Marché et société
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1. Une construction historique
a. La généralisation des
rapports marchands
Les comportements humains sont toujours orientés
par des normes sociales et des rapports à
la communauté. Ainsi, dans certaines
sociétés primitives,
l'échange marchand reste
négligeable au regard des autres rapports sociaux,
religieux ou politiques. Une logique de
don perdure parfois, où celui qui est
capable d'offrir le plus est
vénéré.
Il n'en est pas de même dans nos sociétés modernes où l'échange marchand, la recherche de l'intérêt personnel et la rationalité économique sont devenus les fondements principaux de la vie en collectivité. Cette évolution s'est construite dans le temps.
C'est véritablement à partir du 19e siècle que le marché est devenu l'institution centrale de la vie en communauté. Autrefois cantonné aux seuls échanges de biens, il devient progressivement l'instrument de régulation du travail avec la généralisation du salariat. Par la suite, l'idée libérale selon laquelle l'intérêt personnel concourt à l'harmonie collective s'impose. « Donnez moi ce dont j'ai besoin et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-même » (A. Smith) devient ainsi le mode d'organisation humaine.
Il n'en est pas de même dans nos sociétés modernes où l'échange marchand, la recherche de l'intérêt personnel et la rationalité économique sont devenus les fondements principaux de la vie en collectivité. Cette évolution s'est construite dans le temps.
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Doc 1 : échange marchand | Doc 2 : logique de don |
C'est véritablement à partir du 19e siècle que le marché est devenu l'institution centrale de la vie en communauté. Autrefois cantonné aux seuls échanges de biens, il devient progressivement l'instrument de régulation du travail avec la généralisation du salariat. Par la suite, l'idée libérale selon laquelle l'intérêt personnel concourt à l'harmonie collective s'impose. « Donnez moi ce dont j'ai besoin et vous aurez de moi ce dont vous avez besoin vous-même » (A. Smith) devient ainsi le mode d'organisation humaine.
b. L'institutionnalisation du marché
Le développement d'une société de
marché s'est sans doute réalisé
grâce à une double intervention de
l'État.
L'État fut tout d'abord le garant du bon
fonctionnement du marché, grâce
à l'instauration de règles juridiques
relatives aux contrats, aux droits de
propriété, ou à la liberté
d'entreprendre. Ensuite, l'État a joué un
rôle de moralisateur ou de
régulateur, en compensant notamment les
dérapages sociaux de la concurrence pure et
parfaite.
L'instauration de la protection sociale a ainsi permis de se protéger contre les risques nés d'une société de marché (comme le chômage ou les accidents du travail par exemple).
L'instauration de la protection sociale a ainsi permis de se protéger contre les risques nés d'une société de marché (comme le chômage ou les accidents du travail par exemple).
2. Le règne du marché en question
a. Une intrusion dans les sphères sociales et
politiques
Le dogme du marché s'est alors
progressivement immiscé dans la plupart des
rapports sociaux. Il en est ainsi de la politique selon
certains économistes de l'école des
public choices (écoles qui
développent une doctrine libérale, et qui
plaident pour une intervention limitée de
l'État).
Les préférences des individus pour un bien public quelconque peuvent alors se déterminer par une procédure de quasi-marché : « je suis prêt à m'acquitter de tant d'impôts pour disposer d'une piscine à proximité ou d'un service d'éducation par exemple ».
Dès lors, il va y avoir une sorte de marchandage entre les partis politiques et les électeurs (par le biais des programmes électoraux) en vue de dégager une majorité. À l'extrême, certains vont jusqu'à montrer que la constitution des familles et des unions matrimoniales sont une procédure de marché fondée sur la complémentarité du capital humain : l'un apporte son revenu tandis que l'autre donne son temps à l'entretien du foyer.
En parallèle, les enfants ont intérêt à paraître altruistes en faisant la vaisselle ou leur lit, pour permettre au bienfaiteur de la famille (celui qui rapporte le salaire et donc les cadeaux) de se consacrer uniquement à son travail rémunéré.
Les préférences des individus pour un bien public quelconque peuvent alors se déterminer par une procédure de quasi-marché : « je suis prêt à m'acquitter de tant d'impôts pour disposer d'une piscine à proximité ou d'un service d'éducation par exemple ».
Dès lors, il va y avoir une sorte de marchandage entre les partis politiques et les électeurs (par le biais des programmes électoraux) en vue de dégager une majorité. À l'extrême, certains vont jusqu'à montrer que la constitution des familles et des unions matrimoniales sont une procédure de marché fondée sur la complémentarité du capital humain : l'un apporte son revenu tandis que l'autre donne son temps à l'entretien du foyer.
En parallèle, les enfants ont intérêt à paraître altruistes en faisant la vaisselle ou leur lit, pour permettre au bienfaiteur de la famille (celui qui rapporte le salaire et donc les cadeaux) de se consacrer uniquement à son travail rémunéré.
b. Le marché est-il une
finalité ?
Cette vision d'un marché régissant
l'ensemble des rapports sociaux est cependant
critiquable. D'une part parce que de nombreuses
relations sociales échappent au
marché et au calcul rationnel : la
famille reste ainsi le lieu des sentiments et non de
simples échanges mercantiles.
Ensuite, parce que la pure logique de marché est aujourd'hui de plus en plus critiquée : de nombreux acteurs sociaux manifestent leur refus d'un libéralisme triomphant et souhaitent favoriser une économie plus humaine et solidaire. On peut citer comme exemple les réseaux d'échanges locaux fonctionnant sur le principe du troc des compétences (réparer un lave-linge contre une heure de comptabilité par exemple) : l'échange n'est alors plus vécu comme une fin en soi mais comme un moyen de tisser de nouvelles relations sociales.
Ensuite, parce que la pure logique de marché est aujourd'hui de plus en plus critiquée : de nombreux acteurs sociaux manifestent leur refus d'un libéralisme triomphant et souhaitent favoriser une économie plus humaine et solidaire. On peut citer comme exemple les réseaux d'échanges locaux fonctionnant sur le principe du troc des compétences (réparer un lave-linge contre une heure de comptabilité par exemple) : l'échange n'est alors plus vécu comme une fin en soi mais comme un moyen de tisser de nouvelles relations sociales.
L'essentiel
Marché et société sont
désormais imbriqués. À partir du
19e siècle, le marché devient
en effet l'une des principales institutions de
régulation des activités humaines,
régissant les rapports de travail et de production en
tant qu'échanges marchands uniquement.
La logique de l'échange marchand est aujourd'hui aussi présente dans le domaine social ou même la politique. Cela ne doit cependant pas nous empêcher de réfléchir à la finalité et aux limites de l'intrusion de la sphère marchande dans nos sociétés.
La logique de l'échange marchand est aujourd'hui aussi présente dans le domaine social ou même la politique. Cela ne doit cependant pas nous empêcher de réfléchir à la finalité et aux limites de l'intrusion de la sphère marchande dans nos sociétés.
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