Les inégalités : frein ou stimulant de la croissance ?
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1. Pour les libéraux, les
inégalités stimulent la croissance
a. La lutte contre les inégalités
coûte cher
Les économistes libéraux s'entendent pour
dire que la lutte contre les
inégalités ne peut se faire qu'au
détriment de la croissance et de
l'emploi. Le raisonnement qu'ils tiennent est le
suivant :
• l'instauration du salaire minimum et des cotisations sociales destinées à financer les prestations accordées aux plus démunis alourdit le coût du travail au détriment de l'investissement ;
• la hausse des charges salariales a des effets sur le prix de vente, la compétitivité des entreprises et donc l'emploi ;
• la lutte contre les inégalités se traduit par des hausses d'impôts pour les catégories sociales aisées. Cela a pour effet de réduire leur épargne et donc les ressources disponibles pour l'investissement.
Ils en concluent que la lutte contre les inégalités est génératrice de chômage. Elle pénaliserait les travailleurs les moins bien formés, les plus vulnérables.
• l'instauration du salaire minimum et des cotisations sociales destinées à financer les prestations accordées aux plus démunis alourdit le coût du travail au détriment de l'investissement ;
• la hausse des charges salariales a des effets sur le prix de vente, la compétitivité des entreprises et donc l'emploi ;
• la lutte contre les inégalités se traduit par des hausses d'impôts pour les catégories sociales aisées. Cela a pour effet de réduire leur épargne et donc les ressources disponibles pour l'investissement.
Ils en concluent que la lutte contre les inégalités est génératrice de chômage. Elle pénaliserait les travailleurs les moins bien formés, les plus vulnérables.
b. Les dangers de la
« surprotection »
Le deuxième argument développé par
les libéraux est que la lutte contre les
inégalités est socialement
désastreuse. Elle serait
responsable des grands maux de la
société contemporaine, à
savoir l'assistanat, l'absence d'esprit d'initiative ou
encore les comportements attentistes et irresponsables.
En un mot, la lutte contre les
inégalités par le biais de la protection
sociale aurait des effets anesthésiants. Ainsi,
les indemnités chômage
décourageraient la recherche d'un emploi.
A contrario, les inégalités sont souhaitables dans la mesure où elles stimulent l'esprit de compétition et les efforts pour accéder à un statut social et un niveau de vie supérieurs.
C'est ainsi que l'on peut interpréter les propos de F. Hayek, prix Nobel d'économie en 1974 lorsqu'il écrit : « Ce qui paraît injuste sur le moment oblige ceux qui en sont victimes à modifier leur comportement et à engager d'autres actions. »
A contrario, les inégalités sont souhaitables dans la mesure où elles stimulent l'esprit de compétition et les efforts pour accéder à un statut social et un niveau de vie supérieurs.
C'est ainsi que l'on peut interpréter les propos de F. Hayek, prix Nobel d'économie en 1974 lorsqu'il écrit : « Ce qui paraît injuste sur le moment oblige ceux qui en sont victimes à modifier leur comportement et à engager d'autres actions. »
2. Pour les sociaux-démocrates, la lutte
contre les inégalités
est au service de la croissance
a. Les arguments d'ordre économique
Les sociaux-démocrates font un raisonnement de
type keynésien. Selon eux, augmenter les
bas salaires et accorder des prestations
sociales aux ménages les plus
défavorisés permet d'augmenter la
propension à consommer et donc
d'augmenter la demande. En effet, un
ménage pauvre dont le revenu augmente utilise la
quasi-totalité du revenu supplémentaire
à la consommation.
Pour illustrer cela, on peut évoquer le modèle de croissance fordiste. Il s'est fait sur la base de l'augmentation du pouvoir d'achat des ouvriers et des employés.
C'est ainsi que la consommation de masse et la croissance des Trente Glorieuses ont été rendues possibles.
On sait d'autre part que l'existence du système de protection sociale a joué un rôle important dans la gestion de la crise des années 1980-1990. Sans l'aide aux plus démunis (chômeurs, nouveaux pauvres...), la chute de la production aurait été plus importante et, par voie de conséquence, le chômage aussi.
Pour illustrer cela, on peut évoquer le modèle de croissance fordiste. Il s'est fait sur la base de l'augmentation du pouvoir d'achat des ouvriers et des employés.
C'est ainsi que la consommation de masse et la croissance des Trente Glorieuses ont été rendues possibles.
On sait d'autre part que l'existence du système de protection sociale a joué un rôle important dans la gestion de la crise des années 1980-1990. Sans l'aide aux plus démunis (chômeurs, nouveaux pauvres...), la chute de la production aurait été plus importante et, par voie de conséquence, le chômage aussi.
b. Les arguments socio-politiques
La pauvreté est malheureusement le terreau de
l'exclusion avec ses corollaires que sont la
ghettoïsation, la violence, les conflits,
l'insécurité. Cela a un coût
très élevé pour la
société. C'est la raison pour laquelle la
lutte contre les inégalités les plus
criantes par le biais de la politique de
redistribution est un gage de paix
sociale, elle-même gage de
croissance économique.
D'autre part, lutter contre les inégalités, c'est aussi lutter contre les inégalités dans le domaine de la santé, de la formation. Des individus en bonne santé et bien formés seront socialement utiles. Ils contribueront ainsi à l'amélioration de l'efficacité économique et sociale.
D'autre part, lutter contre les inégalités, c'est aussi lutter contre les inégalités dans le domaine de la santé, de la formation. Des individus en bonne santé et bien formés seront socialement utiles. Ils contribueront ainsi à l'amélioration de l'efficacité économique et sociale.
L'essentiel
De Malthus à Hayek, nombreux sont les
économistes libéraux à avoir
légitimé les inégalités au nom de
l'efficacité économique. Selon eux, il est
injuste et inefficace de mener des politiques de
réduction des inégalités. À
l'inverse, pour les sociaux-démocrates, il est
indispensable de prévenir la formation
d'inégalités intolérables. C'est
l'objectif d'équité. Pour eux, il est
nécessaire de lutter contre les
inégalités les plus criantes afin d'assurer une
croissance harmonieuse.
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