Les explications des fluctuations de la croissance économique
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Objectif :
Comprendre les principaux facteurs d'une crise
économique.
La croissance économique n’est pas stable ni
régulière, on observe de manière plus ou
moins fréquente des périodes de ralentissement
(récession) voire de baisse de
l’activité économique
(dépression).
1. Les cycles économiques
a. La mise en évidence de différents
cycles
À partir du 19e siècle et la
répétition de crises de faible ampleur
(avant celle de 1929),
on cherche à mettre en évidence des
mécanismes endogènes qui pourraient
entraîner des périodes de crise
récurrentes. Clément Juglar est le
premier à mettre en évidence, en
1862,
l’existence de périodes de croissance et de
récession revenant à intervalles
réguliers. Plus tard, d’autres études
montreront que ces cycles ont des
périodicités différentes.
On part du principe qu’il existe 3 grands types de cycles :
- Les cycles longs (mis en évidence par Kondratiev) d’une durée de 50 à 60 ans en tout ;
- Les cycles courts (C. Juglar) d’une durée équivalente à une dizaine d’années ;
- Les cycles mineurs (ou cycles Kitchin) d’une durée de 3 à 4 ans.
La crise de 1929 avant celle des années 1970 donna une importance particulière à ces analyses pour tenter de mettre en évidence des facteurs endogènes aux crises et les combattre.
On part du principe qu’il existe 3 grands types de cycles :
- Les cycles longs (mis en évidence par Kondratiev) d’une durée de 50 à 60 ans en tout ;
- Les cycles courts (C. Juglar) d’une durée équivalente à une dizaine d’années ;
- Les cycles mineurs (ou cycles Kitchin) d’une durée de 3 à 4 ans.
La crise de 1929 avant celle des années 1970 donna une importance particulière à ces analyses pour tenter de mettre en évidence des facteurs endogènes aux crises et les combattre.
b. Les explications de ces cycles
Les cycles mineurs s’expliquent essentiellement par
les variations de stocks. En période de
croissance, les entrepreneurs deviennent optimistes et
sur-stockent en prévision d’une
activité intense. Le déstockage qui
arrive ensuite ralentit l’activité
économique sans pour autant déclencher de
ralentissements spectaculaires de la croissance.
C. Juglar explique les cycles courts par le crédit et la spéculation. Les périodes de croissance proviennent du recours facile au crédit, encouragé par les banques. Une forte spéculation se développe ainsi (sur les titres, les biens immobiliers, etc.) jusqu’à ce que les valeurs monétaires soient déconnectées des valeurs réelles. L’explosion de ces bulles spéculatives met en difficulté les agents économiques et plus particulièrement les banques qui restreignent alors le recours au crédit, ce qui entraîne une récession plus ou moins marquée. C’est la théorie du cycle du crédit.
D’autres analyses plus modernes expliquent ces cycles par les augmentations de salaire et de durée du travail lors de fortes hausses de productivité. Les salariés sont incités à travailler davantage, ce qui crée une augmentation de l’activité économique. Mais l’accumulation de capital finit par faire baisser la productivité et les salariés préfèrent alors profiter un peu plus de leurs loisirs et du patrimoine accumulé. On parle de théorie des cycles réels.
L’analyse des cycles longs a été popularisée par J. Schumpeter, qui place le progrès technique au centre de ces variations de l’activité. L’introduction d’une innovation majeure déclenche toute une série d’innovations liées (les « grappes d’innovations »). Mais pour développer ces innovations, les entrepreneurs doivent s’endetter et les profits attirent des concurrents. Lorsque le marché arrive à saturation, il se produit alors un retournement vers la récession.
C. Juglar explique les cycles courts par le crédit et la spéculation. Les périodes de croissance proviennent du recours facile au crédit, encouragé par les banques. Une forte spéculation se développe ainsi (sur les titres, les biens immobiliers, etc.) jusqu’à ce que les valeurs monétaires soient déconnectées des valeurs réelles. L’explosion de ces bulles spéculatives met en difficulté les agents économiques et plus particulièrement les banques qui restreignent alors le recours au crédit, ce qui entraîne une récession plus ou moins marquée. C’est la théorie du cycle du crédit.
D’autres analyses plus modernes expliquent ces cycles par les augmentations de salaire et de durée du travail lors de fortes hausses de productivité. Les salariés sont incités à travailler davantage, ce qui crée une augmentation de l’activité économique. Mais l’accumulation de capital finit par faire baisser la productivité et les salariés préfèrent alors profiter un peu plus de leurs loisirs et du patrimoine accumulé. On parle de théorie des cycles réels.
L’analyse des cycles longs a été popularisée par J. Schumpeter, qui place le progrès technique au centre de ces variations de l’activité. L’introduction d’une innovation majeure déclenche toute une série d’innovations liées (les « grappes d’innovations »). Mais pour développer ces innovations, les entrepreneurs doivent s’endetter et les profits attirent des concurrents. Lorsque le marché arrive à saturation, il se produit alors un retournement vers la récession.
2. Les crises dépendent aussi de variables
externes
a. Les chocs externes
Les crises peuvent aussi être créées
par des chocs externes au système
économique national. Ces causes peuvent être
:
- un choc d’offre lorsque les conditions de l’offre changent brutalement ; l’exemple typique est celui des chocs pétroliers des années 1973 et 1979. Cette hausse brutale du prix du pétrole (décidée par les pays producteurs) va fortement faire augmenter les coûts de production et donc les prix dans les pays occidentaux entraînant un ralentissement durable de la croissance. Les coûts de production sont liés au pétrole car il est utilisé dans le transport et la fabrication des marchandises (production de chaleur ou d’électricité) ainsi que dans les matières plastiques. Les mauvaises conditions climatiques peuvent aussi expliquer des fluctuations de la production des ressources naturelles et donc de la croissance des pays producteurs ;
- un choc de demande lorsqu'un évènement particulier va modifier la demande globale (qui est constituée de la consommation, de l’investissement, des exportations et des dépenses de l’État). Une politique plus protectionniste peut entraîner une brusque chute des exportations ou une défiance des marchés financiers peut empêcher les entreprises de financer leurs investissements, entraînant ainsi une crise comme ce fût le cas en 1997 en Asie du Sud-Est.
Conformément à la théorie keynésienne, c’est à l’État de tenter de relancer la demande pour limiter les effets de la crise. Il peut augmenter ses dépenses ou modifier sa politique fiscale pour favoriser les investissements. Ces politiques sont contra-cycliques (elles luttent contre le ralentissement économique dans la période descendante du cycle).
- un choc d’offre lorsque les conditions de l’offre changent brutalement ; l’exemple typique est celui des chocs pétroliers des années 1973 et 1979. Cette hausse brutale du prix du pétrole (décidée par les pays producteurs) va fortement faire augmenter les coûts de production et donc les prix dans les pays occidentaux entraînant un ralentissement durable de la croissance. Les coûts de production sont liés au pétrole car il est utilisé dans le transport et la fabrication des marchandises (production de chaleur ou d’électricité) ainsi que dans les matières plastiques. Les mauvaises conditions climatiques peuvent aussi expliquer des fluctuations de la production des ressources naturelles et donc de la croissance des pays producteurs ;
- un choc de demande lorsqu'un évènement particulier va modifier la demande globale (qui est constituée de la consommation, de l’investissement, des exportations et des dépenses de l’État). Une politique plus protectionniste peut entraîner une brusque chute des exportations ou une défiance des marchés financiers peut empêcher les entreprises de financer leurs investissements, entraînant ainsi une crise comme ce fût le cas en 1997 en Asie du Sud-Est.
Conformément à la théorie keynésienne, c’est à l’État de tenter de relancer la demande pour limiter les effets de la crise. Il peut augmenter ses dépenses ou modifier sa politique fiscale pour favoriser les investissements. Ces politiques sont contra-cycliques (elles luttent contre le ralentissement économique dans la période descendante du cycle).
b. Effets cumulatifs des crises
Les crises peuvent avoir des conséquences
inattendues car leurs effets peuvent être
progressifs et cumulatifs. Un simple ralentissement
économique est qualifié de «
récession », qui s’accompagne parfois
d’une désinflation (un ralentissement
de la hausse des prix).
Cependant, la crise peut dégénérer en dépression ; dans ce cas, une baisse importante et durable de l’activité économique est effectuée. La déflation (une baisse généralisée des prix) annonce en général une grave crise économique. En effet, si les ménages profitent au début pour améliorer leur pouvoir d’achat, la déflation s’accompagne, à terme, de chômage et de baisse des revenus qui vont impacter la demande globale. De plus, les agents économiques se mettent progressivement à augmenter leur épargne pour différer leur consommation (ils prévoient que les produits seront moins chers dans le futur), ce qui aggrave la baisse de la demande et la chute des prix, entraînant de la sorte une spirale déflationniste.
Dans ces cas-là, une intervention massive de l’État est inévitable (comme ce fut le cas lors de la grande dépression des années 1930). La crise financière de 2008 n’a entraîné jusqu’à maintenant que des périodes de récession grâce à l’intervention des États, notamment aux États-Unis et dans l’Union européenne.
Cependant, la crise peut dégénérer en dépression ; dans ce cas, une baisse importante et durable de l’activité économique est effectuée. La déflation (une baisse généralisée des prix) annonce en général une grave crise économique. En effet, si les ménages profitent au début pour améliorer leur pouvoir d’achat, la déflation s’accompagne, à terme, de chômage et de baisse des revenus qui vont impacter la demande globale. De plus, les agents économiques se mettent progressivement à augmenter leur épargne pour différer leur consommation (ils prévoient que les produits seront moins chers dans le futur), ce qui aggrave la baisse de la demande et la chute des prix, entraînant de la sorte une spirale déflationniste.
Dans ces cas-là, une intervention massive de l’État est inévitable (comme ce fut le cas lors de la grande dépression des années 1930). La crise financière de 2008 n’a entraîné jusqu’à maintenant que des périodes de récession grâce à l’intervention des États, notamment aux États-Unis et dans l’Union européenne.
L'essentiel
Les périodes de crise se manifestent sous la forme de
cycles de durées diverses. Ces crises ont
souvent des causes endogènes (comme un
ralentissement du crédit) mais peuvent
également provenir des chocs exogènes
sur l’offre ou la demande (comme les chocs
pétroliers des années 1970).
Lors des crises les plus fortes, le spectre d’une spirale déflationniste suivie d’une dépression (comme lors de la crise des années 1930) ressurgit.
Lors des crises les plus fortes, le spectre d’une spirale déflationniste suivie d’une dépression (comme lors de la crise des années 1930) ressurgit.
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