1. La répartition des hommes et des richesses :
clivages entre deux mondes
a. La répartition des hommes
Les contrastes démographiques restent forts. Le Sud
n’a pas achevé sa transition démographique et
sa population risque d’avoir doublé dans le courant
du 21e siècle.
La moitié de la population mondiale est aujourd’hui
urbaine, d’importants pôles sont apparus durant le
20e siècle, entraînant souvent le
phénomène de mégalopole dans le Nord et de
macrocéphalie (situation où une grande ville,
souvent la capitale, domine le reste du pays) dans le Sud. De
plus, le processus d’urbanisation très avancé
dans les pays du Nord connaît aujourd’hui son
développement dans le Sud.
b. La géographie des richesses
Si l’on considère le PIB, les différences de
richesse entre le Nord et le Sud s’accentuent :
16 % des pays les plus riches possèdent 80 % des
richesses mondiales. Et si l’on se réfère
à l’IDH (Indice de Développement Humain), les
pays riches ont atteint un plus haut niveau de
développement, même s’il existe dans leurs
sociétés d’importantes disparités.
Encore 1,2 milliard d’hommes n’ont pas
accès à l’eau potable, 800 millions aux
soins. Le taux de scolarité, l’espérance de
vie sont plus faibles dans les PVD (Pays en Voie de
Développement). Dans les villes de ces pays, les logements
sont souvent insalubres et le nombre de chômeurs
croît.
2. Un monde de relations
a. Les migrations
Les flux migratoires se sont accélérés avec
le développement de l’aviation civile, de la marine
marchande et du tourisme, l’effondrement des tarifs, les
guerres et le travail. Aujourd’hui, les formes de
mobilité sont donc innombrables : 600 millions
de touristes se déplacent chaque année pour leurs
loisirs, 120 millions de personnes ont quitté leurs
pays dans l’espoir de trouver du travail. Mais 85 %
des migrations internationales se font entre les pays du
Sud : il n’y a donc pas de grand mouvement Sud/Nord.
b. Les échanges matériels et immatériels
vecteurs de la mondialisation
A l’ère du transport multimodal, les voies maritimes
transportent 3/4 du volume des flux pour 2/3 de leur valeur.
L’avion est surtout utilisé pour des produits
à haute valeur ajoutée ou très
périssables. Les principaux ports sont situés sur
les côtes des pays de la Triade ou sur celles des pays
émergents. Les trois premiers ports du monde sont
Rotterdam (292 millions de tonnes), Singapour (290), Chiba
(174).
Les flux d’informations véhiculés par les
ondes, câbles, satellites tels qu’Internet ou la
téléphonie se sont considérablement accrus.
La télévision par satellite est emblématique
de ce phénomène.
La libéralisation financière a multiplié les
transactions. Les investissements de grandes banques et de firmes
internationales contournent les protectionnismes. Les
décisions sont prises à l’échelle
internationale.
3. Centres d’impulsion de la mondialisation et
périphéries
a. La Triade : une oligopole mondiale
Les Etats-Unis, le Japon et l’UE fournissent les 2/3 de la
production et des échanges de la planète. Cette
Triade possède les principales places financières
(Wall Street, Tokyo) et oriente l’économie
mondiale (le G8, le Davos). Dans chacun de ces ensembles se
trouve une des trois mégalopoles planétaires.
C’est là où l’on trouve les principales
FMN (Firmes Multinationales).
b. Les puissances émergentes
C’est à proximité des pôles de la
Triade qu’on trouve les puissances émergentes. Il
s’agit des NPI (Nouveaux Pays Industrialisés) et des
NPIA (Nouveaux Pays Industrialisés Asiatiques). Ces
espaces se polarisent autour de grandes villes. La
main-d’œuvre y est souvent bon marché et
docile. Ainsi, l’Asie du Sud-Est a profité de sa
proximité du Japon. Parmi les NPIA, les quatre dragons
furent les premiers à se constituer. (Taïwan est, par
exemple, le troisième exportateur mondial
d’électronique.) Aujourd’hui leur production
se délocalise chez les « bébés
tigres ». On pourrait comparer cette situation avec
les maquiladoras au Mexique, ou avec les littoraux du
Maghreb.
c. Les pays les moins favorisés
Les pays les moins favorisés sont les PVD (Pays en Voie de
Développement) et les PMA (Pays les Moins Avancés).
C’est en Amérique centrale, en Asie centrale et
sur le continent africain, qui est le moins intégré
à la mondialisation, qu’on les trouve. Ils sont le
plus souvent handicapés par des guerres, des dettes
importantes et des difficultés d’organisations
internes.
L’essentiel
Les inégalités séparant les États
développés de ceux qui ne le sont pas semblent
s’accroître. Les seconds doivent en effet relever
les défis conjugués du développement et de
la croissance démographique. On ne peut cependant plus
opposer d’une manière simpliste le Nord et le Sud.
En effet, depuis une trentaine d’années une
typologie plus complexe se dessine. Les trois
« centres » qui semblent organiser
économiquement le monde entraînent dans leur
sillage des États du Sud et accélèrent le
développement de ces derniers. Par ailleurs, depuis les
années 1980 les économies des anciens pays
soviétiques sont en recomposition. Il faut donc parler
de Nord(s) et de Sud(s). La croissance dans le monde des flux
migratoires ou bien matériels, voire immatériels,
change la géographie économique sans que
l’on sache encore aujourd’hui si cela conduit
à un renforcement ou non des clivages.