1. Une société laborieuse fortement
structurée
a. Une société structurée et
hiérarchisée
La société japonaise caractérisée par
une forte cohésion sociale, où l’individu
s’efface au profit du groupe, est issue d’un
modèle familial hiérarchique où la relation
père-fils tient une place prééminente, ainsi
que la morale confucéenne et le shintoïsme. La
position sociale de chacun est nettement définie par
rapport aux autres.
Cela permet de comprendre pourquoi les employés et la
main-d’œuvre acceptent une durée de travail
élevée et des congés de courte durée
(moins de 20 jours par an).
b. Scolarité et performance
De plus, les Japonais ont un niveau professionnel à
l’embauche très élevé. Ils ont un
véritable culte du diplôme (90 % des jeunes ont
l’équivalent du baccalauréat) et ils
épargnent en grande partie dans le secteur de la
scolarité. En effet, le système scolaire
prépare les jeunes aux contraintes de l’entreprise.
2. Un système d’entreprise dual
a. Conglomérats et PME
Les PME (Petites et Moyennes Entreprises) et les grands
conglomérats (keiretsu) sont organiquement
liés. Les seconds sont structurés autour d’un
pôle financier, commercial où les sogo-shosha
jouent un rôle de prospection et de communication. Les
premières sont très souvent sous-traitantes des
grands groupes mais représentent 75 % des emplois.
Ces PME se hiérarchisent souvent vis-à-vis du
keiretsu en fonction de leurs spécialisations et ce
sont elles qui subissent les aléas de la conjoncture.
b. Des méthodes de production originales
D’autre part, le Japon a mis en place une méthode de
production, née dans le secteur automobile, qui vise
à adapter la production à la demande en se fixant
des objectifs de qualité. Ce
« toyotisme » s’est
révélé très efficace dans un contexte
de croissance ralentie.
3. Le rôle de l’Etat
a. L’ère Meiji (« gouvernement
éclairé »)
Au XIXe siècle, durant l’ère
Meiji, c’est l’Etat qui a dirigé le
développement économique du Japon. La
stratégie japonaise dite en « vol d’oies
sauvages » consistait à importer un produit,
à le développer sur le sol national pour
réussir à l’exporter et le produire à
l’étranger.
b. Le soutien de l’Etat aux entreprises
Aujourd’hui, l’Etat continue à jouer un
rôle dans l’économie à travers une
politique monétaire et bancaire et grâce aux
fonctions assignées au MITI (Ministère du Commerce
International et de l’Industrie). Ce dernier favorise la
coopération entre les entreprises tout en fixant des
objectifs à atteindre. Par ailleurs, le monde des
affaires, les zaïkai, est constitué en
importantes organisations patronales (le keidanren par exemple).
Elles jouent un rôle de groupe de pression et aucune
décision importante n’est prise par le gouvernement
sans qu’elles aient été
consultées.
Les industries sont faiblement imposées et
bénéficient d’un fort flux
d’épargne (qui peut atteindre 14 % des revenus
d’un ménage japonais).
L’essentiel
Trois spécificités fondent la puissance
japonaise. La première est une organisation sociale
fortement hiérarchisée expliquant le sens de
l’entreprise très développé des
employés. La seconde est un système
d’entreprises unissant des PME, servant souvent de
garantie « anti-crise », et des
conglomérats. Enfin, l’Etat, très
lié à des organisations patronales, continue
à tenir un rôle important à travers la
banque du Japon, mais aussi le MITI.