L'essentiel
La puissance économique japonaise doit faire face
à trois grandes contraintes. Son espace exigu est soumis
à une nature violente et une pression urbaine et
industrielle croissante engendre une importante pollution.
Ensuite, le vieillissement brutal de la population met en
péril les anciens supports du développement
japonais et se trouve accompagné d'une remise en cause
du modèle social par les jeunes. Enfin, sa
dépendance est croissante en ce qui concerne
l'alimentation et quasi totale pour les ressources
minérales.
1. L'exiguïté du territoire et la pollution
a. Un territoire hostile
Le territoire japonais se trouve sur une zone de subduction
faisant glisser les plaques pacifiques et philippines sous la
plaque eurasienne, ce qui explique l'activité sismique et
volcanique. Le tremblement de terre de Kobé du
17 janvier 1995 a marqué la population japonaise
et ralenti considérablement l'activité
économique du port. Le climat est souvent excessif et se
caractérise par d'importants typhons en automne.
Le territoire est exigu car la plaine ne couvre que 16 % du
territoire. Les Japonais cherchent à conquérir des
espaces sur la mer en construisant des polders et des îles
flottantes. Avec une ZES (Zone Economique
Spécialisée) de 4,3 millions de km²,
le Japon est tourné vers la mer. Ce fut aussi une source
de contentieux historique avec les pays de l'Asie orientale, la
Russie, la Corée et la Chine.
b. La pollution
La pollution est une des conséquences de l'entassement
dans la mégalopole littorale. La faune aquatique est
particulièrement touchée par une pollution due aux
rejets des industries traditionnelles ou électroniques.
2. Démographie et crise sociale
a. Surpeuplement et vieillissement
La densité moyenne de population (337 hab./km²)
n'est pas excessive pour le monde asiatique mais cache
d'importants contrastes. En effet, la montagne est pratiquement
vide d'hommes alors que la plaine et plus particulièrement
les villes qui y sont situées regroupent 90 % de la
population. Cela engendre des phénomènes de stress
importants générant un mécontentement
croissant dont témoigne le « mouvement des
habitants ».
Le Japon était un pays jeune jusque vers les
années 1980. Aujourd'hui, le vieillissement est plus
brutal qu'en Europe, le papy-boom remet en question les
équilibres de la forte croissance en posant des
problèmes dans l'avancement des jeunes au sein des
entreprises ainsi que pour le financement des retraites. Or, le
Japon a la plus forte espérance de vie du monde
(76 ans pour les hommes et 83 pour les femmes). De plus, il
accepte l'immigration avec beaucoup de difficultés.
b. Des problèmes sociaux
On perçoit plusieurs tensions dans cette
société de consommation. Ainsi, l'individualisme se
développe et les jeunes, prônant
l'« épanouissement de la
personnalité », dénoncent le
système scolaire. La place des femmes dans la
société se transforme. En fait, le Japon est de
plus en plus perméable aux évolutions sociales
occidentales.
D'autre part, l'exclusion que constitue le chômage pousse
ceux qui en pâtissent à ne pas toujours se
déclarer. Il faut donc réviser à la hausse
le taux de chômage de 2,9 % en 1998.
3. Les dépendances japonaises
a. Vers une dépendance alimentaire ?
La dépendance alimentaire du Japon semble
s'accroître. Le taux d'autosuffisance alimentaire
était de 80 % dans les
années 1950 ; il est aujourd'hui
de 50 %. En ce qui concerne< la pêche, le
Japon, premier consommateur, est aussi le premier importateur de
produits de la mer car il ne couvre pas la totalité de ses
besoins. Les prises de pêches ont beaucoup diminué
et le Japon est désormais le quatrième producteur
mondial. Même la culture traditionnelle du riz soutenue par
l'Etat est menacée non seulement parce que les habitudes
alimentaires changent mais aussi parce que le coût de
production est très élevé.
b. Une dépendance en ressources naturelles
Le Japon est très pauvre en ressources minérales
telles que le nickel et peu concurrentiel pour l'exploitation du
charbon et du bois. Par ailleurs, le pays est dépendant
à plus de 99 % en hydrocarbures.
L'industrialisation et l'urbanisation croissantes ont
entraîné une augmentation importante des besoins
énergétiques. Aussi, l'archipel a
développé le nucléaire qui lui fournit
30 % de son électricité.