Nouvelle économie, croissance et emploi

L'expression « Nouvelle économie » est apparue pour la première fois aux Etats-Unis à la fin de l'année 1996. Depuis, l'expression a largement été médiatisée. Pour les tenants de la thèse du New Age, la « Nouvelle économie » basée sur le développement des Technologies de l'information et de la communication (TIC) serait à l'origine de la prospérité américaine et de la reprise en Europe. Nous serions donc entrés de plain-pied dans la troisième révolution industrielle.

Il est indéniable que les technologies de l'information et de la communication (TIC) ont un rôle déterminant dans la concurrence, la baisse des prix et la réduction des stocks des entreprises. Elles facilitent donc une croissance saine.

Néanmoins, il faut relativiser l'importance des nouvelles technologies. Aux Etats-Unis, les dernières analyses estiment que les TIC représentent 8 % du PIB et contribuent pour 15 % à sa croissance. En ce qui concerne la France, ces chiffres seraient respectivement de 5 et 10 % selon l'INSEE. En 1998, le supplément de croissance imputable aux TIC a été évalué à 0,4 point de PIB. Si les nouvelles technologies avaient progressé au même rythme que les autres activités, la croissance n'aurait été que de 2,7 % au lieu de 3,1 %.

Cependant, l'impact des TIC sur la productivité et sur la croissance est difficile à évaluer. Elles ont un effet sur toutes les branches qui les utilisent, de la banque à l'agriculture en passant par le commerce. Or, cet effet est difficilement quantifiable.

Les TIC seraient, de par leur rôle moteur dans le domaine de l'innovation, à l'origine de la création d'emplois qualifiés dans tous les secteurs à commencer par ceux qui sont directement liés à leur production (informatique, Internet, fabrication de logiciels...). Ce raisonnement n'est que partiellement vrai.

Certes, aux Etats-Unis et en Europe, près d'un tiers des emplois créés ces dernières années sont des emplois qualifiés mais tous ne l'ont pas été dans le secteur des TIC. D'autre part, les emplois liés aux nouvelles technologies augmentent très rapidement, mais comme ils s'appliquent à des secteurs dont le poids est relativement faible, cela ne représente pas une masse d'emplois considérable. Selon l'INSEE, en France, les « nouvelles technologies » employaient 658 000 personnes en 1998, soit 2,9 % des effectifs employés.