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Les conquêtes républicaines

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1. La difficile mise en place de la République
a. La République par surprise
Sous l'Empire, l'opposition républicaine était réduite à l'exil, comme Victor Hugo, ou à la prison. Après la défaite de Sedan et la capture de l'empereur Napoléon III, la République est proclamée le 4 septembre 1870 par Gambetta. Des élections sont programmées pour février 1871, alors que la guerre continue et que Paris est menacée. L'un des premiers enjeux pour la République est donc de tenter de gagner la guerre : Gambetta quitte en ballon Paris assiégée par les Prussiens pour lever des troupes en province. Mais cette résistance est un échec et la République signe l'armistice avec l'Allemagne le 28 janvier 1871, avant d'accepter une paix humiliante le 10 mai (traité de Francfort).

L'Assemblée élue en février, siégeant à Bordeaux puis à Versailles, est majoritairement royaliste et désigne Thiers, un conservateur comme chef du gouvernement. Les monarchistes ont en effet fait leur campagne sur la paix avec l'Allemagne. Or la ville de Paris qui a mené seule sa défense contre les Allemands refuse l'armistice et le désarmement de la Garde nationale (canons de Montmartre). Une insurrection populaire prend le pouvoir et instaure la Commune de Paris qui refuse la défaite, et défend un projet politique plus radical que celui de l'Assemblée nationale (les « Versaillais »).

b. La levée des hypothèques
Deux problèmes se posent donc aux républicains : d'une part, la Commune symbolise le passé révolutionnaire républicain et effraie les Français conservateurs depuis 1792, d'autre part, les monarchistes sont majoritaires à l'Assemblée de 1871.

La Commune est écrasée militairement durant la « Semaine sanglante » du 21 au 27 mai 1871. Près de 20 000 victimes sont dénombrées du côté des Communards qui ont quant à eux massacré des prêtres et des soldats versaillais prisonniers. La République lève ainsi l'hypothèque révolutionnaire et peut se construire sur des valeurs modérées. Les royalistes représentent aussi un danger pour la jeune République, mais ils sont divisés entre légitimistes nostalgiques de l'Ancien Régime et de la Restauration (1815-1830) et orléanistes partisans des héritiers de Louis-Philippe (1830-1848) et d'une monarchie constitutionnelle. C'est en ralliant les constitutionnels que les Républicains parviennent à instaurer définitivement la République. En effet, le candidat légitimiste adopte un programme très réactionnaire et souhaite reprendre le drapeau blanc, ce que les orléanistes refusent.
Deux moments sont symboliques de cette évolution : en 1871, la loi Rivet affirme que le chef de l'Etat sera un président de la République, mais c'est le royaliste Mac Mahon qui est élu. En 1875, les lois constitutionnelles et l'amendement Wallon (adopté à une voix) confirment que le régime français est bien une République. A cette mise en place dans les textes succède une mise en place dans les faits : en 1877, la Chambre des députés est majoritairement républicaine et en 1879, Mac Mahon, reconnaissant sa défaite, démissionne de la présidence de la République.

2. La République gagne le cœur des Français
a. Les Français citoyens
La République s'impose d'abord par des institutions démocratiques qui instaurent un régime parlementaire et garantissent l'application des principes révolutionnaires auxquels les Français étaient restés attachés. Deux assemblées (Chambre des députés élue au suffrage universel direct et Sénat au suffrage indirect) représentent le peuple, et un président de la République élu par le Parlement réuni en Congrès à Versailles pour 7 ans assure la continuité des institutions. Le cabinet (gouvernement) est dirigé par le président du Conseil. Ce dernier est nommé par le président de la République et s'appuie sur une majorité à la Chambre des députés. Il est responsable devant elle et traite les affaires courantes.
Les institutions garantissent des principes comme l'égalité en droit par le suffrage universel masculin à partir de 21 ans et grâce au service militaire obligatoire (conscription de 1872). La liberté est instaurée par les lois de 1881 qui autorisent les réunions, la liberté de la presse, et la loi de 1884 (Waldeck-Rousseau) qui garantit la liberté syndicale.

Enfin la laïcité qui correspond au souhait des républicains de limiter l'influence de l'Eglise, trop proche à leur goût des idées conservatrices, est mise en place progressivement. En 1881 les cimetières ne sont plus confessionnels, et en 1884, on ne fait plus précéder les débats publics à l'Assemblée d'une prière.
L'école républicaine créée par Jules Ferry et Camille Sée est laïque, gratuite et obligatoire jusqu'à 13 ans, ce qui permet la formation de citoyens capables de jouer leur rôle politique et de défendre la République qui leur offre aussi par l'école un moyen d'ascension sociale.
Les instituteurs, « hussards noirs de la République », véhiculent ainsi dans toute la France le modèle des valeurs républicaines à défendre.
La République s'impose aussi grâce à des symboles forts comme l'hymne national (La Marseillaise en 1879), la fête nationale (le 14 juillet à partir de 1880), la République est personnifiée par Marianne et le drapeau tricolore, et la devise « Liberté, Egalité, Fraternité » est gravée au frontispice des monuments publics. Elle présente un visage pacifié, en particulier lorsqu'elle amnistie les victimes de la Commune en 1880.

b. La glorification de la « très grande France »
La France poursuit également la politique de conquête coloniale initiée sous Charles X (Algérie, 1830) et poursuivie sous l'empire. En 1870, la France coloniale couvre près de 900 000 km2, et en 1939, 25 millions de km2. Cette colonisation a pour causes à la fois la volonté de rendre à la France une place de premier rang en Europe après la défaite de 1870 et la perte de l'Alsace-Lorraine. Des Alsaciens qui refusent la domination allemande partent alors s'installer en Algérie.

C'est aussi le souhait, dans une conjoncture de concurrence exacerbée entre puissances, de trouver des débouchés pour les produits français.
C'est pourquoi la IIIe République, poursuit la politique coloniale dès ses débuts : un protectorat sur l'Annam est établi en 1874. C'est Jules Ferry, président du Conseil, qui est à l'origine des interventions militaires en Tunisie en 1881 et au Tonkin (Vietnam du Nord) en 1885 qui permettent à la France d'établir son protectorat sur ces territoires. La Côte d'Ivoire est contrôlée en 1888. Un vaste empire colonial est ainsi constitué et organisé (Indochine, Afrique occidentale française, Afrique équatoriale française) au tournant du XXe siècle. Cette aventure coloniale est magnifiée par les revues, les livres de classe et les cartes murales qui achèvent de convaincre les Français que la République est universelle.
L'essentiel

La défaite de Sedan face aux Prussiens, la capture de Napoléon III et la chute de l'Empire permettent la mise en place de la IIIe République en France. Mais ce régime politique est fortement contesté à cette époque. Il faut aux républicains près de neuf ans pour s'imposer définitivement, puis quelques années de plus pour gagner le cœur des Français et imposer des valeurs révolutionnaires pacifiques. A la conquête des esprits s'ajoutent les conquêtes territoriales d'une France qui veut oublier ses défaites et les provinces perdues au profit d'un empire colonial.

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