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Quelles sont les causes des crises financières ?

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Objectifs :
Acquis de première : asymétrie d'information, risque de crédit, bilan.

Notions à retenir pour cette fiche : aléa moral, risque systémique, comportement mimétique, régulation
Sans nul doute, la crise financière de 2008 constitue un tournant majeur dans le fonctionnement mondial de l’économie. Les marchés financiers ont joué un rôle déterminant dans le déclenchement (les subprimes) de cette crise qui s’est aujourd’hui transmise aux États par le biais de leur endettement (crise de la dette souveraine). La question est alors de savoir si les marchés financiers sont aptes à assurer un financement optimal de l'activité économique.

Pourtant, les mécanismes inhérents au fonctionnement des marchés financiers font l’objet d’approches critiques de la part des économistes et antérieures à cette crise. En effet, les analyses concernant les risques liés au développement non régulé des marchés financiers permettent de comprendre les mécanismes à l’œuvre dans cette crise et comment la globalisation financière en l’absence de coopération internationale permettant sa régulation a laissé se développer des comportements qui sont largement à l’origine de cette crise financière.
1. Les marchés financiers comportent des risques intrinsèques
a. Bulles spéculatives, anticipations mimétiques, et aléa moral
Le phénomène de bulle spéculative n’est pas une nouveauté de la crise de 2008. Ainsi la première bulle spéculative née des activités de la Compagnie du Mississippi inventée par John Law eu lieu en 1720. John Law fut un des premiers économistes à proposer de remplacer l’or et l’argent par des billets de banques et le crédit bancaire, mais il fût aussi le premier à proposer de nombreuses innovations financières (option, monétisation des actions, vente à découvert…).

En 1977, l’économiste Minsky met en évidence que l’instabilité financière résulte du financement des acquisitions d’actifs et de l’accumulation du capital. En situation de croissance, l’abondance de liquidité permet le développement d’une bulle spéculative. Par le jeu de l’effet de levier, les emprunts permettant d’investir ont une rentabilité financière supérieure au prix du crédit réalisé. Les entreprises s’endettent pour investir mais la montée des charges liées à cet endettement amplifie les craintes des prêteurs. Les taux d’intérêts augmentent face à cette montée du risque de prêt et accroissent davantage la charge de la dette.
L’effet levier se transforme en effet massue lorsque les taux d’intérêts deviennent plus élevés que la rentabilité économique des investissements.

Les marchés financiers sont particulièrement éloignés du modèle de concurrence pure et parfaite dans lequel les agents économiques isolés optimisent leur profit en fonction des prix donnés par le marché. Les anticipations mimétiques en sont une démonstration particulièrement probante. Face à une situation incertaine, imiter le comportement des autres devient une nécessité sur les marchés financiers sauf lorsqu'il s'agit d'adopter des comportements suicidaires, ou être un leader d’opinion qui sera suivi par les autres. Il est ainsi remarquable de constater que la situation qui est anticipée devient réalité quand toutes les croyances tendent dans le même sens à sa réalisation. Les anticipations deviennent auto-réalisatrices, ce qui est anticipé par les agents finit par se réaliser parce qu’ils l’anticipent.

Bien évidemment, la distribution hétérogène et asymétrique de l’information favorise ce type de comportement. Face à l’incertitude, face à l'aléa moral, les agents qui ont une aversion pour le risque ont tendance à suivre le comportement majoritaire. Par ailleurs, les produits dérivés favorisent le développement de comportements risqués et attirent les agents qui ont une forte volonté de spéculation (phénomène d’anti-sélection). Pour résoudre le problème d’anti-sélection, les marchés financiers ont eu recours de façon massive à l’évaluation des agences de notation afin de réduire les asymétries d’information. Le problème est que ces agences de notation n’avaient en aucune façon anticipé l’explosion du risque des produits dérivés (subprimes).
b. Le développement des risques systémiques
Un risque systémique économique correspond à une architecture institutionnelle (marchés financiers) qui renforce l’insécurité générale en raison des comportements microéconomiques face aux risques. Face à un choc systémique, le système n’est plus capable de revenir à une situation normale. Les chocs systémiques peuvent prendre la forme de faillites bancaires (Lehman Brothers en 2008 aux États-Unis, Northern Rock en 2008 en Angleterre), de conflits armées qui déclenchent une hausse très forte du prix d’une matière première (pétrole). La crise systémique en 2008 s’est traduite par la paralysie du marché interbancaire sur lequel les banques se prêtent normalement des liquidités.

Les innovations financières ont largement participé à la construction d’un système financier comportant de nombreux risques systémiques. L'exemple des produits dérivés et produits structurés est à ce sujet particulièrement probant. Les produits structurés résultent de la titrisation par les banques des créances dont elles souhaitent se séparer pour obtenir des liquidités qu'elles prêteront, et/ou pour faire reposer le risque de défaillance des emprunteurs sur un autre agent financier ayant souvent un objectif spéculatif.
Les banques construisent un produit financier qui regroupent des créances provenant de différents emprunteurs, segmentent ce produit en différents compartiments présentant des risques plus ou moins importants. Le problème repose alors sur l'information asymétrique inhérente aux différents risques de défaillances des emprunteurs.
Dans un produit structuré, il est à la fois possible de retrouver des crédits immobiliers contractés par des ménages qui ne peuvent pas le rembourser (subprimes), des créances résultant de l'usage de cartes de crédit, des prêts étudiants, ou des prêts accordés à des entreprises. Le calcul du risque repose sur l'évaluation des agences de notation chargées d'évaluer le risque des ces produits structurés. En raison de leur complexité, des difficultés pour connaître le niveau de risque correspondant, ces produits structurés peuvent rapidement devenir des placements douteux et dangereux pour les institutions financières qui les possèdent (junk bonds), et qui vont forcément dans cette situation chercher à s'en débarrasser, au risque de déclencher une crise de confiance généralisée.
2. La globalisation financière augmente les risques nés des déséquilibres mondiaux
a. La globalisation financière favorise l'émergence de déséquilibres macroéconomiques mondiaux
La globalisation financière en assurant une circulation mondialisée des capitaux a favorisé le développement des phénomènes de contagions à l'échelle de la planète. Un événement sur une place financière dû à un phénomène exogène produit des effets sur l'ensemble des places financières. Un tremblement de terre, une catastrophe naturelle, un attentat, une crise politique, une faillite bancaire, deviennent autant d'éléments déclencheurs de crises à l'échelle mondiale.

Par ailleurs, les excédents commerciaux génèrent une épargne importante pour les pays qui ont su se positionner de façon efficace dans la division internationale du travail (cas de la Chine). Cette épargne circule et vient se placer là où les taux d'intérêt et les rémunérations financières sont les plus élevés. C'est le cas par exemple, pour les pays dont la dette publique s'est accrue en raison d'un déficit budgétaire de l'État et d'un déficit commercial importants (cas des États-Unis). Les bons trésors américains sont ainsi par exemple détenus par des fonds d'investissement étrangers. Les activités spéculatives s'intéressent ainsi fortement à la dette des pays dont les taux d'intérêt auxquels ils empruntent sont particulièrement élevés, parce qu'ils sont particulièrement rémunérateurs.
b. L'exemple du marché pétrolier
Le marché pétrolier est un marché marqué par la spéculation et par l'imperfection de la concurrence.

Du côté de l'offre, les pays producteurs de pétrole se sont regroupés depuis la fin des années 1960 en cartel (Organisation des pays producteurs de pétrole, OPEP) et contrôlent ainsi largement le niveau du prix du baril par la détermination de quotas de production. Par ailleurs, des intermédiaires spéculent sur le prix du baril en achetant des quantités de pétrole, mais surtout en utilisant les contrats à terme basés sur l'évolution du prix du pétrole. Par ailleurs, les distributeurs (compagnies pétrolières) sont souvent en situation de pouvoir de marché important.

Du côté de la demande, les entreprises qui utilisent le pétrole comme matière première peuvent avoir besoin de garantir par avance le prix auquel elles vont l'acheter. Elles achètent à un opérateur financier un contrat leur garantissant un prix déterminé par avance pour acheter du pétrole à une certaine échéance. Évidemment ce service financier n'est pas gratuit : les entreprises payent ce service à l'opérateur qui va chercher à maximiser son gain. Ces comportements de spéculation ont tendance à faire varier de façon plus que proportionnelle le prix du pétrole sur le marché et par conséquent le prix pour le consommateur final. Et comme la demande est particulièrement inélastique par rapport aux variations du prix du pétrole, à savoir qu'il est relativement difficile de se passer de cette matière première, l'augmentation du prix du pétrole se répercute sur d'autres variables économiques (coûts de production, prix des biens et des services), ce qui peut avoir pour conséquence un ralentissement de l'activité économique.
L'essentiel
La crise financière de 2008 a très largement relancé l'analyse des crises sur les marchés financiers et leurs conséquences sur l'économie « réelle ». Les marchés financiers apparaissent comme relativement éloignés du fonctionnement de la concurrence parfaite, et leur fonctionnement est fortement marqué par les phénomènes de bulles spéculatives, d'asymétrie d'informations, d'aléa moral et d'anti-sélection. La question consiste alors à savoir si les marchés financiers sont aptes à assurer un financement optimal de l'activité économique.

Les transformations des marchés financiers ont amplifié les risques systémiques, et particulièrement en raison des comportements spéculatifs généralisés, mais aussi en raison du développement des innovations financières et des nouveaux instruments financiers. C'est le cas particulièrement des produits dérivés et des produits structurés.

De plus, la globalisation financière a accentué les interdépendances et les risques liés aux déséquilibres macroéconomiques mondiaux. Les excédents commerciaux et l'épargne des uns profitant du développement des déficits commerciaux et publics des autres.

L'exemple du marché du pétrole est à ce sujet relativement significatif en ce qui concerne la spéculation et ses dérives, et l'absence de concurrence qui exerce des influences notables sur le fonctionnement de nos économies.
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