaires et même dans les bas-fonds.
Pour Zola, le naturalisme a une fin pédagogique, tant il est convaincu des bienfaits du savoir et de la nécessité de l'éducation. Aussi ses ambitions sont-elles morales : parce qu'il croit au progrès social, il souhaite mettre en évidence les plaies de la société et donc en déterminer les causes afin d'agir sur elles.
Son originalité réside dans l'application plus
radicale des méthodes scientifiques à la
littérature, selon l'esprit positiviste
répandu à l'époque, qui pensait pouvoir
résoudre tous les problèmes par la science. Zola
s'est notamment appuyé :
– sur les théories du naturaliste britannique
Charles Darwin (1809-1882) et sur la pensée de
l'historien et philosophe français Hippolyte
Taine (1828-1893) : il développe ainsi la
conception d'un homme totalement déterminé par
son milieu et par les lois de
l'hérédité ;
– sur les méthodes de la science
expérimentale, mises au point par le physiologiste
Claude Bernard (1813-1878) : l'écrivain
n'est pas seulement un observateur, c'est aussi un
expérimentateur.
La réalité devient la matière même du roman et le romancier un « raconteur du présent ». Cette dimension documentaire implique l'objectivité de l'écrivain. Cependant, cette réalité sociale est vue à travers la sensibilité propre de l'auteur, nécessaire à la dimension artistique de l'oeuvre. Par la suite, Zola introduit cette importante notion de tempérament dans la création.
Ainsi, dans L'Assommoir (1877), il nous introduit dans les milieux ouvriers, aux prises avec l'alcoolisme ; Au bonheur des dames (1883) décrit l'apparition et la croissance irrépressible du commerce des grands magasins ; Germinal (1885) explore le monde de la mine et des révoltes ouvrières ; dans La Bête humaine (1890), Zola développe le thème de l'instinct de meurtre lié à l'instinct amoureux, avec en toile de fond les métiers du chemin de fer. Le cycle romanesque de Zola n'est pas seulement la peinture naturaliste des milieux, des moeurs, des mentalités ou des destins exemplaires ; le génie de l'écrivain est d'avoir su créer de véritables mythes : fécondité, puissance, germination, qui sont le fruit de son imaginaire.
Avant de se dégager du naturalisme, Maupassant publie un grand nombre de nouvelles (Boule de suif [1880], La Maison Tellier [1881]) et des romans (Une vie [1883], Bel-Ami [1885]), dans lesquels il offre sa vision du monde, teintée de pessimisme ; et, à travers des histoires de chasse, des anecdotes gaillardes, des farces paysannes, des faits divers parisiens, il peint avec un souci de vérité et d'expressivité les milieux, les moeurs, les types les plus divers du monde rustique, des bourgeois ou des employés.
Joris-Karl Huysmans (1848-1907) fait aussi partie du courant naturaliste aux débuts de sa carrière littéraire. Il rompt cependant avec les naturalistes en publiant son roman A rebours (1884), dont le héros, Jean Des Esseintes, devient le type même du héros décadent.
Le réalisme est un courant littéraire qui s'affirme dans les années 1850, avec Flaubert et les frères Goncourt, sur les traces de Balzac et de Stendhal, en rupture avec les idées romantiques. Le réalisme demande à l'oeuvre d'être attentive à la vie sociale, aux moeurs, aux mécanismes politiques et sociaux, aux sciences nouvelles.
Dans la continuité, le naturalisme réunit, autour de Zola, des écrivains comme Maupassant et Huysmans. Leur ambition est alors de peindre la réalité des milieux populaires et des bas-fonds, selon la méthode des sciences expérimentales : l'écrivain est à la fois observateur et expérimentateur ; il fait oeuvre de sociologue.


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