Progrès technique et développement

Le progrès technique via les transferts de technologie serait-il la clé du développement ?
L'entrée sur la scène économique mondiale de nouveaux acteurs comme Hong-Kong, Singapour, Taiwan, la Corée, la Chine... pourrait le laisser penser.

Selon Dominique Guellec, « le mécanisme à la base de ce développement est le "rattrapage" technologique. Les pays du Sud bénéficient de l'existence d'un stock mondial de technologies incomparablement plus grand que celui dont disposaient leurs prédécesseurs. Cela explique la rapidité de leur développement. Il a fallu quatre-vingts ans à l'Angleterre pour doubler sa production par tête au XIX^e siècle, cela n'a pris que dix ans à la Chine dans les années 1980. Les chaînes de production automobiles montées dans ce pays, si elles n'ont pas le degré d'automatisation de celles en place dans les pays développés, elles n'en sont cependant pas loin derrière. Ce même processus de rattrapage a été à l'œuvre dans l'après-guerre pour les pays européens, dont le modèle était alors les Etats-Unis » (Croissance mondiale : les nouvelles perspectives, L'économie repensée, Editions Sciences humaines, 2000).

Il semble bien que, dans les pays d'Asie, les transferts de technologie par le biais de l'achat de licences et de brevets contribuent à la propagation d'un savoir et d'un savoir-faire indispensables à la croissance.

Si les pays d'Asie ont su s'approprier rapidement les nouvelles technologies, c'est parce qu'ils disposaient d'un niveau culturel élevé, d'une tradition scientifique héritée de civilisations millénaires et d'un système de valeur ouvert au changement.

Il n'en est pas de même partout. On a pu constater l'échec des transferts de technologie dans certains pays notamment en Afrique subsaharienne. Ainsi, de nombreuses usines « clés en main » achetées à prix d'or en Occident sont tombées en ruine sans jamais avoir été véritablement opérationnelles. L'absence d'une véritable culture industrielle et les carences dans le domaine de la formation des travailleurs expliquent que la greffe technologique n'ait pas pris dans ces pays.