Les rapports non marchands subsistent
1. La logique du don
a. Une pratique ancienne
Certaines communautés ne connaissent pas la
même logique économique que nos
sociétés modernes : le pouvoir et la
réputation y découlent de la
capacité à donner et non d'accumuler.
De nombreux sociologues comme B. Malinowski ou M. Mauss se sont
interrogés sur cette pratique du don
et du contre-don, en notant que la
circulation des richesses permet une
régulation sociale.
Ainsi, dans le cas du « potlatch » amérindien, chaque chef de tribu se voit contraint de faire des présents de plus en plus importants pour conserver son rang social ou celui d'un de ses obligés au sein de la communauté. Le prestige provient de la capacité à redonner plus que le voisin en l'échange de ses dons.
La « kula » mélanésienne fonctionne sur une logique similaire : lors de rassemblements traditionnels, chaque tribu doit faire preuve de magnificence à l'égard des autres tribus pour conserver sa place au sein de la communauté mélanésienne.
Ces deux exemples anthropologiques montrent bien que les préceptes du marché « classique » ne fonctionnent pas toujours et partout.
Ainsi, dans le cas du « potlatch » amérindien, chaque chef de tribu se voit contraint de faire des présents de plus en plus importants pour conserver son rang social ou celui d'un de ses obligés au sein de la communauté. Le prestige provient de la capacité à redonner plus que le voisin en l'échange de ses dons.
La « kula » mélanésienne fonctionne sur une logique similaire : lors de rassemblements traditionnels, chaque tribu doit faire preuve de magnificence à l'égard des autres tribus pour conserver sa place au sein de la communauté mélanésienne.
Ces deux exemples anthropologiques montrent bien que les préceptes du marché « classique » ne fonctionnent pas toujours et partout.
b. Les formes modernes de don
Ces pratiques ne se réduisent bien
évidemment pas à ces sociétés
anciennes. Il existe de multiples formes modernes de
dons : le succès annuel du
Téléthon témoigne
ainsi de l'ampleur des subsides versés aux
associations caritatives en France.
Et les dons ne sont pas que pécuniers : le don d'organe est une pratique instituée par la loi et valorisée par la société, pour laquelle aucune transaction ne saurait être tolérée. Il en est de même du don du sang reposant sur trois principes intangibles : le bénévolat, l'anonymat (nul ne doit savoir qui donne ou qui va recevoir) et l'absence de profit.
Cet altruisme gratuit est dès lors absolument incompréhensible pour celui qui appliquerait les concepts du marché libéral autorégulateur à la lettre...
Et les dons ne sont pas que pécuniers : le don d'organe est une pratique instituée par la loi et valorisée par la société, pour laquelle aucune transaction ne saurait être tolérée. Il en est de même du don du sang reposant sur trois principes intangibles : le bénévolat, l'anonymat (nul ne doit savoir qui donne ou qui va recevoir) et l'absence de profit.
![]() |
Doc 1 : Logique de don |
Cet altruisme gratuit est dès lors absolument incompréhensible pour celui qui appliquerait les concepts du marché libéral autorégulateur à la lettre...
2. L'importance des relations non marchandes
a. L'individualisme méthodologique ne
gouverne pas tous les rapports sociaux
On comprend donc que les rapports sociaux ne se limitent
pas à l'échange marchand. Le calcul
rationnel et l'individualisme méthodologique
ne peuvent expliquer de nombreuses activités
sociales.
Ainsi, le militantisme associatif, politique ou syndical n'offre aucun avantage dans une logique de marché : il n'y a pas de rentabilité personnelle à ces engagements (hormis sans doute la satisfaction d'obtenir des postes d'influence), et au contraire de nombreux « coûts » humains, en termes de temps passé et d'investissement personnel.
Dès lors, comment justifier la vitalité des mouvements associatifs en France ? Les valeurs personnelles et collectives sont dans ce cas plus importantes que la quête de rentabilité individuelle...
Ainsi, le militantisme associatif, politique ou syndical n'offre aucun avantage dans une logique de marché : il n'y a pas de rentabilité personnelle à ces engagements (hormis sans doute la satisfaction d'obtenir des postes d'influence), et au contraire de nombreux « coûts » humains, en termes de temps passé et d'investissement personnel.
Dès lors, comment justifier la vitalité des mouvements associatifs en France ? Les valeurs personnelles et collectives sont dans ce cas plus importantes que la quête de rentabilité individuelle...
b. L'économie n'est pas réductible aux
rapports marchands
L'économie peut aussi être vue comme un
moyen de réduire les inégalités
sociales, et non comme un simple outil de
maximisation mercantile. Ainsi, le souci d'un
commerce équitable avec les pays
en développement s'amplifie grâce à
des associations comme Max
Haavelard (document 2).
Cette association se propose d'acheter directement les produits auprès de petits producteurs, en payant un prix « digne » permettant d'engager des actions de développement sur place (scolarisation, achat de matériel de production, etc.).
L'économie solidaire se manifeste par ailleurs dans les pays développés de diverses manières : par des sociétés de microcrédits favorisant l'activité de chômeurs « entrepreneurs », par des associations d'insertion, par des fonds d'investissement « responsables », par les Système d'Échanges Locaux (SEL), etc.
La finalité économique est alors moins importante que la logique sociale.
Cette association se propose d'acheter directement les produits auprès de petits producteurs, en payant un prix « digne » permettant d'engager des actions de développement sur place (scolarisation, achat de matériel de production, etc.).
![]() |
Doc 2 : Exemple de produit issu du commerce équitable |
L'économie solidaire se manifeste par ailleurs dans les pays développés de diverses manières : par des sociétés de microcrédits favorisant l'activité de chômeurs « entrepreneurs », par des associations d'insertion, par des fonds d'investissement « responsables », par les Système d'Échanges Locaux (SEL), etc.
La finalité économique est alors moins importante que la logique sociale.
L'essentiel
Le marché a envahi la sphère sociale.
Cependant, certaines relations sociales échappent
à l'échange marchand et au calcul
rationnel (militantisme, importance du don, etc.). La
société est ainsi animée par des
valeurs, et ses actions ne sont pas toujours
guidées par le seul intérêt personnel.


Des profs en ligne
- 6 j/7 de 17 h à 20 h
- Par chat, audio, vidéo
- Sur les matières principales

Des ressources riches
- Fiches, vidéos de cours
- Exercices & corrigés
- Modules de révisions Bac et Brevet

Des outils ludiques
- Coach virtuel
- Quiz interactifs
- Planning de révision

Des tableaux de bord
- Suivi de la progression
- Score d’assiduité
- Un compte Parent