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Les nouvelles analyses du chômage après Keynes

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Dans les années 70 et 80, les nouvelles théories du marché du travail et du chômage vont être à la fois l’œuvre des nouveaux économistes classiques et des nouveaux économistes keynésiens. Deux critères séparent les approches de ces deux courants. En premier lieu, la question de savoir si l’ajustement sur le marché du travail peut se faire de façon efficiente. Pour les nouveaux classiques, le marché du travail en situation de concurrence est capable d’opérer un ajustement parfait, alors que pour les nouveaux keynésiens rien ne garantit cet ajustement parfait.
Ainsi, pour les nouveaux classiques, il ne peut y avoir du chômage volontaire alors que pour les nouveaux keynésiens le chômage peut être involontaire.

1. Le chômage s’explique par un marché du travail inefficient
a. La théorie du dualisme du marché du travail
Les nouveaux classiques vont chercher à mettre en évidence que les imperfections de fonctionnement du marché du travail conduisent à des situations de chômage. Parmi ces analyses, celle du job search de Stigler (membre de l’École de Chicago et ami de Milton Friedman) va chercher à montrer que les chômeurs peuvent volontairement refuser un emploi dans l’attente d’obtenir un meilleur emploi avec un meilleur salaire (théorie du salaire de réservation). Cette situation conduit au développement d’une véritable trappe à chômage. Dans ce cas, la durée d’attente peut-être renforcée par le processus de versement d’indemnités en cas de chômage. Stigler va ainsi prôner la déréglementation du marché du travail à l’époque de Nixon, processus qui sera poursuivi par le gouvernement de Reagan à partir de 1981.

Ce mécanisme de fil d’attente s’explique aussi par la structure segmentée du marché du travail ou dualisme. En effet, le marché du travail est segmenté entre un marché primaire, caractérisé par des salaires élevés, une stabilité professionnelle importante, et des perspectives de promotion. Ce marché concerne les firmes de grandes tailles et le marché du travail s’organise de façon interne aux entreprises.
Le marché secondaire en revanche se caractérise par des salaires faibles, une forte rotation et une instabilité professionnelle importante, et par un chômage élevé. Les formes précaires de l’emploi et leur fragilité face au chômage s’expliqueraient par cette segmentation.

Ces problèmes d’ajustement seront aussi expliqués par la théorie du capital humain (Becker) qui montre que l’éducation favorise l’accumulation de compétences qui différencient l’offre de travail et explique les différences de salaires mais aussi le niveau de chômage correspondant.

b. La théorie du salaire d’efficience et des contrats implicites
Lié au développement de l’économie de l’information, ces nouveaux classiques vont chercher à comprendre ces mécanismes à travers la notion de contrat implicite. Le marché du travail correspond, selon ces analyses, à une situation d’incertitudes concernant le bien échangé, le travail. Les salariés prennent le risque lors d’une embauche d’évaluer leur gains futurs (salaire et autres avantages) mais la firme prend elle aussi le risque d’anticiper la productivité future du salarié.

Pour éviter cette incertitude, les firmes déterminent par exemple un salaire d’embauche supérieur au salaire d’équilibre sur le marché du travail afin de se prémunir contre l’incertitude de productivité des salariés, et ainsi recruter les meilleurs salariés. Ce niveau de salaire plus élevé engendre ainsi du chômage car cela réduit d’autant la demande de travail des firmes.

Dans ces analyses, les nouveaux économistes classiques vont aussi chercher à expliquer le chômage par un problème d’ajustement du niveau des salaires sur le marché du travail en raison d’un principe d’incitations. La productivité individuelle est une fonction croissante du salaire réel, c'est-à-dire de l’intensité et de la qualité du travail fournis par le salarié. Ainsi une firme qui souhaite embaucher un salarié compétent va surévaluer le niveau de salaire pour le recruter. On retrouve ici la notion de contrat implicite qui fait référence à l’idée d’un aléa moral lors de l’embauche. Le salaire peut devenir une mesure d’incitation à l’effort et constituer une garantie à l’embauche des meilleurs salariés.

2. Le chômage s’explique par des ajustements par les quantités et non pas par le salaire réel
Il est important de distinguer dans l’analyse post keynésienne différents courants qui reprennent l’analyse de Keynes mais qui parfois s’en démarquent ostensiblement. Si les néo-keynésiens cherchent à faire la synthèse avec le courant néoclassique, en revanche les nouveaux keynésiens et post keynésiens cherchent à maintenir l’approche holistique de Keynes.

• Les néo-keynésiens qui cherchent à faire la synthèse avec les néoclassiques conservent le caractère involontaire du chômage mais vont en chercher les fondements dans les imperfections du marché du travail comme explications de la non réalisation du plein emploi.

À partir de l’analyse des asymétries d’informations mis en évidence par l’économiste Akerlof sur le marché des voitures d’occasions entre vendeurs et acheteurs, ils reprennent ainsi la théorie du salaire d’efficience. Ils vont aussi reprendre la notion d’aléa moral pour expliquer les imperfections du marché. La théorie Insiders/Outsiders (Lindbeck, Snower) fera explicitement référence à la théorie du dualisme sur le marché du travail. Les insiders composent le marché primaire, les outsiders le marché secondaire.

La nouvelle économie keynésienne née d’une tentative de réponse à la nouvelle économie classique reprend certaines hypothèses de Keynes mais attribue au marché des vertus régulatrices indéniables. Parmi les membres importants de ce courant, on retrouve Joseph Stiglitz (conseiller économique de Clinton 1995-1997, et économiste en chef de la Banque mondiale de 1997 à 2000). Stiglitz va ainsi développer dans les années 70 une analyse concernant les coûts de rotation de la main d’œuvre qui se rapproche de l’analyse du salaire d’efficience. Il développe avec Shapiro le modèle du « tire au flanc » qui consiste à prendre en compte l’impossibilité pour l’employeur d’observer les résultats de l’activité des salariés et donc d’en évaluer la productivité.
Ainsi, l’employeur verse un salaire plus élevé pour s’assurer la productivité de ses salariés afin d’éviter tout phénomène d’inactivité. Cette asymétrie d’information rejoint elle aussi la théorie du salaire d’efficience.

• En ce qui concerne les post keynésiens, ils affichent un scepticisme important concernant les fondements microéconomiques des marchés. Pour ces économistes, le plein emploi dépend principalement du niveau de la demande effective. Ils contestent l’idée d’une rationalité absolue ou limitée sur le marché du travail qui placerait les agents économiques en situation de coûts d’opportunité et de choix rationnels.
L’essentiel

Les prolongements contemporains de la théorie keynésienne du chômage ont conduit à faire émerger des analyses visant à comprendre les fondements microéconomiques du marché du travail. L’introduction de ces fondements par les nouveaux classiques a donné naissance à plusieurs analyses des raisons pouvant expliquer le chômage. Théorie du job search montrant l’importance des coûts d’opportunités pour les personnes à la recherche d’un emploi, dualisme du marché du travail, salaire d’efficience et de réservation, contrats implicites et aléa moral vont marquer les renouvellement des théories explicatives du chômage.

Ces analyses seront reprises et poursuivies par les néo-keynésiens et la nouvelle économie keynésienne. Pour les post keynésiens en revanche ces fondements microéconomiques sont discutables et seule l’insuffisance de la demande effective peut expliquer les origines du sous-emploi.
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