Le capital est un concept situé au
cœur de l'analyse économique
particulièrement polysémique. D'un point de vue
technique, il désigne un placement d'argent dont
on escompte un revenu (il s'agit alors
d'intérêts pour les prêts et de dividendes
pour les titres de propriété comme les actions)
mais il peut aussi correspondre aux équipements
utilisés par l'entreprise dans son processus de
production.
Marx a, par ailleurs, donné une autre dimension à
ce terme de capital qui qualifie alors la classe des
possédants, la bourgeoisie qui détient, seule,
les moyens de production et qui exploite les travailleurs qui
ne possèdent que leur force de travail pour survivre.
1. La vision technique du capital
a. Le capital est un facteur de production
La notion de capital
technique est utilisée
pour qualifier les biens matériels
utilisés dans un processus de production.
Ces biens vont donc entrer dans la production de nouveaux
biens de consommation ou de production.
On parle de capital
fixe pour décrire
les équipements dont la durée de
vie s'étend à plusieurs cycles de
production et de capital circulant
pour les éléments qui sont
détruits dès qu'ils sont
consommés (matières
premières, énergie...).
b. Le capital fixe comme mesure de l'investissement
La comptabilité nationale (CN) utilise la notion
de capital fixe pour mesurer l'investissement, c'est la
FBCF (formation brute de capital fixe). La FBCF
comptabilise les investissements matériels mais
également immatériels depuis 1997
(progiciels et logiciels informatiques). On parle de
formation brute car on ne prend pas en compte l'usure du
matériel.
Il faut donc soustraire la consommation de capital fixe
(c'est-à-dire les amortissements), pour obtenir la
formation nette de capital fixe qui permet d'isoler ce
qui correspond exclusivement à l'augmentation du
stock d'équipements.
2. La vision marxiste du capital
a. Un rapport de production spécifique
Le capital peut être bien plus qu'une somme
d'argent qui permettrait d'acheter de quoi produire et
d'investir. Il crée un rapport social
spécifique, un rapport d'exploitation
entre deux classes antagonistes : la
bourgeoisie et la classe
ouvrière. La bourgeoisie est
propriétaire des moyens de production. Le
prolétariat n'a que sa force de travail à
vendre. Celle-ci est une marchandise que le capitaliste
achète à sa valeur. Il paie donc
la valeur de ce qui est nécessaire pour produire
(et reproduire cette force de travail : nourriture,
logement, vêtements, moyens de subsistances pour
les enfants) et garde la différence entre la
valeur créée par le travail et la valeur de
cette force de travail.
C'est la plus–value. L'essence
même du capitalisme est donc l'extorsion de la
plus–value par l'exploitation de la force de
travail, exploitation qui aboutit à une
contradiction.
b. Les contradictions du système capitaliste
Mais c'est là que réside la
contradiction du capitalisme :
en cherchant continuellement à augmenter
le capital, on diminue la part relative du
travail. Or c'est du travail que
provient le profit. Marx parle de baisse
tendancielle du taux de profit pour signifier que la
bourgeoisie essaie par différents moyens
d'empêcher cette baisse, et y parvient
momentanément.
Mais Marx pense que, un jour, elle n'y parviendra plus et
le système s'effondrera. puisque le profit
ne pourra plus augmenter et il cherche, par l'action
politique, à convaincre le prolétariat
qu'il peut accélérer la survenue de cet
effondrement en luttant contre la bourgeoisie pour
augmenter sa rémunération.