Les différents bilans de l'entreprise

La comptabilité permet d’évaluer la performance des entreprises. Elle se généralise à partir du 17^e siècle dans un grand mouvement de rationalisation des activités économiques.
Elle facilite l’analyse des activités de l’entreprise pour pouvoir en tenir informé les différents agents économiques impliqués dans ses résultats. Elle permet notamment de rendre des comptes :

• aux propriétaires de l’entreprise sur la santé de leur activité,
• à l’administration fiscale pour le paiement des impôts, taxes et cotisations sociales,
• aux créanciers pour connaitre la solvabilité de l’entreprise,
• aux futurs acquéreurs sur la pertinence de leur investissement.

Le plan comptable obligatoire harmonise les pratiques et permet une lecture et des comparaisons plus faciles. Les documents comptables sont soumis à une logique d’équilibre (entre les emplois et les ressources, les actifs et le passif…) et répond à des questions comme : que fait l’entreprise de ses ressources ? Comment répartit-elle les revenus acquis ?

Ce document est un « portrait » de la situation patrimoniale de l’entreprise à un moment donné. Il recense ce que l’entreprise possède (l’actif) et de l’autre côté (au passif) ce que l’entreprise doit (ses dettes) et la manière dont elle a financé ses actifs. Cela permet de mesurer sa capacité à faire face à ses engagements (endettement, investissement…).

Dans le bilan on retrouve en général :

ACTIF

PASSIF

Actif immobilisé (qui va rester de manière durable dans l’entreprise) : • immobilisations corporelles (capital fixe matériel : outils, bâtiments…) • immobilisations incorporelles (capital fixe immatériel comme les brevets…) • immobilisations financières (placements) Actif circulant (qui évolue selon l’activité de l’entreprise) : • stocks de produits • créances (factures que les clients doivent régler) • liquidités (trésorerie de l’entreprise)

Capitaux propres (comment l’entreprise a-t-elle acquis ses actifs ?) : • capital social (somme d’argent investie à la création de l’entreprise, apport personnel, valeur des actions émises…) • réserves et provisions (bénéfices accumulés) • résultat d’exploitation (bénéfice ou perte de l’exercice courant) Dettes : • financières (auprès des banques, des marchés financiers…) • fiscales (impôts, taxes…à verser) • auprès des fournisseurs (factures restant à payer)

Comme tout document comptable, le bilan est équilibré. Les actifs détenus doivent avoir un financement par les capitaux propres ou par endettement. Si par exemple une entreprise investit, l’actif va augmenter car un nouveau capital est apparu (immobilisation corporelle). Si cet investissement a été financé par une émission d’actions, le capital social de l’entreprise va augmenter d’autant, si c’est par endettement auprès d’une banque c’est la ligne dettes financières qui sera concernée au passif.

Pour les entreprises qui ont plus de 300 salariés, un bilan social est obligatoire depuis 1977. Son contenu est variable selon les secteurs d’activité mais il comprend notamment une analyse :

• des rémunérations pratiquées, des primes versées,
• des emplois (embauches, licenciements, qualifications, taux de remplacement…),
• des salariés (caractéristiques sociales, lieux de résidence, ancienneté…),
• des conditions de travail (horaires, heures supplémentaires effectuées…),
• de la sécurité (maladies, absences, accidents du travail…),
• des relations avec les différents partenaires (syndicats, comité d’entreprise…).

Ce bilan sert notamment de base aux partenaires sociaux (l’entreprise et les syndicats) pour les négociations annuelles sur les salaires, les conditions de travail… C’est aussi un outil de planification pour l’entreprise (plan sociaux, embauches à réaliser, amélioration des conditions de travail pour augmenter les performances de l’entreprise…).

Certaines entreprises ont décidé désormais d’afficher aussi un bilan environnemental. En général ce bilan se résume à un bilan carbone établi selon les recommandations de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie). Ce document permet de calculer les émissions de gaz à effet de serre de l’activité de l’entreprise au sens large c’est à dire que cela comprend :

• le transport en amont (des fournisseurs vers l’entreprise), en aval (vers les distributeurs) ainsi que les transports internes à l’entreprise,
• la fabrication des matières premières et autres consommations intermédiaires,
• l’utilisation des produits vendus aux consommateurs (consommation électrique…) ainsi que le traitement des déchets pour les produits en fin de vie.

Ce bilan permet d’apprécier les efforts des l’entreprise en matière d’économies d’énergie et l’impact de sa production sur l’environnement. Ce bilan n’est pas obligatoire mais les grandes entreprises s’en servent aussi pour améliorer leur communication et se donner une image respectueuse de la planète.