Les freins à la mondialisation de la culture
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1. Les relations entre les différentes cultures
a. Pondérer l'analyse annonçant la
mondialisation de la culture
La notion de mondialisation de la
culture fait en général
référence à la diffusion d'un
modèle culturel occidental à la fois
américain et européen sur l'ensemble des
pays du monde. Pourtant, il faudrait plutôt
insister sur les phénomènes d'acculturation internationaux
(processus par lequel un individu, un groupe social ou
une société entre en contact avec une
culture différente de la sienne et l'assimile en
partie). Le développement du bouddhisme et de
l'islam dans les pays occidentaux principalement
chrétiens, l'intérêt pour les
spiritualités alternatives, pour les
modes alimentaires orientaux correspondent
à l'accroissement d'un brassage culturel au sein
même de ce qui est considéré comme la
culture dominante.
b. Les grandes aires culturelles mondiales
Les grandes aires culturelles sont encore
clairement définies à l'échelle de
la planète. Elles sont fondées sur des
religions, des philosophies (christianisme, islam,
confucianisme, etc.) ou des langues et parfois sur des
régimes politiques. Le respect et la
défense de langues minoritaires dans une
aire culturelle dominante deviennent un enjeu
géopolitique et un élément
favorable à la défense de la
diversité culturelle mondiale (ex : le
québécois en Amérique du Nord) ou
à l'origine de relations conflictuelles (Belgique,
entre Wallons francophones et Flamands
néerlandais).
c. Acculturation n'est pas mondialisation
L'acculturation se
traduit souvent par l'adoption partielle ou
l'adaptation du mode de vie différent. Ainsi,
on considère que les sociétés
traditionnelles évoluant vers la modernité
sont prêts d'être absorbées par la
« culture dominante ». En dépit de
l'adoption de modes de vie plus occidentaux, les
fondements culturels des sociétés
africaines, sud-américaines, asiatiques, ou encore
européennes sont solidement ancrés dans les
modes de pensées comme dans les langues qui
servent souvent de véhicule inconscient aux
cultures des peuples du monde.
2. Les résistances à l'uniformisation
culturelle mondiale
a. L'accès à l'école et aux
sources d'information
La faible scolarisation des États et les
difficultés d'accès à
l'information (presse écrite, radio
télévisuelle, réseaux informatiques)
sont souvent considérées comme un signe de
mauvais développement. Ces questions sont
également un frein à la mondialisation
de la culture. En limitant les possibilités de
contact, les modèles culturels attractifs
(liés en partie au fort niveau de
développement des États) perdent de leur
vigueur. Ainsi, l'espace mondial est également
composé d'écarts plus ou moins vastes
où persistent des pratiques culturelles, des
langues, des rites et des croyances qui n'ont que
très peu été affectés ou
modifiés par les cultures
« prosélytes ».
b. La défense active des cultures
minoritaires
Les revendications territoriales et identitaires
sont très nombreuses dans les pays où une
uniformisation culturelle s'est déroulée
dans le passé. Ainsi, en France, en Espagne, au
Royaume-Uni, en Italie ou au Canada, les revendications
identitaires sont fondées sur
l'originalité culturelle par rapport au reste
de la communauté nationale : la Corse, la
Bretagne, le Pays basque, la Catalogne, l'Écosse,
le Val d'Aoste, le Québec et tant d'autres,
revendiquent une originalité culturelle
(fondée sur la langue, la musique, la
littérature) qui se traduit parfois par
l'obtention d'une autonomie politique.
c. Les résistances variées
Les résistances sont multiformes :
populaires et économiques (contestation de la
culture alimentaire nord-américaine en France dont
José Bové est devenu la figure
emblématique) mais aussi institutionnelles. Lors
des négociations de l'Uruguay round,
l'Union Européenne (France en tête) a
défendu – non sans difficultés
– « l'exception culturelle »
excluant l'audiovisuel et notamment le cinéma de
la libéralisation des échanges. Cette
mesure permettait de défendre les industries
culturelles nationales. En juillet 1997, les pays
de l'ASEAN – Association des nations du Sud-Est
Asiatique – ont remis en cause la vision
américaine des Droits de l'homme. Au primat de
l'individu, les pays ASEAN ont affirmé
l'originalité de la conception asiatique de la
famille, de la communauté, de la discipline et de
l'autorité.
Ce développement est basé en grande partie sur un texte majeur : « Le Lien territorial » (J. Bonnemaison et L. Cambrezy) dans la revue Géographie et cultures.
Ce développement est basé en grande partie sur un texte majeur : « Le Lien territorial » (J. Bonnemaison et L. Cambrezy) dans la revue Géographie et cultures.
L'essentiel
La mondialisation de la culture part du principe qu'une
culture spécifique, en l'occurrence la culture
occidentale diffusée par les pays d'Europe et surtout
d'Amérique du Nord, exercerait une influence
dominante sur l'ensemble de la planète et serait
responsable du recul des autres cultures. Si l'on
définit la culture
comme l'ensemble des usages, des coutumes, des manifestations
artistiques, religieuses, intellectuelles qui
définissent et distinguent un groupe et une
société, la notion revêt des contours
très étendus. En dépit des signes
permettant d'observer la diffusion d'un modèle
uniforme de type occidental, les voies de la mondialisation
de la culture sont beaucoup plus subtiles.
Références
- J. Bonnemaison et L. Cambrezy « Le Lien territorial
», Géographie et cultures, n° 20,
1996, (cité dans le manuel de Géographie
Terminales), Hachette, 1998, p. 27.
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