La France compte aujourd'hui officiellement
27,6 millions d'actifs. Ils connaissent des
situations d'emplois de plus en plus variées, aussi bien
en termes de rapport au travail qu'en termes de postes et de
statuts.
1. Du côté des actifs
a. Les taux d'activité par catégorie se modifient
Les taux d'activité dans la population totale
dépendent avant tout des évolutions
démographiques et sociales. Ainsi, le dernier
recensement de la population française montre que la
population active a augmenté de 1,3 million
entre 1990 et 1999, c'est-à-dire à un
rythme plus faible que précédemment : la
période du baby-boom est passée, et on s'attend
à un « papy-boom » dès les
années 2005-2010, avec sans doute une baisse du taux
d'activité.
Les variables sociales sont tout aussi importantes, comme en
témoignent les taux d'activité selon l'âge et
le sexe. Ainsi, les taux d'activité
féminine progressent largement, ce qui traduit
à la fois la poursuite d'une marche vers
l'émancipation mais aussi une certaine multiplication des
emplois de service, plus féminisés. Cette
féminisation est visible : il y a aujourd'hui
85 femmes actives pour 100 hommes actifs.
Par ailleurs, l'accès au premier emploi se fait de
plus en plus tardivement, alors que la date de
départ en retraite est de plus en plus précoce.
Ainsi, entre 15 et 19 ans, les taux d'activité ne
sont que de 10,9 % pour les hommes, et de 5,5 % pour
les femmes. Cette diminution de la durée de la vie active
s'explique principalement par l'allongement des études.
b. Les statuts professionnels se diversifient
Face à la norme de l'emploi à temps plein en
durée indéterminée, de nouvelles
formes d'emplois se développent. Ces emplois
atypiques sont souvent associés à une
précarité des situations professionnelles et
sociales. Ainsi, les CDD (Contrat à
durée déterminée) sont de plus en plus
nombreux, de même que les contrats
d'intérim. Le travail à temps
partiel se développe lui aussi, mais il ne s'agit
pas d'un choix des salariés, qui désirent
majoritairement travailler plus. Par conséquent, s'il y a
moins de chômeurs aujourd'hui, les emplois ne sont pas
stables pour autant.
2. Du côté des emplois et des professions
a. La nouvelle répartition des PCS
Les Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS)
identifiées par l'INSEE sont
en perpétuelle
évolution. On note ainsi depuis de nombreuses
années la progression numérique des professions
intermédiaires, des cadres ou encore des employés,
alors que les travailleurs indépendants (agriculteurs,
artisans, etc.) régressent tout comme le groupe des
ouvriers.
La répartition des PCS est désormais la suivante
pour les actifs occupés (les chômeurs ne sont pas
comptabilisés ici) :
b. Les transformations majeures
Un certain nombre de transformations majeures de la population
active sont à retenir. 85 % des
actifs sont désormais rémunérés par
un salaire régulier, on parle donc de
salarisation des emplois. La montée en
puissance des services a imposé une
tertiarisation des emplois, au détriment
des secteurs primaires et secondaires. Enfin, on assiste
aujourd'hui à l'élévation du niveau
de formation et de qualification des actifs, grâce
à la généralisation des
diplômes.
L'essentiel
La population active se transforme au rythme
des évolutions économiques et sociales. Les femmes
sont de plus en plus présentes, le début de la vie
active est retardé, les emplois atypiques progressent...
En parallèle, les PCS se renouvellent, avec la
montée en puissance des emplois qualifiés et de
service, et la baisse des professions indépendantes.